Tirnam a écrit:Sondage Harris Interactive pour France Télévisions
6 383 personnes, interrogées le 21 et 22 mars (après le débat donc)
Macron : 26% (= depuis le 8 mars)
Le Pen : 25% (=)
Fillon : 18% (-2)
Mélenchon : 13,5% (+1,5)
Hamon : 12,5% (-0,5)
Dupont-Aignan : 4% (+1)
Lassalle : 1% (nouveau)
Asselineau : <0,5% (nouveau)
Arthaud : <0,5% (-1)
Poutou : <0,5% (=)
Cheminade : <0,5% (nouveau)
Second tour
Macron 65% (=), Le Pen 35%
Si on reprend les 5 candidats "Ã 2 chiffres" et qu'on analyse leur comportement politique et civique :
* Quatre ont su se montrer rassembleurs en étant rejoints par des partis historiques autres que le leur : François Fillon (UDI), Emmanuel Macron (Modem), Benoît Hamon (PRG + EELV), Jean-Luc Mélenchon (PC, Ensemble) ; Benoît Hamon et Emmanuel Macron ont même convaincu un candidat de renoncer à se présenter (Yannick Jadot d'EELV pour BH, François Bayrou du Modem pour EM)
* Deux ont été mis en examen pour malversations financières et détournement de fonds publics : Marine Le Pen et François Fillon (NB Benoît Hamon est mis en examen pour injure publique,
sur plainte du délinquant multirécidiviste Nicolas Miguet, pour avoir eu la franchise de nommer ce dernier "l'escroc Miguet" dans un tweet et Emmanuel Macron
fait l'objet d'une enquête suite à une dénonciation de Paul Mumbach et Jean-Philippe Allenbach)
* Deux ont quitté - et donc trahi - leur parti d'origine pour voler de leurs propres ailes et fonder leur chapelle personnelle (plutôt prospère d'ailleurs dans les deux cas) : Jean Luc Mélenchon en 2008 et Emmanuel Macron en 2016. Sans compter Marine Le Pen qui a pris le contrôle du FN (et remodelé le programme dans un souci de "dédiabolisation") en écartant le leader historique et membre fondateur qu'était... son propre père !
* Un seul est resté honnête et fidèle à ses convictions comme à son parti. Benoît Hamon a contesté en interne, à la régulière, la politique menée par le PS et tenté d'en infléchir le cours (sans grand succès) ; il a gagné les primaires de la Majorité, toujours à la régulière - et toujours en défendant ses propres idées ; il assiste maintenant à une hémorragie des responsables de son parti qui l'abandonnent pour se rallier à Emmanuel Macron - même ses concurrents de la primaire qui s'étaient pourtant tous engagés à soutenir inconditionnellement le vainqueur...
Or un seul de ces cinq candidats voit aujourd'hui sa quote s'effondrer au point de risquer de basculer dans la catégorie des "petits candidats"... et il s'agit encore de Benoît Hamon. Les électeurs qui se sentent proches de Hollande et Valls se tournent vers Macron, prenant acte que son projet s'inscrit plus ou moins dans la continuité de la politique menée ces dernières années ; les électeurs de gauche, échaudés par les renoncements de la Majorité actuelle et s'estimant trahis par François Hollande, refusent d'accorder une nouvelle fois leur confiance au PS ; et les sympathisants PS, déboussolés, se réfugient dans l'abstention ou le "vote utile"...
Faut-il donc considérer que l'honnêteté et la fidélité constituent des handicaps en politique, et que le slogan "tous pourris" à pris tellement d'ampleur que les Français refusent d'accorder leur suffrage à un candidat qui ne le serait pas ? Faut-il être machiavélique et couvert de casseroles pour se faire élire ?
Il est paradoxal de voir les récriminations incessantes contre une classe politique accusée d'être corrompue et sans foi ni loi, et d'assister dans le même temps aux réussites de personnages comme les Balkany et les Tibéri, et au déroulement de la campagne présidentielle actuelle !