Eco92 a écrit:C'était en effet difficilement tenable. Cela me rappelle de nos échanges privés mais il semble il y avoir un vent mauvais pour les francophones au Canada, au moins on parle d'eux mais bon... Cela rend visible un sentiment identitaire fort et permettra peut-être de mieux y intégrer les plus jeunes. A noter que cette défense des minorités francophones est souvent portées en communs avec les autochtones, les gains d'une minorité étant souvent intéressante pour l'autre (même si bien sur il n'y a pas de réserves francophones etc.).
Au Manitoba (province avec très peu de francophone) une partielle en juillet a vu l'élection du libéral Dougald Lamont dans Saint-Boniface. Cette circonscription est le berceau des franco-manitobain (qui y représentent 30% des habitants), on y trouve la majeures partie de leurs institutions. Dougald Lamont n'est pas du tout anti-francophone, mais il n'est pas bilingue, et le fait que cette circonscription précise soit représentée par un non-bilingue a été remarqué à son élection.
J'ignore ce qu'il en est pour les territoires francophones de Terre-Neuve-et-Labrador, le Labrador étant un territoire contesté par Québec. La province est très massivement anglophones, il y a quasiment autant de francophones langue maternelle que de locuteurs innus (soit autour de 0,5%), mais il me semblait qu'il y avait des villages ou ville majoritairement francophone, je ne retrouve pas ça.
Saint-Boniface est en effet le berceau des francophones dans l'Ouest canadien. Si je ne me trompe pas, la révolte des Métis de la Rivière de 1867, avec Louis Riel, a débuté dans le coin. Je ne sais pas pour le Labrador, mais je crois qu'il y a une certaine présence autour de Labrador City, à la frontière avec le Québec. Shefferville n'est pas loin.
La situation est en effet inquiétante pour les francophones hors-Québec, notamment pour les deux principaux groupes, les Franco-Ontariens et les Acadiens du Nouveau-Brunswick. Les évolutions politiques actuelles en Ontario et au Nouveau-Brunswick ne présagent rien de bon pour l'avenir de la francophonie canadienne hors Québec. En fait cela faisait désormais plus de vingt ans, après la crise autour du projet de fermeture de l'hôpital Montfort en Ontario en 1997 (après les manifestations et décisions anti-francophones de l'après Meech en Ontario: Sault-Sainte-Marie, Brookeville) que la situation linguistique n'avait plus été aussi tendue au Canada anglais. Les évènements des dernières semaines, avec notamment le soutien du gouvernement et de la classe politique québécoise (ainsi que du gouvernement fédéral) démontre que les "deux solitudes" existent toujours au Canada. Les communautés francophones hors Québec restent menacées (notamment par l'assimilation) au Canada, alors que la minorité anglaise du Québec, est certainement avec les germanophones de Belgique, la minorité linguistique la mieux protégée au monde: réseau séparé d'écoles, collèges et universités, municipalités bilingues, institutions, hôpitaux...