de cevenol30 » Dim 19 Mar 2017 23:05
Ces deux sondages ont en tous cas déjà pris en compte la liste définitive des candidats avant son officialisation définitive, comme elle se voyait venir au niveau des parrainages.
Ces sondages ne tiennent cependant pas compte (pour tous) de l'effet de l'annonce de la qualification définitive.
Asselineau, déjà validé lors de ces sondages, s'en sort bien: chez Odoxa, c'est le seul des trois "très petits" (absents ou sous les 0,5% la dernière fois - si on compte Macron comme une sorte de successeur de Bayrou qui le soutient) à faire quelque chose (0,5% contre 0); pour la Sofres, plus généreuse d'un demi-point pour chacun de ces trois, il est à 1% et fait jeu égal avec Poutou (dont le parti, ou l'ancêtre, était là en 1974 avec Krivine).
Je compterais 4 catégories de candidats:
les très petits" (absents ou sous les 0,5% la dernière fois): Cheminade, Lassalle et Asselineau
les petits, plus installés dans le paysage mais qui n'iront semble-t-il pas loin: Arthaud, Poutou, Dupont-Aignan
les moyens, à plus de 10-8% mais loin du second tour: Mélenchon, Hamon
les gros, ceux qui ont une chance d'être en finale: Le Pen, Macron et Fillon (celui-ci étant menacé de passer à la catégorie du dessous)
L'analyse sociologique d'Odoxa nous apprend des choses très connues (au moins on sait que ça n'a pas changé): score de Fillon augmentant avec l'âge (surtout) et le revenu, score de Le Pen reflétant des clivages (plus de probabilité de voter pour elle quand on est CSP-, peu diplômé, rural, de l'Est et jeune - là , c'est le pendant de Fillon).
Là où c'est moins évident:
Macron a un électorat plus équilibré que les deux autres "gros" (pratiquement aucune catégorie, même de vote 2012 de Mélenchon au président de droite sortant -hors Le Pen-, à moins de 15%) même s'il réussit surtout chez les cadres (39% chez les cadres, 19% quand même chez les ouvriers). C'est un peu lié à ce que lui laissent les deux autres. Régionalement, il sous-performerait dans le Sud-Est (où Le Pen et Fillon sont plutôt forts) et surperformerait dans le Nord-Ouest (37 contre 18 mais je conçois qu'on doute du score favorable), ailleurs c'est dans la moyenne. Il y a un clivage social, inversé par rapport à celui existant chez Le Pen mais atténué (par le vote Fillon qui complète l'écart...). Le relatif équilibre de son électorat (hors critère de catégorie sociale) est le reflet de son écho médiatique et de son côté équilibriste, le sondeur indique bien qu'il y a là une fragilité.
En cas de duel Fillon/ Le Pen, seules les personnes âgées de plus de 65 ans permettraient au gagnant attendu (Fillon) de faire la différence, les plus jeunes électeurs étant plutôt sondagièrement sur des abstentions/blancs/nuls et ceux qui resteraient exprimés penchant plutôt pour Le Pen (grosse base du premier tour + les quelques reports globalement minoritaires des autres). Dit ainsi, c'est spectaculaire et confirme pour le second tour le rôle indispensable des seniors pour Fillon qu'ils ont déjà au premier tour (sur les moins de 65 ans, il y ferait... environ 10%!)
Le Pen "consolide et élargit sa base" en gardant ses électeurs de 2012 et en y ajoutant des votants d'autres candidats de 2012 ainsi que plus du tiers des abstentionnistes et non-électeurs d'alors.
Sur l'image présidentielle chez Sofres/Kantar / Le Figaro, Macron se tient fort bien (beaucoup le voient dans la peau du gagnant, non sans lien avec les pronostics de victoire vus par ailleurs), Fillon a perdu 11 points (dit-on "se faire tailler un costume" dans ces cas-là ?), Hamon est bas mais n'est plus distancé sur ce critère.