L'autre élément qu'il va falloir observer aussi, c'est la réaction des républicains du Congrès. On a déjà vu avec l'AHCA que Trump ne tenait pas sa majorité. Après ces résultats plus que mauvais dans des zones normalement rouges (Kansas et Géorgie), ces élus risquent de considérer Trump comme étant trop radioactif, et le soutenir encore moins. D'autant que la côte de popularité du Donald reste franchement pas terrible (pour un président en début de premier mandat c'est même historiquement bas).
C'est là où je pense qu'il faut voir la raison principale du virage à 180 degrés de Trump en matière de relations internationales (qui s'est largement confirmé, outre les frappes en Syrie et le durcissement face à la Corée du Nord, Trump en est carrément à faire des déclarations d'amour à l'OTAN maintenant) : essayer de ressouder les élus républicains autour du
Commander in chief (on voit aussi que la ligne Kushner-Ivanka prend le pas sur la ligne Bannon).
D'ici 2 mois, il faudrait que la majorité républicaine arrive à voter un ou deux textes emblématiques, histoire d'avoir un agenda à défendre (idéalement un truc qui fasse consensus au sein du GOP, même si, en l'état, je ne vois pas ce que ça pourrait être...).
En attendant, je reste réellement ébahi par le double discours de cette administration sur tout un tas de sujet. Cette semaine, l'administration Trump a confirmé que, contrairement à l'administration Obama, elle ne rendrait pas public la liste des noms des visiteurs de la Maison Blanche. L'administration précédente donnait ainsi la liste des lobbyistes qui lui rendaient visite.
Ce ne sera désormais plus le cas. Mais là où c'est juste hallucinant, c'est la ligne de défense adoptée pour le justifier. Sous Obama, 2 catégories de personnes n'étaient pas renseignés : les intimes des Obama se rendant dans la résidence privée (on ne renseignait par exemple pas les noms des camarades de classe des enfants Obama venant dormir chez leurs copines), ainsi que les personnes dont la visite avait un lien avec la sécurité nationale (notamment les agents de la CIA).
Spicer nous a donc encore livré un exercice de style impayable lors d'une conférence de presse : il a dit que c'était Obama qui était malhonnête et adepte du secret puisqu'il retirait certains noms des archives. Il a défendu l'idée que la position de l'administration de Trump, à savoir effacer tous les noms, était une attitude plus transparente. Ça laisse songeur ce genre d'arguments quand même...
http://www.politico.com/story/2017/04/d ... acy-237297