chroniqueur central a écrit:Si l'on parcourt la liste des Ministres de l'Education Nationale depuis 20 ans, il n'y a eu à mon sens que Luc Ferry, Jean-Pierre Chevênement et dans une moindre mesure Xavier Darcos pour tenter d'améliorer la situation et poser un diagnostic sérieux..
Aucun des autres ne peut tirer gloire de son passage rue de Grenelle et pour moi Peillon et Hamon sont à classer dans la même catégorie de ceux qui n'ont rien fait de positif (tout comme l'actuelle titulaire du poste).
Pour bien évaluer un bon ministre de l'EN, il faut connaître sa capacité et son engagement à lutter contre la déscolarisation, notamment à l'égard des enfants en déshérence sociale ou handicapés.
Luc Ferry ne brille sur ce sujet que par son ignorance ou alors soyons plus modéré, par son manque d'intérêt pour ce problème et ce n'est pourtant pas faute d'avoir été averti dés le début de son ministère par l'action nombreuses associations et notamment par le jugement du T.A de Toulouse (06/12/2002) qui l'avait alerté solennellement du non respect de L. 112-1 du code de l’éducation par les inspections d'Académie de Haute-Garonne et d'autres départements de la Région Midi-Pyrénées. Luc Ferry, piqué au vif avait alors répondu, début 2003, en biaisant et en sous estimant les chiffres, puis silence radio jusqu'à la fin de son ministère.
Son successeur fut un certain
François Fillon qui ne brilla guère, lui non plus, sur la question, mais il ne fit qu'un court passage à ce ministère, passant ainsi très vite la main Ã
Gilles de Robien, homme sympathique, au demeurant, qui tente, ou du moins essaye, de rattraper le retard accumulé par ses prédécesseurs (il ne faut pas oublier MM Lang, Allègre et Bayrou, furent tous aussi nuls sur la question). Les déclarations de M. De Robien, notamment celle du 31 août 2005 sont, sur ce sujet, très rassurantes, mais l'argent étant comme à chaque fois, le nerf de la guerre, on ne peut considérer ces bonnes idées que comme des bonnes intentions et on en reste là , mais il s'est exprimé franchement, avec conviction et il semble que les mentalités politiques sont peut-être en train d'évoluer
Puis, en 2007, arrive, alors
Xavier Darcos, qui, laissant l'enseignement supérieur à Madame Pécresse, va peut-être enfin réussir à revoir le problème de la déscolarisation, notamment des enfants handicapés à bras le corps. A l'allure (peut-être) moins sympathique que son prédécesseur mais donnant l'impression d'être plus volontaire, on se dit que les enfants en difficultés, en rupture et handicapés (et leurs familles) vont enfin voir le bout du tunnel. Il commence d'abord par supprimer les cours du samedi matin, puis annonce la suppression prévue de milliers de postes d'enseignants. On se dit que cela commence mal. Pourtant le 13 février 2009 Xavier Darcos rappelle "l'engagement de l'Education nationale en faveur des élèves handicapés", il fait la promotion du Numéro d'urgence téléphonique "Aide Handicap Ecole" qui permet d’apporter des réponses rapides aux questions des familles en difficulté pour parvenir à scolariser leurs enfants handicapés. C'est la fameuse idée dite de "l'école inclusive", qui sera continuée ensuite avec
Luc Chatel. A ce sujet, on peut dire, sans ambiguïté que c'est un progrès, un réel progrès, mais cette scolarisation concerne bien plus les enfants handicapés moteurs, voire handicapés sensoriels que les handicapés mentaux et les autistes, voire les enfants dits "à problème". Cependant M. Xavier Darcos ne peut pas faire grand chose face au refus de nombreux enseignants des écoles primaires, pourtant si prompts à prôner l'égalité dans leurs classes mais qui ne veulent pas de "gogols" et "d'agités" dans leurs effectifs. C'est un fait que j'ai constaté personnellement à l'époque. Il y a bien sur les les auxiliaire de vie scolaire, mais, d'une part, ils ne sont pas encore bien acceptés dans les classes, mais surtout il ne sont pas encore assez nombreux, mais on peut tout de même penser, qu'à ce niveau, des progrès on été faits...
Puis arrive, les élections de 2012, un nouveau gouvernement avec
Vincent Peillon... Vincent qui ? Il a été ministre de l'éducation nationale cet homme là ? Si, si : durant 1 ans, 10 mois et 14 jours. C'est durant son court ministère qu'un amendement de la Loi sur la "refondation de l'école", amendement qui annonçait (sans rire) que les équipes de suivi de scolarisation (donc l'Education Nationale) peuvent proposer une modification de l’orientation de l’enfant « après avoir consulté et recueilli l’avis de ses parents ou de son représentant légal ». C'est à dire un avis, pas un accord... cela sous entendait donc que l'EN pouvait se passer officiellement de l'accord des parents pour déscolariser un enfant. L'école inclusive de MM Darcos et Chatel devenait "excluante"... Monsieur Peillon fit marche arrière devant le tollé général. Il essayera de rattraper par la suite, notamment durant un discours effectué au lycée d'Eragny en avril 2013, mais c'est trop tard, comme d'habitude le PS qui se veut intégrateur vient encore de se "louper".
Vient ensuite, un homme qui semble un peu plus énergique,
Benoit Hamon... mais qui restera à ce poste durant 4 mois ! Pas le temps de faire grand chose, donc. La seule chose positive sera durant ce court passage d'essayer de débloquer le problème de financent des auxiliaires de vie scolaire. Puis arrive le tour Madame
Najet Vallaud-Belkacem. La première "action" qui vient très vite, c'est que la France va être saturée de messages bienveillants à l'égard de l'idée de l'école inclusive et de la scolarisation de "tous"... Mais tous ces beaux discours, ses effets de com' n'empêchent pas les "couacs" et même de vilains "couacs" : à compter de septembre 2015, les auxiliaires devenus scolaires (devenus des "AESH") ne sont plus autorisés à accompagner les enfants handicapés au cours des TAP (temps d'activité périscolaire) car ses accompagnants sont financés par l'Etat et l'Etat n'a plus de sous. De plus quand on sait que les AESH (curieux nom purement vallaud-belcacémien) conserve leur statut de précaire de le FP, on peut dire que Madame la Ministre ne prend le problème de façon bien sérieuse. D'ailleurs, en août 2016, la président de l'UMEH (Union des mères d'enfants handicapés), Madame Fiquet dénonce l'attitude des fonctionnaires de Madame la minsitre en ces termes ""J'aimerais que Najat Vallaud-Belkacem reconnaisse un dysfonctionnement au sein de l'Education nationale. Je ne reproche rien aux lois de 2005 qui dénoncent l'exclusion scolaire pour les enfants handicapés, elles sont plutôt sont bien faites, mais je dénonce leur mode d'application qui est totalement arbitraire. Tout se fait au bon vouloir des écoles, protégées par des rectorats qui laissent faire..."
Pour clore, le sujet sur les ministre de l'EN, un petit détour sur les ministres de l'enseignement supérieur. Sur les ministères de M.
Wauquiez et Madame
Pécresse, pas grand chose à dire, mais le cas de Madame
Geneviève Fioraso est intéressant... Ministre, puis secrétaire d'État de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (curieux comme avancement), je n'ai jamais vu une personne faire autant l'unanimité durant l'exercice de son ministère en "bénéficiant" d'une pétition critiquant son bilan signée par plus de 7 000 universitaires répartis dans toute la France. Depuis sont départ, on l'appelle "Madame la colonelle nanotechnologique"; cherchez donc sur internet la raison de cette appellation, cela vaut le détour.
Voila le constat à ce niveau là des actions de nos ministres de l'Éducation Nationale, la gauche n'en sort pas grandie, c'est le moins qu'on puisse dire et c'est la droite qui a fait pratiquement "tout le boulot", mais il reste encore beaucoup à faire et le retour, à ce poste de personnes plus efficaces dans l'action que dans le baratin serait le bienvenu...