Comme souvent, LeLabEurope1 va un peu vite en besogne et lit en diagonale les sites dont il déclare s'inspirer.
En effet, comme le rappelle Laurent de Boissieu dans son site (cité par le Lab) lorsque l'on se donne la peine d'aller au delà de ses "camemberts" des différentes législatures... l'Assemblée Nationale de 1958 ne comportait que cinq groupes, puis six, puis cinq groupes:
- groupe Socialiste
- groupe de l'Entente Démocratique
- groupe des Republicains Populaires et du Centre Démocrate
- groupe Indépendants et Paysans d'Action Sociale
- groupe UNR
+ le groupe "Unité de la République" qui fut d'abord une formation administrative, avant de devenir un groupe et de disparaître avec la fin du mandat des députés le composant, en juillet 1962.
Il n'y a jamais eu de "7e groupe" lors de la première législature, les dix rescapés communistes n'étant pas en état d'en constituer un. Ils se réunissaient au sein d'une formation administrative, comparable au RASNAG du Sénat, que l'on ne saurait tenir pour un groupe.
En revanche, il y a bel et bien déjà eu sept groupes à l'Assemblée Nationale sous la Veme République et cela il n'y pas si longtemps, lors... de la dernière législature !
En effet, entre le 26 novembre 2012 et le 16 janvier 2013, l'Assemblee Nationale a compté sept groupes :
- le groupe GDR
- le groupe SRC
- le groupe Écologiste
- le groupe RRDP
- le groupe UDI
- le groupe UMP
- le groupe Rassemblement-UMP
ce dernier ayant été créé par les députés fillonnistes (plus généralement les anti-Copé) a la suite de l'imbroglio des élections internes à la Présidence de l'UMP survenues en 2012.
Ainsi, quand bien même cette situation fut relativement furtive, sept groupes à l'Assemblée, c'est du (récemment) déjà -vu.
Il n'en demeure pas moins que ce serait une première en début de législature. D'autant plus qu'il ne s'agirait pas de groupes
flirtant pour moitié avec la limite basse des membres requis (comme c'était le cas en 2012 avec GDR, RRDP et Ecolo), mais
de groupes aux effectifs solides (REM, LR, Soc, Modem, UDI-LC seront largement au-dessus, seuls GDR et FI étant plus proches du couperet).
Enfin, dans l'hypothèse de la création d'un groupe DVG et/ou d'un groupe ecolo-macroniste, huit ou neuf groupes seraient une vraie première. Et le signe d'un demi-retour à la IVeme, nonobstant la persistance du fait majoritaire et d'un Parti du Président disposant à lui seul de la majorité absolue. N'empêche qu'une telle fragmentation (couplée à l'existence d'un Parti présidentiel majoritaire) ne me semble pas le meilleur signe qui soit pour le Parlement.