guillaume44 a écrit:Le semaines se suivent et deviennent très dures pour Donald Trump. Je commence à me demander s'il terminera l'année 2017 tout court. Certains républicains (déjà Anti-Trump) parlent déjà de Mike Pence comme le 46ième président. Les atouts de Trump pour finir l'année 2017 sont les suivants :
- A ce jour, aucune preuve de collusion de sa campagne avec les services russes ne sont sortis pour déstabiliser son adversaire Hillary Clinton
- Le mémo de Comey a été écrits par lui-même et de manière assez humaine il est possible d'enjoliver ce qu'il se dit. Surtout il écrit bien 'J'espère que vous laisserez Mike Flynn tranquille". Cela sous-entend qu'aucune pression n'a été faite sur le FBI pour clore cette affaire.
-Le numéro 2 du FBI McAbe a indiqué il ya quelques jours sous serment qu'aucune pression politique n'avait été faite sur le FBI pour clore le dossier russe.
- Destituer le président de son propre parti s'avérerait risqué pour le GOP. Son électorat (sans l'insulter aucunement) est constitué de personnes peu qualifié n'écoutant jamais les médias traditionnels mais plutôt quelques sites orientés comme Breibart. Pour eux, cela apparaitra comme un complot et ils pourraient s'abstenir pour les mid-terms 2018 et la présidentielle 2020 pour le GOP surtout si c'est un candidat de l'establishment style Romney...
- Faire une procédure de destitution dure 4 à 6 mois et les éléments actuels sont pour l'heure assez léger.
- Puis bon les MID-terms n'oint pas encore eu lieu à l'instar de l'élection présidentielle 2016, le GOP peut l'emporter assez facilement dans un scénario incroyable...
Toutes ces affaires (créées bien souvent par des boulettes de Trump lui même) ne changent pas grand chose au fond des divisions partisanes du pays : les pro et les anti se radicaliseront dans leurs convictions.
Quant à l'
impeachment, ces rumeurs complaisamment entretenues par les trumpistes me paraissent aussi crédibles, à l'heure actuelle (ça peut changer en fonction des découvertes ou non des différentes enquêtes), que les rumeurs précédentes entretenues par les mêmes sur le switch à venir des grands électeurs, les 3 à 5 millions de voix de clandestins ayant volé à Trump le vote populaire... Si le Congrès était à majorité démocrate, oui, Trump aurait beaucoup de soucis à se faire (puisque la constitution est volontairement assez floue sur les raisons de l'
impeachment, comme l'ont toujours dit les constitutionnalistes et l'a prouvé le Monicagate : "Relève de l'
impeachment tout ce que le Congrès en décide ainsi").
Mais le Congrès est à majorité républicaine et l'
impeachment reste une arme nucléaire difficile à engager et à mener à terme (ça aussi le monicagate l'a démontré, le Watergate également d'ailleurs). Je ne vois pas dans l'Amérique d'aujourd'hui un Congrès républicain destituer un président républicain, sauf en cas de scandales majeurs (si Trump continue à parler d'enregistrements secrets on va peut-être finir par y arriver cela dit). Mais pour l'heure, on en est pas là .
En attendant, les problèmes et les conséquences pour l'administration Trump sont ailleurs. 120 jours après la prise de fonction, 90% des postes administratifs à pourvoir ne le sont toujours pas, et ça c'est vraiment sans précédent (il semble désormais que l'administration ait de plus en plus de mal à trouver des candidats volontaires pour monter dans cette galère). Le visage offert par la Maison Blanche est déjà celui d'une administration en fin de règne, gangrénée par les règlements de compte internes et les fuites. De plus en plus de républicains du Congrès semblent déjà plus ou moins considérer Trump au mieux comme un élément neutre, au pire comme un boulet. Et les démocrates sont remontés comme jamais. Bref, ce qui est train de disparaitre ici c'est tout simplement la capacité de cette administration à réformer, ou tout simplement à travailler.
Je pense que cette situation n'est pas due uniquement à Trump. Si Clinton avait gagné, elle aurait eu les mêmes problèmes. Mais Trump accélère de manière assez démente ce processus, et crée un climat réellement délétère. Et les derniers événements (fuite d'informations auprès des Russes, limogeage de Comey, menaces à peine voilées via des tweets avec à la clef l'évocation d'enregistrements secrets...) créent un tourbillon qui donne le tournis. Le début de la présidence de Trump est à l'image de la campagne : un chaos pas très joli à regarder qui hystérise et polarise au delà du raisonnable. La question est : peut on tenir ainsi pendant 4 ans sans exploser ? Je n'en sais rien. Ce qui est certain en tout cas c'est que si c'est là une stratégie volontaire (je n'y crois pas trop mais sait on jamais), ça marche si un seul objectif est recherché : la base républicaine tient et se soude encore plus à Trump. Mais la question posée dès le lendemain de l'élection de Trump reste entière : peut-on gouverner avec cette seule base poussée à la radicalisation ? Si l'on regarde les derniers mois, la réponse semble être non.
Ce qui est dingue c'est que tout le monde regarde déjà vers les midterms comme si elles avaient lieu demain. Mais elle ont lieu dans 18 mois... Il y a vraiment quelque chose de pourri aux États Unis. Le drame c'est que beaucoup d'Américains ont pensé que Trump serait le remède. A mon avis il sera plutôt l'agent pathogène qui finira de tuer le malade. Ce que je constate en parlant à mes amis démocrates et républicains c'est que le climat s'apparente désormais de plus en plus à une forme de guerre civile larvée qui ne dit pas son nom. Tout n'est plus qu'anathème et chicaneries partisanes.