ploumploum a écrit:Sondage Sopra Steria Ipsos pour Le Monde et le CevipofFrançois Fillon s’installe à la première place : selon les cas de figure, il est crédité de 26 % à 29 % des intentions de vote. Il est en position de force, en particulier, chez les plus de 65 ans (+ 14 points par rapport à la moyenne), chez les agriculteurs, professions indépendantes et cadres supérieurs, chez les personnes les plus aisées (+ de 3 500 euros de revenus net du foyer) et chez les catholiques, notamment les pratiquants réguliers
(hypothèses testées : Valls ou Montebourg et présence ou non de Bayrou)
Fillon : 26 à 29 %
Le Pen : 24 à 25 %
Macron : 13 à 15 % si Valls / 18 % avec Montebourg
Mélenchon : 13-14 %
Valls : 11 à 12 % / Montebourg : 6 à 7 %
Le Pen perd entre 2 et 5 pts par rapport à novembre. Valls : - 1 à - 2 pts.
Mélenchon stable.
Macron : + 5 pts
http://www.lemonde.fr/election-presiden ... 54003.html
On notera déjà que l'absence de Bayrou est reprise comme hypothèse: après tout, il ne l'a ni déclarée ni exclue.
Dans l'article du Monde, on n'a que les % d'exprimés donc faisons avec, de toute façon la présidentielle est plutôt une élection à forte participation. Sous réserve des effets de participation (un candidat absent peut amener ses électeurs les plus mordus à ne pas se déplacer, pas forcément dans les mêmes proportions dans un sondage qu'en vrai d'ailleurs: dire "ne se prononce pas" et ne pas y aller ne réclament pas la même énergie) voire des effets de transferts indirects (si Bayrou n'est pas candidat, certains électeurs peuvent peut-être basculer de Valls à Mélenchon, le premier recevant des voix de vrais électeurs de Bayrou pour sur-compenser,...)
En présence de Valls, la disparition des 6 points de Bayrou semble amener à: +1 pour Mélenchon comme Valls ainsi que Fillon et M. Le Pen, +2 pour Macron.
Si c'est Montebourg au PS, à 6% à la base donc dépassé par Bayrou s'il y va, les 7% de Bayrou se répartiraient en son absence en +1 pour Mélenchon, Montebourg, M. Le Pen et +2 pour Macron et Fillon
Les points perdus par Bayrou s'il est absent vont en tous cas exclusivement à de "gros" candidats, y compris celui du PS qui est quand même traditionnellement un parti de "vote utile" même si c'est très écorné cette fois-ci - et pas du tout à Jadot qui aurait pu en espérer un brin.
La dispersion semble importante (loin de la répartition centrée sur Fillon et Macron voire Valls qu'on attendrait) et le ralliement de Bayrou à Fillon, au vu de ce sondage, n'a rien d'évident: il faut que le PS vire sur l'aile gauche pour laisser apparaître que l'électorat Bayrou serait un peu de centre-droit. Dans la course Macron/Fillon, le retrait de Bayrou donnerait plutôt un léger avantage au premier. Un tiers des points de Bayrou part (directement ou non mais quand on a vu que le report de la liste Modem en Bourgogne-Franche-Comté, en demandant à ses électeurs déclarés de premier tour dans les sondages, allait majoritairement au FN, l'hypothèse directe n'est pas à exclure) vers les extrêmes de l'échiquier, signe qu'il y a là une recherche d'alternative plus que de centre.
Il est vrai que la question posée ne doit pas mentionner la consigne de vote laissée en faveur de Fillon lors du futur éventuel discours de non-candidature de Bayrou. Consigne qui semble alors absolument nécessaire vu la dispersion apparente. Dans les négociations de ralliement pour les législatives, le Modem ne pèse alors que 2 points et pas 6 soit potentiellement (2/29*577) 40 circonscriptions environ, ingagnables incluses.
Bayrou a une raison de plus d'attendre (sa décision est attendue pour début février soit après la primaire PS): si Montebourg gagne la primaire, Bayrou aurait davantage de raisons de se lancer, avec une chance d'être enfin devant le PS.
La faiblesse du FN est nette, surtout dans le sondage régionalisé (résultat national à 22,5 ou 23). Sur le fond, elle peut s'expliquer à mon avis par la fuite vers Fillon d'un électorat libéral-conservateur qui voterait (FPÖ en Autriche) de Villiers ou Marion Maréchal mais pas FN sauce MLP/Philippot en France, ce qui est corroboré par les soutiens apportés par les ultras non FN (qui vont peut-être abandonner leurs petites candidatures au passage).
Reste à voir si le coup de 2007 va se réitérer (après tout, c'est juste ensuite que Fillon est arrivé à Matignon) avec une faiblesse du FN dans les sondages puis dans les urnes ou si au contraire il va revenir à ses niveaux des régionales. Le FN ne se fera probablement pas autant plumer (il était à 10 en 2007) mais peut pâtir de se faire concurrencer par un gros concurrent sur le créneau de la "vraie droite".