Sondages sur la présidentielle de 2017

[Républicain67]

Je trouve quelque chose d'étonnant dans ses sondages. Macron semble plus rassembleur que Fillon au 2ème tour face à Le Pen. Je sais que Fillon traîne des casseroles (justice, même s'il y a pour l'instant la présomption d'innocence) et une politique sociale ultra-libérale très impopulaire chez les classes populaires, mais normalement n'y a-t-il pas un meilleur rapport de voix de la gauche vers la droite en cas de duel droite-FN que de la droite vers la gauche (si on peut dire que Macron soit de gauche) dans un duel gauche-FN? Je n'y comprends rien. Merci.

[Eco92]

La réponse est dans votre question, Macron n'est pas un candidat de gauche, et ne se présente pas comme tel. Il est un candidat centriste, chose que la plupart des sondages ont toujours indiqué plus rassembleur au second tour.

[Fabien]

Sondage OpinionWay pour les Echos : http://www.lesechos.fr/elections/presid ... 062958.php

Le Pen : 26%
Macron : 23%
Fillon : 20%
Hamon : 14%
Mélenchon : 11%
Dupont-AIgnan : 3%
Jadot : 2%
Poutou : 1%
Arthaud : 0%


Second tour :

Macron : 65%
Le Pen : 35%



Fillon : 61%
Le Pen : 39%

Même s'il ne faut comparer que ce qui est comparable (les sondages d'un même institut), je note que l'effet primaire commence déjà à se dissiper pour Hamon.
Il faut se rappeler qu'en 2011-2012, en quelques semaines, Hollande avait vu son score se dégonfler de 35%-39% à un niveau proche de son score final (29%).
Il faut par ailleurs signaler que cette enquête est la première d'une série de "rollings" réalisés par cet institut, comme le fait déjà l'IFOP.

[chroniqueur central]

En admettant que les voix que recueillerait Macron viennent paritairement de la gauche et de la droite ( ce qui peut naturellement se discuter ), l'équilibre gauche/droite/FN serait finalement pas si éloigné de celui de 2012, surtout en intégrant les effets temporaires ( ou pas ! ) de la crise à droite et de la primaire à gauche.

[Fabien]

En admettant que les voix que recueillerait Macron viennent paritairement de la gauche et de la droite ( ce qui peut naturellement se discuter ), l'équilibre gauche/droite/FN serait finalement pas si éloigné de celui de 2012, surtout en intégrant les effets temporaires ( ou pas ! ) de la crise à droite et de la primaire à gauche.

Macron est en effet un candidat de centre-droit qui mord sur le centre-gauche, à l'instar de Bayrou en 2007 (similitudes frappantes, mais styles différents entre d'un côté le démocrate chrétien à l'ancienne, dans la lignée du Sillon et du MRP, et de l'autre l'ancien banquier, libéral "moderniste" assaisonné d'une légère pincée de piment libertaire). Faute de pouvoir vraiment "trier" ses électeurs potentiels selon leur sensibilité, il convient de le compter à part comme candidat centriste, et non de répartir arbitrairement ses voix entre les deux camps... Aux défections vers le centre(-droit) macronien s'ajoutent aussi, il faut le rappeler, quelques % d'électeurs de gauche partis vers le FN. La proportion d'un quart à un tiers de gens venus de la gauche chez les ralliés comme chez les plus anciens FN est habituellement mentionnée.
Avec 28% des voix pour les candidats de gauche (Hamon, Mélenchon, Jadot, Arthaud, Poutou), on serait loin des 36% de 2007, et des 37,5% de 2002 (Jospin, Mamère, Hue, Taubira, Laguiller, Besancenot, Chevènement n'est pas compté, ayant lui aussi un électorat composite).

Ce serait même nettement moins que lors de la présidentielle de 1969, catastrophe historique pour la gauche (32,2%), ou celle de 1965 (32,9%) lorsqu'il s'agissait d'affronter le général De Gaulle soi-même!
Ce déficit s'explique à mon avis par le grand nombre d'électeurs de gauche, notamment dans les milieux populaires, tentés par l'abstention. Que cette fraction de l'électorat retrouve, ou pas, le chemin des urnes est l'une des clés du scrutin.
Je fais l'hypothèse que la gauche devrait dans les semaines à venir remonter autour d'un tiers des voix, dont 30% environ à se partager entre Hamon et Mélenchon. Autant dire, si l'on part du principe que la qualification pour le second tour se jouera autour des 20%, 18% au minimum, qu'il faudra obligatoirement que l'un des deux "tue" l'autre pour espérer y accéder. Pour le moment, les deux se contentent de se tourner autour couteau à la main, mais la bagarre ne devrait pas tarder à s'engager!

[Azertyuiop]

Ce n'est pas l'abstention des électeurs de gauche qui fait qu'elle est si basse, mais le fait que nombre d'entre eux soient partis chez Macron. Et comme Macron s'est clairement défini de gauche (c'est le terme socialiste qu'il a renié) et qu'il a servi dans un gouvernement Hollande, je le place au cente-gauche ce qui m'amène à un total gauche élargie à 51%, ce qui est extrêmement élevé, mais s'explique en partie par le vote d'électeurs de centre-droit en faveur de Macron.

Une remontée significative de la gauche au sens strict impliquera nécessairement une chute de Macron, le bloc de droite conservateur (Fillon, Le Pen, NDA) ayant été réduit à peau de chagrin à seulement 49% des voix et je ne vois pas comme ce bloc pourrait se réduire encore significativement. De plus, Hamon bénéficie encore de l'effet primaire même s'il semble effectivement se dissiper un peu déjà. Il devrait donc dévisser nettement. Jadot sera inaudible, voire se désistera (il n'aura peut-être même pas ses parrainages...). Mélenchon va logiquement en profiter : ses talents d'orateur et son charisme lui donneront un avantage sur Hamon pour lui siphonner son électorat. Il fera un score bien plus élevé que les 11% annoncés. De là à placer la gauche à un tiers des voix ? Difficile. Il lui faudra atteindre la barre des 20% pour cela, et je ne le vois pas si haut. Autre candidat que je verrais nettement plus haut : Le Pen, qui devrait profiter de son lancement de campagne après un relatif effacement.

Quant aux candidats d'extrême-gauche, auront-ils seulement leurs signatures ? Je pense qu'Arthaud les aura, mais Poutou... Et même si, les scores seront à mon sens à la hauteur de ce que les derniers sondages annoncent, c'est-à-dire catastrophiques. Moins de 1,5% à eux deux, je dirais. Nous ne sommes plus en 2002...

[tolosa]

La présidente du Front national y est crédité de 25,5 % des intentions de vote, soit 1,5 point de plus qu'au 1er février, date du début de ces pointages. Plus que son score, qui la place 5 points devant Emmanuel Macron, 2e, Marine Le Pen peut surtout se targuer d'avoir une base d'électeurs solide. 82 % des sondés déclarant qu'ils voteront pour elle sont "sûrs de leur choix". Ce chiffre n'est que de 64 % pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 55 % pour François Fillon et 47 % pour Jean-Luc Mélenchon.
2nd tour Le Pen - Macron, Fillon 3e

Pour François Fillon, qui avec 18,5 % des intentions de vote, voit sa place au 2nd tour fortement menacée parce qu'il est devancé par Emmanuel Macron, la tourmente qu'il traverse actuellement et face à laquelle il a tenté de reprendre le dessus ce lundi, lui a non seulement coûté des intentions de vote, mais elle a également jeté le trouble parmi les personnes qui envisagent toujours de voter pour lui. Elles ne sont plus que 55 % à être sures de leur choix, contre 62 % au 1er février. Autre chiffre difficile pour le vainqueur de la primaire de la droite, il n'y a plus que 15 % des personnes interrogées qui pronostiquent sa victoire à la présidentielle, contre 25 % il y a encore 5 jours.
De son côté, Benoît Hamon décroche. Il a perdu 2,5 points d'intentions de vote depuis le 1er février et n'est crédité que de 15,5 % des suffrages. Insuffisant pour espérer figurer au second tour, mais encore devant Jean-Luc Mélenchon, qui plafonne à 10 %, bien 64 % des personnes qui déclarent envisager de voter pour lui soient sures de leur choix, un bond de 11 points par rapport au 1er février.

[Fabien]

Nouveau rolling de l'IFOP (l'échantillon est cette fois entièrement renouvelé depuis la vague de mercredi):

Le Pen 25,5% (+1,5% depuis la première vague)
Macron 20,5% (+0,5%)
Fillon 18,5% (-2,5%)
Hamon 15,5% (-2,5%)
Mélenchon 10% (+1%)

marge d'erreur 2%, ce qui donne les fourchettes suivantes:

Le Pen 23,5%-27,5%
Macron 18,5%-22,5%
Fillon 16,5%-20,5%
Hamon 13,5%-17,5%
Mélenchon 8%-12%

L'effacement progressif de "l'effet primaires" semble se confirmer pour Hamon. Autre donnée inquiétante pour le candidat PS, la sûreté de choix qui stagne à 40%, lanterne rouge derrière Macron (47%), Fillon (56%), Mélenchon (64%) et Le Pen (82%).
Autant dire que la "correction" déjà assez nette n'est peut-être pas finie.

J'attends de voir les réactions de nos chers journalistes et autres observateurs perspicaces qui voyaient déjà Mélenchon mort et enterré par Hamon si, comme cela semble probable, Mélenchon repasse devant Hamon d'ici 15 jours-3 semaines environ...

[cevenol30]

Sur l'incertitude côté Hamon, elle est le pendant de la victoire à la primaire: c'est nouveau mais pas sûr, ceux qui viennent de chez Mélenchon (c'est-à-dire qui auraient dit Mélenchon avant la primaire) ne sont pas encore certains de ne pas y retourner, ceux qui sont proches du PS mais pas de l'aile gauche hésitent entre Macron et Hamon même s'ils répondent en faveur du second (et là ça fait un trou, être assis entre ces deux chaises-là doit être fort inconfortable).
Le bond de certitude parmi les supporters de Mélenchon depuis la primaire me semble largement être un effet d'optique: ceux qui restent avec lui alors qu'il enregistre des fuites sont logiquement les plus sûrs de leur choix. 64% de 10% font un socle sûr à 6,4%, à (64-11=)53% de sûrs ce même socle ferait 12% de total, Mélenchon faisait plus: en réalité, il y a quelques "sûrs" d'avant (quelque chose comme 0,5% de l'électorat total) qui sont partis, probablement chez un Hamon qu'ils ne pensaient pas sérieusement voir gagner.
Et surtout, avec les "mains tendues" et autres "discussions" entre les 3 candidats Jadot, Hamon et Mélenchon, les électeurs peuvent se douter voire souhaiter qu'il n'y aura pas les 3 possibilités au bureau de vote: difficile d'être "sûr" dans ces conditions, alors que le candidat dont on cite le nom va peut-être se retirer en faveur d'un autre.
En fait, il faudrait poser des versions du questionnaire avec seulement Hamon / seulement Mélenchon ( /seulement Jadot pour voir): un sondage n'est qu'une question en l'air après tout, c'est l'occasion de tester... Un peu comme on testait presque l'hypothèse sans PS avec Peillon.

Au passage, toujours pas un seul "petit" candidat: je suppose que les instituts vont attendre que certains aient atteint un seuil important de parrainages (lancés à partir du 23 février et publiés au fur et à mesure) pour les inclure...

On verra dès demain dans les deux sondages en "rolling" OpinionWay et IFOP l'effet de la conférence de presse de Fillon: il est probable qu'il va remonter auprès du noyau dur de son électorat, la question sera de voir l'ampleur et surtout la solidité du rebond.

[Fabien]

Sondage OpinionWay pour les Echos : [url]https://presicote.factoviz.com/index/more/id/qoo_lew_1

[/url]
Le Pen : 25% (-1%)
Macron : 23%
Fillon : 20%
Hamon : 14%
Mélenchon : 12% (+1%)
Dupont-AIgnan : 4% (+1%)
Jadot : 1% (-1%)
Poutou : 1%
Arthaud : 0%


Second tour :

Macron : 66% (+1%)
Le Pen : 34%



Fillon : 60% (-1%)
Le Pen : 40%

Opinionway arrondit visiblement ses chiffres à l'entier le plus proche.

Avec des fourchettes de marge d'erreur, cela donne:
Le Pen 23%-27%
Macron 21%-25%
Fillon 18%-22%
Hamon 12%-16%
Mélenchon 10%-14%