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En effet, Guy Mollet, nommé Président du Conseil après les élections législatives anticipées de janvier 1956 résultant de la dissolution décidée par Edgar Faure avait lui même rencontré des difficultés pour gouverner avec une majorité profondément divisée sur la politique algérienne et un gouvernement dans lequel se trouvaient Pierre Mendès-France (au début, avant sa démission), François Mitterrand et Robert Lacoste. Avec l'envoi du contingent en Algérie, les petites querelles parlementaires étaient de moins en moins supportées par l'opinion publique alors que les poujadistes venaient de surgir de nulle part lors du scrutin.
Pour sa part, Félix Gaillard, brillant espoir du parti radical avec Maurice Faure, négociateur du Traité de Rome, avait une vision réaliste des contraintes imposées par la construction européenne pour que la voix de la France soit crédible. Mais le bombardement de Sakiet le 8 février 1958 lui avait retiré l'autorité nécessaire pour faire aboutir une réforme qu'il venait tout juste de lancer.
Le général de Gaulle et Michel Debré ont saisi le fond de la réforme pour l'intégrer comme l'une des pièces majeures de leur construction institutionnelle, et à mon sens indispensable dans un régime parlementaire, l'autre voie alternative étant celle d'un régime présidentiel de type américain qui ne me semble pas adapté à notre vie politique.
