La démission de Flynn est le dernier acte d'une semaine assez catastrophique pour l'administration Trump (invalidation du
muslim-ban, nominations du cabinet compliquées, diplomatie du téléphone, reculade face à la Chine, un serrage de main homérique avec Abe, Puzder empêtré pour avoir eu recours à des clandestins comme employés, un conflit d'intérêts par jour...).
Et cette démission ne résout pas vraiment le problème, au contraire : désormais tout le monde se demande ce que savait réellement Trump, et depuis quand. Il y aura très certainement des suites judiciaires au dossier Flynn.
Mais le plus grave n'est pas là à mon avis : les 3 dernières semaines ont révélé un climat assez extraordinaire à la Maison Blanche. Le nombre de fuites internes vers l'extérieur (journalistes, agences de renseignement, justice...) paraissent déjà proches du record, surtout vu le temps imparti. Généralement, on atteint ce niveau de coups de poignards internes dans les administrations en fin de règne. Soit personne ne gère rien et ça donne ça, soit l'administration Trump est déjà le terrain d'une lutte sans pitié entre différents groupes d'influence (une ligne Bannon vs une ligne Priebus ?).
Concernant les nominations d'ailleurs, le soldat Puzder semble désormais le nouveau DeVos. Outre que cet adversaire déclaré des syndicats ne pouvaient espérer de soutien chez les démocrates (même le très droitier sénateur démocrate de Virginie Occidentale, Joe Manchin n'osera pas ce vote là , tout comme il n'a pas voté DeVos), ses récents ennuis lors des auditions (il a avoué avoir eu recours à des immigrés clandestins comme employés, aussi bien dans ses entreprises qu'à son domicile) font qu'il n'est pas certain d'avoir le soutien de tous les sénateurs républicains. Les déjà célèbres Collins et Murkowski (sénatrices du Maine de l'Alaska) ont fait part de leurs doutes, ainsi que Scott, sénateur de Caroline du Sud, et Isakson, sénateur de Géorgie.
https://www.washingtonpost.com/news/pow ... 870bcc7cf0 Et, pendant ce temps, les républicains de l'Alabama viennent de nous offrir un "coup" assez caractéristique de leurs pratiques politiques avec le remplacement du poste de sénateur de Sessions, devenu nouveau ministre de la Justice. C'est au gouverneur de l'état d'Alabama, le républicain Robert Bentley de désigner son remplaçant. Jusque là , rien d'extraordinaire. Mais alors, la manœuvre est de toute beauté. Je me devais de faire partager à notre site de fondus de politique une manœuvre florentine de cet acabit. C'est du grand art.
http://themoderatevoice.com/strange-new ... -peculiar/Pour résumer : notre gouverneur a eu ces derniers mois de gros soucis personnels, politiques et judiciaires. Sa femme a découvert qu'il avait une maîtresse. La femme trompée a divorcé, mais hélas pour son mari, elle a cafté : le gouverneur rémunérait sa maîtresse en utilisant des fonds de campagne. La législature de l'état n'a eu d'autre choix que de commencer une investigation pour voir si le gouverneur n'avait pas utilisé ses fonds de campagne pour d'autres usages. L'attorney general de l'état d'Alabama, Luther Strange, a alors demandé à la législature d'état de cesser ses investigations, ses propres services reprenant le dossier. Ce qui fut fait. Devinez qui le bon gouverneur vient de nommer sénateur de l'état en remplacement de Sessions ? Strange évidemment (je vous laisse imaginer le niveau de blagues et de jeux de mots à venir avec un tel nom pour un sénateur :) ). Et évidemment, c'est toujours le gouverneur Bentley qui doit nommer le successeur de Strange au poste d'attorney general d'Alabama. Son choix s'est porté sur un ami fidèle de longue date, Steve Marshall. Ce dernier va t il continuer à instruire le dossier contre le gouverneur, ou va t il l'enterrer ? Le suspens est insoutenable...
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