Les républicains ont révélé leur plan pour remplacer l'obamacare. Surprise : il est l’œuvre de Ryan et des républicains de la Chambre. La Maison Blanche semble peu à la manœuvre, mais Trump a officiellement apporté son soutien au plan de Ryan.
Et, en effet, ce plan porte les empreintes digitales de Ryan un peu partout :
1) le plan prévoit la suppression de l'obligation d'avoir une assurance (c'est le seul élément qui fait consensus au sein des républicains à priori). Les jeunes et les gens en bonne santé pourront tenter un pari coût / avantage.
2) les assureurs vont pouvoir multiplier par 5 les contrats d'assurance pour les personnes âgées (contre 3 avec l'obamacare)
3) les assurés recevront une compensation de l'état par une déduction fiscale. Rien n'est prévu pour les assurés ne payant pas ou peu d'impôts.
4) le plan prévoit une baisse des subventions pour Medicare et Medicaid (au temps pour la promesse de Trump), ainsi que des coupes sévères dans le planning familial
5) de manière assez drôle et un peu étrange, le projet de loi consacre 10% de son contenu à interdire aux gagnants de la loterie nationale de recevoir des aides de santé :)
Clairement, le projet joue les pauvres contre les riches, les gens en bonne santé contre les autres. Les républicains sont extrêmement divisés sur tout ça : les élus les plus à droite de la Chambre (le
freedom caucus) est contre car ils trouvent le plan trop "socialisant"et interventionniste, les sénateurs les plus centristes ou élus d'états pauvres freinent des quatre fers (ils craignent que beaucoup de leurs électeurs les sanctionnent après avoir perdu leur couverture santé). Selon les études et les enquêtes, on estime qu'entre 15 et 30 millions de personnes pourraient perdre leur assurance santé avec ce plan (dont 3 à 6 millions par choix). Les compagnies d'assurance sont assez partagées : elles sont contentes de voir la demande se réduire un peu et de pouvoir augmenter leurs prix, mais elles craignent aussi que le ratio de gens malades souscrivant des assurances uniquement quand le besoin s'en fera sentir n'augmente.
http://thehill.com/policy/healthcare/32 ... -obamacarehttp://energycommerce.house.gov/sites/r ... areAct.pdfhttps://www.washingtonpost.com/news/the ... d4ae08adfbhttp://us.cnn.com/2017/03/14/politics/m ... index.htmlJe reste plus que sceptique sur la possibilité de voir un tel texte de loi passer l'obstacle législatif. Les républicains de la Chambre le trouvent trop à gauche, les républicains du Sénat trop à droite, et il fait l'unanimité des démocrates contre à lui (même Manchin est à la pointe pour dénoncer le plan :
https://www.washingtonpost.com/news/pow ... a837afd7ef). On verra si il est amendé par les législateurs, et si oui, dans quelle mesure.
Trump a promulgué un nouveau décret de bannissement. Les rumeurs que j'évoquais précédemment étaient justes : l'Irak n'est plus concernée (officiellement, en quelques semaines l'état irakien a apporté des éléments convaincant l'administration américaine que c'était un état désormais crédible et digne de confiance, officieusement de nombreux républicains s'étaient émus du sort réservé à un pays allié, avec les images de soldats Irakiens alliés à l'armée US refoulés aux aéroports), le texte n'est plus à effet rétroactif, les détenteurs de
green cards ne sont plus concernés. Des états tels qu'Hawaï ou Washington ont déjà enclenché des procédures judiciaires pour annuler le décret. Là aussi, on verra ce que ça donne.
Trump a laissé passer le délai imposé par le Congrès pour apporter des preuves des écoutes par Obama (c'était lundi). La Maison Blanche demande un supplément de temps au législatif. On ne sait pas si ce sera accordé. Beaucoup de républicains souhaitent tourner la page de cet épisode. A ce propos, les conférences de Spicer sont de plus en plus équilibristes (après les chiffres du chômage devenus miraculeusement dignes de confiance depuis l'élection de Trump, il dit désormais que Trump ne parlait pas d'écoutes téléphoniques au sens propre, et, surtout, que les propos de Trump ne visaient pas Obama personnellement). Désormais, Trump dénonce l'état dans l'état, en dénonçant une bureaucratie manipulée par les démocrates. Il a donc demandé à tous les attorney généraux nommés par Obama dans les états de démissionner d'un bloc (contrairement aux usages où les remplacements étaient échelonnés, cela rappelle un peu le mouvement avec les ambassadeurs).
http://www.commondreams.org/news/2017/0 ... ping-proofhttp://www.cnn.com/2017/03/13/politics/ ... index.htmlhttp://www.cnn.com/2017/03/13/politics/ ... index.htmlhttp://www.cnn.com/2017/03/10/politics/ ... index.htmlhttps://www.nytimes.com/2017/03/06/us/p ... .html?_r=0En attendant, l'administration continue la dérégulation en matière environnementale : désormais, lorsque les agences gouvernementales devront rendre des rapports évaluant les conséquences de décisions politiques, elles ont ordre d'ignorer ou de ne pas prendre en compte l'impact éventuel sur le réchauffement climatique.
http://www.reuters.com/article/us-usa-t ... SKBN16L2R4Et il semble que Trump, là aussi contrairement à des promesses de campagne antérieures (Trump le "pacifiste" face à Hillary le "faucon"), fasse un usage massif des attaques de drone. Obama a eu sur les 8 ans de son mandat, recours à une attaque de drone tous les 5.5 jours. Depuis son entrée en fonction, Trump a recours à une attaque de drone tous les 1.25 jours. Si il continue sur cette lancée, il égalera le nombre d'attaques de drones sur les 8 ans de la présidence Obama dans sa 2e année de mandat.
http://blogs.cfr.org/zenko/2017/03/02/t ... -of-power/https://www.nytimes.com/2017/03/12/us/p ... rules.html