D'accord pour dire que la primaire se jouera surtout à 4.
Pour le moment, les hors-PS sont là pour faire de la figuration (et se montrer), ça changera peut-être un jour (probablement pas cette fois mais si la situation évolue vers une sorte de FGDS -référence aux années 60- sans parti majoritaire trop hégémonique, ce sera une autre histoire). Le rejet probable des candidats ND, MRC et MdP viendra toutefois entacher la légitimité de l'ensemble et donner raison à Mélenchon (qui ne s'est pas privé de le souligner) et Macron.
Valls est décidément le candidat légitimiste qui obtient bon nombre de ralliements, même de personnalités qui l'appréciaient modérément... Il risque fort néanmoins de faire un moins bon score parmi les votants que parmi les députés.
Peillon risque d'être le bouc émissaire de la réforme des rythmes du primaire (maternelle et élémentaire), NVB fait peut-être bien de ne pas s'y associer pour qu'on ne jette pas son bilan avec. Il a le côté "légitimiste bis" et central qui fera que, même si certains au centre du PS (je pense surtout à M. Aubry en fait) soutiennent Valls pour l'unité de l'appareil, ça ne suivra pas forcément bien derrière, en tous cas ce soutien à Valls ne paraîtra ni naturel ni automatique puisqu'il y a Peillon qui est plus proche sur le fond.
Montebourg me semble se recentrer ou se droitiser, en tous cas je ne reconnais plus clairement le candidat de l'aile gauche "démondialisateur" qu'il fut. Il est davantage marqué qu'auparavant, suite à son passage ministériel, par son soutien au nucléaire ou à la relance d'un secteur minier: plutôt des solutions du passé mais si ça a réussi à Trump... Il propose aussi par exemple, comme l'ancien président
ainsi que Valls voire Bayrou, des heures supplémentaires défiscalisées... (il est vrai qu'avec Fillon qui propose un temps maximal à 48h/semaine soit le maximum européen, toute sur-rémunération d'heure supplémentaire disparaîtrait: elles seraient payées au même tarif et avec les mêmes cotisations et impôts que les autres: parler heures sup' c'est donc faire de l'anti-Fillon)
Hamon est plus moderne et jeune dans son approche (pas un hasard, c'est le plus jeune des quatre et il garde contacts avec ses successeurs quasi tous plus jeunes que lui), se situant en rupture avec le mythe de la croissance à tout prix, ses handicaps seraient le manque relatif de notoriété (mais peut-être moins que Peillon?) et le maintien de l'aspiration croissantiste dans l'électorat.
Ceci dit, au pire (sachant que pour gagner la présidentielle de toute façon c'est compliqué cette fois...), il joue pour l'avenir (et au pire du pire celui de l'un de ses successeurs)...
Plus largement, cette primaire se tient dans un contexte où le PS (et bien souvent ses homologues à l'étranger) est en situation délicate et où le candidat gagnant est actuellement en situation d'être 5e derrière Fillon, MLP, Macron et Mélenchon (voire Bayrou mais là ce n'est pas sûr). L'élan donné par la primaire devant en partie servir à rattraper au moins un concurrent, c'est l'intérêt de la tenir...
http://www.huffingtonpost.fr/gerard-lec ... tastrophe/ (même si la tonalité pro-aile droite de G. Leclerc est parfois à mourir de rire, je trouve)