Énormément d'actualités ces dernières 48 heures, Tellement, que je vais surement en oublier...
Les entretiens des nominés au cabinet par le SénatLe gros morceau, c'était l'entretien de Tillerson pour le secrétariat d'état. Ça s'est nettement moins bien passé que Sessions, pour plein de raisons. Déjà , contrairement à Sessions, Tillerson n'a pas dit aux sénateurs ce qu'ils voulaient entendre, voire il n'a pas vraiment répondu à leurs questions en fait.
Les démocrates ont asticoté Tillerson sur ses liens avec le Exxon (le parachute doré de 180 millions a été abordé de manière subliminale), ses conflits d'intérêts éventuels avec le lobby pétrolier (l'entretien a d'ailleurs été plusieurs fois interrompu par des manifestations de lobbyistes écolos hostile aux compagnies pétrolières).
Moins attendu (quoique...), quelques sénateurs républicains (Rubio et Graham surtout, mais pas qu'eux) ont été très incisifs sur les droits de l'homme, et Tillerson a eu des questions très précises sur ce qu'il pensait de leur respect par de nombreux pays : Russie, Philippines, Pakistan, Turquie et Arabie Saoudite. Apparemment la diplomatie du téléphone et les couronnes de lauriers tressés par Trump à certains chefs d'états passent très mal auprès des sénateurs républicains. Et Tillerson s'est montré plus qu'évasif sur ces questions là , essayant de noyer le poisson. Et il faut bien avouer que sa prestation est apparue assez légère, dans le sens où il a été jusqu'à dire qu'il n'avait pas encore vraiment évoqué ces questions là avec le président élu (notamment les droits de l'homme). A l'issue de l'entretien, les sénateurs ont fait part de leur frustration face au manque de réponses et de coopération du candidat. Je ne sais pas si le comité oserait aller jusqu'à refuser Tillerson (ce serait vraiment exceptionnel et assez risqué), mais après cette audition, le scénario ne me semble pas totalement impossible.
http://www.cnn.com/2017/01/11/politics/ ... index.htmlPar contre, comme attendu, l'audition de Chao (un des profils les plus expérimentés du cabinet Trump, et surtout une insider de Washington, épouse du président la majorité républicaine au Sénat) a fait figure de long fleuve tranquille plein d'amabilités. Pour elle, une validation à l'unanimité est fort probable (on ne sait pas encore si son mari se récusera ou non pour le vote cependant).
https://www.nytimes.com/2017/01/11/us/p ... .html?_r=0De son côté, Matthis a obtenu l'aval du comité sénatorial pour pouvoir devenir secrétaire à la défense malgré qu'il n'ait pas encore atteint le délai requis entre la fin de son service militaire actif et l'exercice d'une fonction exécutive (normalement, un militaire qui sort du service actif doit attendre au moins 7 ans si il veut exercer une fonction exécutive, Matthis n'a que 3 ans de carence effective, mais le comité sénatorial des armées lui accorde donc une dispense). Pour lui aussi ça se présente bien : les républicains l'adorent, les démocrates le respectent (ils entonnent même presque ouvertement une petite musique de communication, disant qu'ils seront plus rassurés avec Matthis situé entre Trump et le bouton nucléaire).
http://www.thehill.com/policy/defense/3 ... tis-waiver Le pataquès sur le "dossier" des services secrets russes contre TrumpAlors là , je suis pas certain d'avoir tout suivi, ou même tout compris. Si quelqu'un de plus calé que moi (ou plus intéressé en théorie du complot aussi) veut apporter des précisions sur le sujet, qu'il n'hésite pas, parce que moi je patauge, et je m'en fous un peu aussi...
En gros, un (ex ?) agent secret britannique aurait pondu un rapport disant que Moscou aurait réuni des éléments contre Trump (des sextapes avec des prostitués russes si j'ai bien suivi ?) pour avoir un éventuel moyen de pression sur lui. Le rapport en question a été rendu public par les services de renseignement américain (à priori le FBI ?), agrémenté d'éléments en plus selon lesquels des membres de l'équipe Trump auraient eu, pendant la campagne, des communications directes avec le Kremlin pour mettre sur pied une stratégie de déstabilisation de Clinton. Et, évidemment, il n'y a avec ce rapport aucun début de preuves tangibles de quoi que ce soit (mais les journalistes vont fouiller).
Je ne me prononce pas sur le fond, tellement tout cela est rocambolesque, et pas étayé pour un sou. Mais sur la forme, c'est assez exceptionnel. Une semaine avant l'élection, le FBI a décidé de se payer assez gratuitement la candidate démocrate, en jouant la carte de l'honnêteté extrême (on vous livre des infos sans preuve, faites en ce que vous voulez, peu importe les conséquences ?). Une semaine avant l'inauguration du président élu, il semblerait bien qu'ils aient décidé de lui faire subir le même traitement. Volonté de traitement impartial ? Début (confirmation ?) d'une guerre plus ou moins avérée entre le président et les services de renseignement ? Franchement, j'en sais rien, et je suis pas certain de vouloir savoir. Tout cela me dépasse.
D'autant que, dans le même temps, les services de la justice ouvrent une enquête sur la manière dont le FBI a enquêté (on ne parle pas encore de gros ratés et d'incompétences, mais ça semble se profiler) sur les emails de Clinton.
http://www.cnn.com/2017/01/12/politics/ ... index.htmlhttp://www.newsmax.com/Newsfront/jason- ... id/768320/La conférence de TrumpLa première depuis 6 mois, et donc la première en tant que président élu. Sur la forme du Trump pur jus : il est génial, il a déjà fait énormément, il va faire tellement plus, ceux qui le critiquent (ou lui posent des questions) sont des ennemis ou des imbéciles, il ne répond qu'aux questions qu'il choisit (il s'est méchamment pris la tête avec un journaliste de CNN, qui a eu le malheur d'évoquer le rapport des services secrets). Mais sur le fond, on a eu du lourd :
1) après des entretiens avec la CIA, Trump est désormais convaincu que les Russes sont bien derrière le hacking des mails démocrates
2) le mur sera construit, dans un premier temps avec des fonds américains (on est pas certain que le Congrès accepte...), mais Trump persiste à dire que le Mexique remboursera à posteriori (comment le contraindre, alors là mystère...).
3) Trump ne rendra pas public sa déclaration fiscale (il s'y était pourtant engagé lors des débats), et continuera à tweeter à gogo (encore une promesse de campagne qui s'évapore)
4) la gestion de son groupe revient à ses fils. De toute la conférence, ça a été le passage le plus surréaliste j'ai trouvé, puisque Trump a passé un long moment à dire qu'il pouvait être président et PDG, je m'attendais presque à ce qu'il nous dise qu'il ferait les deux. Et puis en fait, non, son groupe sera bien géré par ses 2 fils, je vois pas en quoi ça règle la question des conflits d'intérêts, mais bon, on en est plus lÃ
5) pour l'obamacare, Trump est pour la suppression avec remplacement dans la foulée par autre chose (il n'a pas voulu dire quoi, mais le projet serait déjà prêt, et sera dévoilé très rapidement, et sera bien sur voté par les républicains du Congrès, qui eux non plus pour l'heure ne savent pas de quoi ils retournent à priori). Là aussi, si j'ai bien compté, c'est la 3e position différente de Trump sur le sujet au cours des 6 derniers mois (on a d'abord eu la suppression pure et simple, puis l'amendement, et maintenant la suppression-remplacement)
6) concernant le dossier des services secrets contre lui, Trump a parlé de méthodes nazies. Si je suis beaucoup plus mesuré que lui sur la perception de la chose (je suis pas un grand fan de l'usage du point Godwin en général), je partage quand même son point de vue sur l'aspect nauséabond de tout ça. C'est presque aussi choquant que de voir une personne attaquée et discréditée par l'instrumentalisation d'un dossier judiciaire vide, ou bien encore d'intenter à quelqu'un un procès en illégitimité en réfutant ses origines via des thèses complotistes racistes.
http://www.politico.com/story/2017/01/t ... own-233488http://www.thehill.com/business-a-lobby ... iness-planhttps://www.washingtonpost.com/news/fac ... 7d5f2fe20f