Les élections municipales viennent d'avoir lieu en Afrique du sud. Gwede Mantashe, secrétaire général de l'ANC (parti de Mandela puis de l'actuel président Jacob Zuma) avait déclaré que ce serait « un tournant psychologique et politique » si le parti tombait sous les 60 %. Avec 54% des voix il obtient son plus mauvais score historique.
L'Alliance Démocratique, parti de centre droit et principal parti d'opposition, s'ancre dans les villes et obtient 26,5 %. Avec 47% il arrive en tête à Métropole Nelson Mandela Bay, fief de l'ANC, il conserve Le Cap - conquis depuis 2006 - en augmentant son score.
A Pretoria et Johannesburg, aucun des deux grands partis n'a la majorité absolu, ce qui est une victoire en soi pour la DA.
Un jeune parti politique de gauche radicale (créé en 2013) revendiquant l'expropriation des fermiers blancs et la nationalisation des terres obtient 8% et est le 3e parti national. Il se retrouve en faiseur de roi dans plusieurs villes, dont Pretoria et Johannesburg, et a exclu toute alliance avec l'ANC. Il n'a pas exclu d'alliance avec le parti de centre droit, ce qui est assez baroque mais entre dans un clivage "parti en place"/"nouveauté".
Jacob Zuma et l'ANC sortent fragilisés de ce scrutin, même si le parti historique d'Afrique du Sud semble encore intouchable à l'échelon national.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/08/05/afrique-du-sud-le-parti-au-pouvoir-sanctionne-lors-des-municipales_4978722_3212.html