Au niveau arithmétique ça se complique en effet grandement pour le caucus républicain de la Chambre : après la déchéance de Santos de son mandat de représentant, l'ancien Speaker McCarthy annonce qu'il abandonne son mandat à la fin du mois, rendant son siège vacant. Une élection spéciale sera organisée par l'état de Californie pour élire un nouveau représentant du 20e district (PVI à R+16, les républicains sont assurés de le conserver). Fin de carrière un peu pathétique pour l'ancien leader du caucus républicain à la Chambre, mais assez logique au regard de l'humiliant mandat de Speaker qui fut le sien ?
https://edition.cnn.com/2023/12/06/poli ... index.htmlMcHenry, l'éphémère Speaker pro tempore (et bras droit de McCarthy) annonce également qu'il ne se représentera pas l'année prochaine. Il dit que le caucus républicain est durablement fragmenté et dysfonctionnel à ses yeux. Au moins lui ne quitte pas son poste avant son terme normal.
https://www.reuters.com/world/us/us-hou ... 023-12-05/Bref l'épisode historique de la destitution du Speaker aura décapité le leadership du caucus républicain à la Chambre.
Bilan de l'opération : lors de la rentrée parlementaire de janvier, juste avant le retour des débats budgétaires et la perspective d'un nouveau shutdown, le Speaker Johnson ne pourra plus compter que sur 220 représentants républicains. Et les sièges du 3e district de New-York (l'ancien de Santos, qui est un district tangent disputé, que les républicains ne sont pas certains de conserver) et du 20e de Californie resteront inoccupés (au moins jusque février ou mars, en fonction des dates des élections spéciales à venir).
Précisons également que Bill Johnson, représentant républicain du 6e district de l'Ohio, a lui annoncé qu'il quitterait son poste afin de devenir membre du directoire de l'université de Youngstone. Lui par contre c'est plus flou au niveau du calendrier de son retrait : il doit prendre ses nouvelles fonctions au plus tard en mars, mais il n'a pas vraiment précisé quand il quitterait son poste de représentant.
https://rollcall.com/2023/11/21/rep-bil ... ight-away/En fonction du choix de la date, on pourrait tomber à 219 représentants républicains, soit un seul de plus que la majorité absolue des 218. Surtout, dans cette hypothèse là , les démocrates n'auraient plus qu'à débaucher 3 votes républicains pour faire basculer les votes en leur faveur (4 si on devait rester à 220 représentants républicains).
Bref, déjà avec 222 sièges c'était tendu pour le caucus républicain, alors à 219 ou 220...
Corondar a écrit:4) Du côté du Sénat aussi on a un psycho drame depuis plusieurs mois : le sénateur républicain Tommy Tuberville d'Alabama (un ancien entraineur de football très trumpiste) fait de l'obstruction et bloque toutes les promotions militaires, en exigeant que le ministère de la Défense arrête de permettre aux soldates de subir un avortement (lorsqu'une militaire est basée dans un état ne le pratiquant pas et qu'elle veut y avoir recours, l'armée autorise à la militaire en question d'aller dans un autre état, et à priori le coût est pris en charge par la mutuelle des personnels militaires). Depuis des mois le ministère de la Défense refuse de céder, et les collègues sénateurs de Tuberville (y compris les républicains) apprécient moyennement de voir des centaines de promotions militaires à tous les échelons gelées à cause de ça. A priori, Schumer aurait réussi à rassembler 60 voix pour contourner le pouvoir de nuisance du sénateur de l'Alabama ? Là aussi, réponse dans les semaines à venir...
https://www.reed.senate.gov/news/releas ... promotions
Tuberville préfère finalement retirer son obstruction parlementaire face aux nominations militaires, plutôt que de voir 60 sénateurs modifier le règlement de la haute assemblée pour le contourner. Dans la foulée, le Sénat a validé les plus de 400 promotions miliaires que bloquait le sénateur d'Alabama.
https://edition.cnn.com/2023/12/05/poli ... index.htmlhttps://www.politico.com/live-updates/2 ... s-00130149