jean24 a écrit:Corondar a écrit:Concernant le vote au Sénat, pour le moment il est toujours planifié pour la semaine prochaine. MacCain est en effet hospitalisé. On ne sait pas ce qu'il en est exactement. Son staff parle d'une visite de "contrôle". Impossible de savoir si il pourra revenir à temps.
Dans le cas contraire, on serait à 50/49 (Corker a confirmé qu'il était toujours contre pour cause d'explosion du déficit). Depuis le compromis entre les deux assemblées, deux sénateurs républicains ont fait part de leur mécontentement :
1) Rubio critique ouvertement le fait que les déductions fiscales pour les parents de plusieurs enfants sont largement insuffisantes à son goût. Il a menacé voter non si ce n'était pas modifié. Bluff ou réalité ? Mystère... En tout cas si MacConnell et Ryan cèdent, ça alourdit encore la facture du déficit, et peut éventuellement faire perdre des voix parmi les faucons budgétaires ?
2) Collins a rappelé que si elle avait voté oui en première lecture c'est uniquement parce MacConnell lui avait promis de tout faire pour faire passer l'année prochaine des textes de lois visant à stabiliser le financement du système de santé (ce qui est totalement contradictoire avec la fin du mandat obligatoire d'assurance de l'Obamacare contenu par la réforme fiscale, mais bon...). De plus, elle garde aussi surtout en mémoire que son état du Maine a voté en novembre un référendum où 59% des votants ont obligé le gouverneur de l'état (républicain) à appliquer pleinement l'Obamacare. Du coup, elle aussi a fait part de ses doutes...
Si MacCain ne revient pas à temps et que l'un des deux vote non, le texte capote. A la Chambre, cela parait un peu plus acquis (enfin, dans un monde politique où l'Alabama se choisit un sénateur démocrate pro-choice, l'acquis est une valeur très relative désormais :) ), les faucons budgétaires semblent avoir avalé et digéré leurs couleuvres : le déficit ne les gêne que lorsqu'il est créé par des démocrates à priori...
Corker et Rubio ont depuis changé d'avis et soutiennent la reforme (d'aprés JB Cardier).
https://twitter.com/jbcadier/status/941767358980468744Mais Thad Cochran, sénateur du Mississippi, qui semble n'avoir rien contre la reforme, est lui aussi à l’hôpital !
https://twitter.com/BranaaJean/status/9 ... 8706958341
Ça commence à faire beaucoup d'arrêts maladies côté républicain...
Rubio est remonté à bord parce qu'il a obtenu ce qu'il voulait : la hausse de la déduction fiscale pour les couples avec enfants (ça sent l'argument de vote pour une nouvelle campagne en 2020 ça :) ). Pour Corker, on ne sait pas pourquoi il a changé d'avis puisque le projet de conciliation entre les deux chambres creuse autant le déficit que celui qu'il avait refusé de voter précédemment... Beaucoup de pression du caucus républicain et de ses sponsors sans doute...
Du coup, si on retire les 2 absents et qu'on rajoute Corker, on serait à 50 pour contre 48, même si Collins votait non, on serait à 49/49, et Pence pourrait trancher l'égalité en faveur du projet de loi... Sous réserve qu'aucun autre sénateur républicain ne change d'avis ou que le vote ait bien lieu avant la prise de fonction de Jones (qui, si les deux malades ne reviennent pas pourrait réellement faire s'enrayer la machine du coup...). Réponse sur tout ça la semaine prochaine à priori ?
Un petit point sur le projet de loi final d'ailleurs :
1) on resterait sur 7 tranches d'imposition comme actuellement, mais on passerait de 10%, 15%, 25%, 28%, 33%, 35% et 39.6% d'imposition à 10%, 12%, 22%, 24%, 32%, 35% et 37%. Seuls les premier et sixième barèmes resteraient inchangés, tous les autres seraient inférieurs aux anciens barèmes. Pour les personnes assujettis au premier barème (moins de 9325$ de revenus par an), il bénéficierait par contre de plus de déduction apparemment. Pour ceux du 6e barème (entre 416 700 et 418 400$ apparemment, ce qui me parait fort faible comme écart pour un barème d'ailleurs...) par contre, c'est vraiment les seuls qui peuvent râler. On notera quand même que pour les assujettis au plus haut barème (les très très riches), le cadeau fiscal est énorme en valeur absolue et en valeur relative aussi (6.5% de baisse, c'est sympa quand on déclare plusieurs millions ou milliards...). Dans ces conditions j'ai du mal à voir comment Trump peut déclarer perdre de l'argent avec cette réforme (après sa déclaration étant toujours pas révélée, c'est une affirmation qui ne mange pas de pain...).
2) le taux d'imposition des entreprises passent de 35% Ã 21% (encore un bonus pour Trump ?)
3) les déductions de couple augmentent, celles des personnes seules disparaissent.
4) les déductions pour les taxes locales ne disparaissent pas complètement mais sont fortement réduites, ce qui est surtout embêtant pour les états les plus démocrates (qui généralement taxent le plus les riches avec ces impôts "locaux"). Les élus républicains de ces états ont donc très peur pour leur réélection l'année prochaine. Par contre la taxe qui frappait les 0.2% des contribuables les plus riches au niveau des états est bien elle complètement supprimée (encore un gros cadeau pour les super riches, et un gros coup de canif contre un plan éventuel d'investissement dans les infrastructures puisque que cette taxe était souvent utilisée pour ça par les états).
5) les crédits d'impôts pour les couples avec enfants augmentent.
6) l'obligation de prendre une assurance dans le cadre de l'obamacare est supprimée. C'est à priori la grosse économie prévue par l'état dans le projet (moins de gens qui s'assurent c'est moins de frais à rembourser pour l'état central, à priori la hausse des coûts d'assurance pour les autres les républicains semblent s'en ficher, ils n'ont qu'à être riches ou en bonne santé après tout...).
J'oublie surement plein d'autres dispositions, mais ce sont sans doute les plus importantes. Tous les sondages confirment que ce plan de réduction des impôts est beaucoup plus impopulaire que les deux précédents plans qui pourtant étaient des hausses d'impôts (les plans de Bush puis de Clinton dans les années 1990) ! Mais les lobbies des grands industriels et de wall street sont plus que ravis (si c'est voté, ce sera champagne). Je reste plus que sceptique sur le fait de faire exploser encore plus la dette US en période de croissance. La thématique de la dépendance aux investisseurs chinois vis à vis de l'achat de dette US semble avoir complètement disparu du discours trumpien...