Pour Fillon, ça sent effectivement fort mauvais et la comparaison avec la campagne régionale de Dominique Reynié m'a bien fait rire tant elle frappe par sa terrible pertinence, je me disais vaguement que j'avais déjà vu ça quelque part et c'était dans ma propre région LRMP/Occitanie, j'aurais dû y penser avant.
19% c'est justement environ le score de Reynié (l'ordre de grandeur quoi) mais dans une région plus difficile pour la droite que ne l'est la France entière et inversement sans affaire aussi grave.
Reynié n'était juste pas inscrit validement sur les listes électorales dans la région et donc pas éligible, il y a eu polémique à ce sujet et la justice a tranché dans le sens défavorable a posteriori. Ne pas être valablement domicilié chez sa mère aveyronnaise est toutefois beaucoup moins grave que d'avoir fait verser à sa femme non pas 500.000 euros mais carrément 900.000 aux dernières nouvelles (?)...
Faire moins que son ancien président alors que la séquence devrait être plus favorable, c'est en effet "très fort".
Faire 19% n'est pas très grave tant qu'on est dans les deux premiers, on l'a vu en 2002. Mais 19% en étant 3e, par contre, c'est plus problématique... Macron arrive inversement à passer 2e sans compter sur le côté favorable des marges d'erreur. Il a intérêt à accumuler du potentiel avant d'en perdre dans la dernière ligne droite - on citait Bayrou 2007, Ciudadanos (qui le soutient), les LibDems: le record sondagier ne sera pas dans les urnes mais il en restera un bon nombre.
Fabien a écrit:La sûreté de choix tournerait autour de 60% pour Mélenchon, Hamon et Fillon, autour de 50% pour Macron et 80% pour Le Pen.
Les incertitudes sur le choix sont encore importantes. 40% de pas sûrs pour Fillon alors qu'il est déjà sur un noyau restreint, ça promet...
Pour Macron, la certitude augmente doucement tout de même et n'est pas tellement plus basse que pour ses "voisins" de spectre électoral, son noyau électoral se solidifie lentement; assurément, une partie attend tout de même des propositions plus précises plutôt que d'être certaine sur du flou.
L'incertitude est aussi liée aux proximités de fond entre certains candidats (Mélenchon/Jadot/Hamon; Macron/Bayrou), aux grands écarts entre d'autres (pour certains PS, entre Hamon et Macron, ce doit être dur) et au flottement tactique: entre candidats à peu près identiques, l'on va sur celui le plus à même de gagner, dans une volonté de ne pas se contenter de faire de la figuration et de voir tous les candidats similaires éliminés. D'où un afflux d'une part sur le "plus gros" candidat de gauche stricto sensu, d'autre part sur le plus gros "gauche et centre confondus".
Dans l'ordre, le candidat PS passe de 5e à 4e devant Mélenchon voire 3e devant Fillon en poussant un peu, c'est dans les marges d'erreur en tous cas et ça change la donne. La dynamique pré-primaire qui l'avait vu passer, comme Fillon d'ailleurs en son temps, de 3e à gagnant se poursuit. Il y aura un plafond, certainement mais d'un autre côté, tant qu'il s'en sort bien, il peut bénéficier de l'effet d'agglutination sur le mieux placé.
On note aussi un
effondrement relatif de Bayrou, voyant son score sondagier divisé par deux entre deux sondages un peu distants et surtout de moins en moins sûr de passer la barre des 5% de remboursement des frais. On avait vu dans d'autres sondages publiés entretemps qu'il passait à 6 puis 5 -or sur les petits scores la marge d'erreur est plus étroite en valeur absolue- mais sur cette publication, passer de 8 à 4 est un peu violent.
S'il veut y aller, il peut avoir intérêt à guetter une boulette de Macron... En tous cas, si l'affaire Fillon ne lui bénéficie pas, ce n'est pas bon pour lui.
Les sondages à ce stade ne sont pas une prédiction absolue, cependant ils peuvent amener certains à renoncer: Hollande l'a fait, (Valls aurait dû?), Bayrou le fera peut-être.
Facebook
Twitter
Voir toutes les vidéos
