ploumploum a écrit:Le Comité National Démocrate (Democratic National Committee) a un nouveau leader : il s'agit Thomas Perez , 55 ans, secrétaire au Travail durant le second mandat d'Obama. Il était appuyé par l'aile "establishment" du parti (il a notamment eu le soutien de Joe Biden)
A noter qu'il n'a été élu qu'au second tour par 235 voix contre 200 pour Keith Ellison, Représentant du Minnesota et soutenu par l'aile gauche du parti (dont les sandersistes)
Dans la but d'unifier le parti, la première décision du nouveau leader a été de nommer son adversaire comme vice-président du DNC
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/ ... -parti.php
http://internacional.elpais.com/interna ... 84205.html
Quelques précisions complémentaires concernant cette élection :
1) Perez était en effet le candidat des poids lourds démocrates. Plus que de Clinton, il était surtout le candidat d'Obama (c'est l'ex président qui l'avait convaincu de se présenter). Ellison étant en effet le candidat de l'aile gauche.
2) au-delà de ces appréciations idéologiques, Ellison et Perez avaient tous les deux un programme très proche en matière de gestion du parti. En gros, une approche plus décentralisée, mais surtout un retour à la ligne Howard Dean (ancien président du DNC de 2005 à 2009), à savoir un financement continu du parti démocrate dans les 50 états. Après 2009, le DNC avait décidé de laisser tomber les financements dans des états très rouges comme l'Oklahoma ou les Dakota. Perez et Ellison étaient tous deux sur une ligne visant à redynamiser le parti démocrate y compris dans des états "hostiles" (le but étant surtout d'impacter les législatures locales, voire les élections à la Chambre, plus que le collège électoral présidentiel).
3) concernant le résultat, quelques surprises. Il y avait 7 candidats en tout, et on s'attendait à un scrutin moins polarisé, avec plusieurs tours de scrutin (habituellement, seul le candidat arrivé dernier se retirait pour le tour suivant). Or, dès le premier tour, Ellison et Perez étaient très hauts, Perez ratant l'élection dès le premier tour d'un cheveu, recueillant 213.5 votes sur les 214.5 nécessaires pour une élection immédiate (j'ai découvert au cours de cette élection que chaque votant pouvait soit allouer la totalité de son vote sur un seul candidat, ou le spliter en 2 sur 2 candidats, le votant disposant alors de 2 "demis votes"). A l'issue du premier tour, face à l'extrême polarisation entre les 2 favoris, plusieurs des petits candidats ont jeté l'éponge, ce qui a permis d'aboutir au résultat du 2e tour.
On notera que les 2 candidats principaux ont tenu durant toute la campagne à ne pas s'attaquer personnellement, et ils s'étaient tous les deux engagés à nommer l'autre vice président. Le choix de Perez était donc attendu. Ils se sont également tous les deux entendus pendant la campagne pour que le DNC n'intervienne plus dans les primaires internes au parti (reste à voir si ce sera effectif).
http://www.thehill.com/homenews/campaig ... in-primary
Rappelons aussi qu'aux USA, les présidents de parti ont surtout une influence sur la stratégie et le financement, mais sont peu influents en ce qui concerne l'orientation programmatique de leur parti. C'est par contre un poste très exposé médiatiquement. Et, dans le contexte actuel, le choix d'un Latino pour représenter le parti démocrate n'est pas anodin.
Quant à l'administration Trump, on a eu ces derniers temps la confirmation qu'on était entré dans une nouvelle ère concernant la communication.
La semaine dernière, l'administration Trump a demandé au Departement of Homeland Security (sorte d'équivalent du ministère de l'intérieur) de préparer un rapport sur les 7 pays concernés par le muslim ban. Le mémo a conclu qu'il n'y avait aucun élément permettant de penser que ces 7 pays représentaient un risque terroriste potentiel pour les USA supérieurs à la moyenne (pour être précis, le rapport conclue que la citoyenneté est un très mauvais indicateur pour évaluer le risque terroriste représenté par un individu).
http://www.usatoday.com/story/news/2017 ... /98374184/
Une source interne à la Maison Blanche l'a fait fuiter dans la presse. Le DHS et la Maison Blanche ont commenté la fuite en disant que si le mémo n'avait pas été rendu public plus tôt, c'est parce qu'il est incomplet et qu'il manque d'autres sources.
Enfin, Trump a annoncé qu'il ne participerait pas au diner annuel des correspondants de presse de la Maison Blanche. Depuis 1921, quasiment tous les présidents américains s'y étaient rendus (c'était souvent l'occasion de voir le président faire des blagues devant les journalistes, parfois d'envoyer des signaux concernant l'action du gouvernement). Le dernier président à avoir annulé sa présence à un des diners, ce fut Reagan : il s'était fait tirer dessus et était hospitalisé.
http://www.thehill.com/homenews/news/32 ... nts-dinner