Pour le report, à gauche il me semble bien (je l'avais posté ici) que les reports en cas de duel Macron/Le Pen sont très bons pour Macron, de l'ordre de 88% des exprimés sachant que sur ces duels virtuels beaucoup déclarent qu'ils ne trancheraient pas (et surtout quand c'est Le Pen, on dit ça et puis en deux semaines d'entre-deux-tours on peut changer d'avis).
Avec Fillon, ce serait moins bon (aussi en raison des casseroles et pas seulement du fond, je pense). Le même sondage donnait d'ailleurs, en cas de duel Hamon/ Le Pen, un report majoritaire de Fillon vers Le Pen, ce qui est surprenant non pas au regard des classifications droite/gauche mais des habitudes observées (ex. des départementales où en duel contre le FN, un candidat PCF gagne une vingtaine de points en plus du socle de gauche).
Il s'agissait du sondage effectué pour la Libre Belgique, cf.
election-presidentielle-2017-f45/sondages-sur-presidentielle-2017-t4849-470.html#p103141 http://www.lalibre.be/actu/internationa ... 981556229bLe meilleur report des électeurs de Hamon et Mélenchon vers Macron que vers Fillon (en cas de duel avec le FN mais aussi de duel Macron/Fillon: chez les exprimés venant de chez Mélenchon, cela revient au même) peut s'expliquer, outre les affaires visant surtout Fillon, par l'idée que Macron semble "plus de gauche" ou du moins "moins à droite" que Fillon, ce qui me semble vrai. Dans ce constat, on peut effectivement noter que les 3 (pas Fillon hein) ont bien été adhérents PS et ministres PS à des moments.
Cependant, déjà quand ils y étaient ils étaient différents, le PS étant en effet un parti à spectre large voire attrape-tout où les points communs entre les ailes les plus extrêmes étaient, disons, assez limités, avant 2007 encore plus que maintenant (puisqu'il y a justement eu depuis les scissions de Bockel vers la droite et Mélenchon puis Larrouturou vers la gauche). Au point que certains tests de positionnement politique (v. le sujet dans le forum Café) distinguent les opinions "PS" et "aile gauche du PS". Et concrètement, actuellement, la différence est encore accentuée: Macron a monté un nouveau mouvement pas-de-gauche, Hamon est resté au PS mais à l'aile gauche et on a bien vu aux primaires qu'il disait parfois (ex. 35h, économie,...) l'inverse de Valls premier ministre PS sortant , Mélenchon a scissionné depuis longtemps et c'est la seconde fois qu'il est candidat distinct du PS avec le soutien du PCF entre autres.
Sur le bilan du quinquennat, il était porté avant tout par Hollande qui a renoncé puis Valls qui a perdu la primaire, les autres s'en démarquent; quant aux projets ils ne sont pas complètement dans la lignée de l'action sortante et sont significativement différents entre eux. C'est encore Macron qui est le moins éloigné de l'action sortante mais il est clair que pour l'opinion, il porte autre chose, d'ailleurs il enregistre des ralliements de droite dont Hollande n'aurait jamais rêvé.
Quant à imaginer que Fillon, avec sa ligne politique qui ne "parle" qu'aux personnes bien ancrées à droite et ses casseroles, profiterait vraiment d'une descente de Macron, je veux dire en gagnant vraiment des voix et pas juste en voyant s'arranger le différentiel, cela me surprendrait même si la probabilité n'est pas nulle.
Revoir les sondages qui anticipaient les précédentes présidentielles est intéressant. Dans une campagne, il est normal que des électeurs changent d'avis, c'est bien l'intérêt d'en faire une. A titre individuel, l'intention de vote qu'un électeur/sondé potentiel exprimerait aujourd'hui est-elle prédictive de son vote final? Est-ce déjà vrai des membres de ce forum? Je dirais: largement mais pas à coup sûr.
(en météo, il y a aussi une prédiction simple à faire: "demain, il fera le même temps qu'aujourd'hui" 75% de chances d'avoir juste! Mais ce n'est pas satisfaisant car on veut prévoir les changements...)
Début décembre, on avait vu que les sondages à cette date étaient prédictifs du score final mais à +/- 11 points (ce qui veut dire qu'avec 22 points de retard sur le 2e on savait déjà ne pas pouvoir être président, rien de plus mais c'est déjà ça)! Maintenant l'écart est probablement plus resserré mais des surprises restent possibles, d'autant que ce qui compte n'est pas tant le score que l'ordre d'arrivée.
On pourra déjà avoir des surprises en ayant l'affiche exacte post-parrainages, la principale à attendre étant peut-être la non-qualification de Dupont-Aignan (cf. fil parrainages)...
En attendant, je tirerais deux enseignements de la dernière vague OpinionWay:
-l'électorat a pour le moment digéré voire figé (provisoirement) la nouvelle configuration sans Bayrou ni Jadot, en tous cas ne plus voir le moindre mouvement après une telle séquence, c'est quelque chose. Le calme avant la tempête éventuellement, on verra.
-on n'a plus cinq favoris, même si autant de candidats sont au-dessus de 10%: il n'en reste que trois. Hamon est à 9 points de Macron qui est 2e, soit la part du vote Mélenchon qu'il récupèrerait en cas de retrait en sa faveur: autant dire qu'en l'état, c'est quasi irrattrapable et par conséquent qu'il porte juste une grosse candidature de témoignage - et Mélenchon, un peu plus bas, aussi.