Campagne de Benoît Hamon (PS)

[SALVAT]

Sa candidature était un condensé de contradictions : minoritaire dans son parti, novateur sur certains points auxquels son parti n'était pas ouvert, contesté ouvertement par trop d'élus, mal soutenu par un appareil piloté par un Cambadelis incertain et soucieux de son avenir personnel...il a fait ce qu'il a pu et sera vilipendé par ceux qui, spectateurs, voire critiques, sont restés sur la touche et ont contribué, en partie, à sa débâcle.
Il en a rajouté un peu et sera taxé d'être l'auteur du désastre ...c'est vrai et faux à la fois.
Bertrand SALVAT

[alamo]

C'est vrai qu'il le faut pas tout lui coller sur le dos, même si ses contradictions passées (ministre du gouvernement puis "frondeur" déposant une motion de censure mais s'assurant qu'il manquera une ou deux voix pour qu'elle passe, parce quand même, hein, il faut penser à son avenir personnel) et plus récentes (promesses de campagne sur le plan économique et social rendues d'entrée caduques par sa soumission aux dogmes de l'UE) l'ont montré plutôt velléitaire.

Mais il était clair que le candidat du Gouvernement et de l'aile droite (majoritaire chez les dirigeants et patrlementaires) du PS était dès le départ Macron et non Hamon, certains (Valls et Hollande les premiers) ayant déjà depuis longtemps planifié la mort du parti dit socialiste au profit d'une recomposition avec une partie de la droite au sein d'un parti centriste, libéral, européiste et atlantiste susceptible d'assurer durablement la continuité des politiques menées en verrouillant le paysage politique.

Ne tapons donc pas trop sur Hamon, qui a fait figure d'agneau sacrificiel dans une manoeuvre probablement montée de longue date par ses chefs.

En revanche, ses attaques puantes contre Mélenchon en fin de campagne risquent de dissuader ceux qui, au sein du FdG, auraient pu être tentés de l'aider à sauver sa tête dans sa circonscription. ou en tout cas d'augmenter fortement la contrepartie du sauvetage, en dehors du seul périmètre des Yvelines...

[diasflac]

Ce que j'observe c'est qu'au début il y avait une union autour de lui: Peillon, Montebourg, Lemaire, Belkacem et plein d'autres avec un organigramme interessant. Puis au fur et à mesure, les Vallsistes ont commencé à casser ce rassemblement et Hamon se fermer au rassemblement s'en limitant à EELV, Aubry, Taubira, Belkacem Espagnac ou Denaja. L'organigramme n'était que théorie.
Sans compter, sa stratégie très Vallsiste qui consistait à taper, critiquer et se droitiser en limitant sa force: le revenu universel et l'écologie.
Bref, au lieu de continuer à innover, il a choisi de diminuer pour attirer des gens déja partis et pire en tapant Macron+ Mélenchon alors même qu'il appelle à voter Macron aujourd'hui sans condition ou voter Mélenchon alors mëme qu'il aurait dû se désister pour Mélenchon, il aurait éviter l'humiliation.

[SgtJohn74]

Trois jours après les résultats du premier tour, Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, reproche à Benoît Hamon sa fin de campagne. Selon lui, le candidat socialiste a lancé des choses "indignes" contre le représentant de La France insoumise.

"A quoi a servi (...) le fait qu'il utilise ses dernières journées, notamment son meeting à République, pour nous insulter et dire que nous avions un problème avec la démocratie ? Lui il l'a fabriquée, Marine Le Pen au deuxième tour", a notamment lancé M. Corbière ce mercredi matin sur LCI.

Aux vues des résultats serrés entre Mme Le Pen et M. Mélenchon, séparés par seulement 600 000 voix, "peut être des gens qui hésitaient auraient pu venir vers nous plutôt que de perdre leur temps à voter pour le candidat du Parti socialiste", regrette M. Corbière. "Le Parti socialiste lui n'a servi à rien si ce n'est à nuire à cette campagne", a-t-il également affirmé.

Propos d'Alexis Corbière concernant la campagne du PS. Il est difficile d'y voir plus que du dépit. Pourquoi un parti devrait-il se faire hara-kiri dans le seul but d'en propulser un autre - certes plus proche idéologiquement - au deuxième tour? Si c'est le cas, on est dans une logique de coalition ou d'alliance, laquelle a été explicitement rejetée par la France insoumise...

[cevenol30]

De fait, cette fois-ci, arithmétiquement, c'est le PS qui fait perdre la gauche.

Hamon ne se retire pas de la vie politique parce qu'il est jeune et aussi parce qu'il a beaucoup été reproché à Jospin d'avoir abandonné le navire avant les législatives.

Sur le fond, il incarne une ligne qui est aussi celle d'EELV: sociale et européenne, ou autrement dit anti-libérale économiquement et anti-nationaliste. Il est logique que cette combinaison persiste parmi d'autres mais la domination d'idées de droite dans la construction européenne actuelle lui rend la voie étroite.