manudu83 a écrit:Ou sont passés le Nouveau Mexique et le Texas dans les états les plus hispanisés ?
Une juste remarque, Manu, mais bon, c'était trop facile, si l'on peut dire...
Bref, si on regarde le Nouveau Mexique où la moitié de la population ou presque est hispanique, on a vu la population concernée passer d'environ 765 000 à 953 000 personnes, soit 188 000 de plus (un quart).
Il convient de savoir que la population de l'Etat a augmenté de 240 000 personnes entre les deux recensements 2000 et 2010, ce qui veut dire que 80 % de la progression démographique du New Mexico sont dus à la seule population hispanique.
En 2000, Gore y est en tête avec 286 783 voix, devançant de fort peu Bush Jr, pourvu de 286 417 voix, soit un écart considérable de 366 voix sur l'ensemble de ce vaste Etat.
En 2012, Obama l'emporte avec 408 312 voix (il a donc gagné plus de 120 000 voix) et Romney se retrouve avec 331 915 suffrages (une hausse de 45 000 votes).
Juste le produit de la hausse du vote latino ?
Allons au Texas, maintenant.
L'Etat qui votait démocrate jusqu'à Johnson en 1968 et qui a cessé de le faire, du fait de l'ouverture des droits civiques aux Noirs, est passé entre 2000 et 2010 de 20,85 à 25,15 millions d'habitants, gagnant au total près de 4,3 millions de résidents.
Les Hispaniques, dans ce lot, sont passés de 6,67 à 9,46 millions, progressant de fait de près de 2,8 millions de résidents, soit les deux tiers ou peu s'en faut de la progression démographique du Texas.
En 2000, Bush Jr était en tête au Texas en rassemblant 3 799 639 suffrages, loin devant Gore, 2 433 746 voix (écart de 1,365,893 voix).
En 2012, avant confirmation par la commission fédérale électorale, Romney l'emporte avec 4 555 799 voix (gain de 756,860 voix) et Obama atteint 3 294 440 voix (gain de 850,694 voix).
L'écart s'est donc relativement réduit d'environ une centaine de milliers de suffrages en douze ans.
Il ne semble donc pas qu'il y ait un lien tout à fait automatique et linéaire entre présence d'une population hispanique et vote Obama.
Au demeurant, la hausse de la population hispanisante aux Etats Unis est générale et touche tous les Etats.
Dans plusieurs Etats (Illinois, Louisiane, Michigan, New Jersey, New York, Rhode Island), l'expansion démographique latino est supérieure au mouvement, même négatif (cas du Michigan frappé de plein fouet par la crise de l'automobile et de fait la chute de sa population), de la population de l'Etat.
L'autre élément clé est évidemment l'origine de la population hispanique.
L'élément principal est bien entendu l'élément chicano, mojado ou Wetback, selon le point de vue où l'on se place.
On comptait 20,64 millions de Mexicains d'origine et/ou nationalité en 2000, ils sont maintenant près de 31,8 millions, soit 63 % de la population concernée.
Les Portoricains ne sont pas en reste avec 4,62 millions au lieu de 3,4 millions, soit plus de 9 % de la population hispanique.
La population cubaine ou d'origine cubaine ne bouge guère avec un peu moins d'1,8 million de personnes, soit 3,5 % (en hausse d'environ 500 000 en dix ans).
On compte par contre 12,27 millions de Latinos d'autres pays, la hausse étant assez sensible sur 2000 avec plus de deux millions de personnes en plus.
Les populations les plus dynamiques sont celles venues de la République Dominicaine, qui sont quasiment deux fois plus nombreuses qu'en 2000 (1,414,703 au lieu de 764,945), du Guatemala (passées de 372,487 à 1,044,209), du Salvador (désormais presque aussi nombreux que les Cubains à 1,648,968).
A noter aussi que si les Colombiens ont quasiment doublé leur nombre aux USA ( ils sont plus de 900 000 désormais), suivis de près par les Péruviens (530 000) et les Equatoriens (560 000), le nombre des Espagnols vivant aux USA s'est spectaculairement accru, passant en dix ans de 100 000 environ à plus de 635 000.
Comme quoi la crise...