L'élection présidentielle de 2012 aux USA

[Nico78]

Un schéma très intéressant qui montre que la désignation du candidat républicain en 2012 pourrait être plus tardive qu'en 2008, d'au moins un mois, les scrutins ayant lieu plus tard.
Il y a en particulier un "trou" de 3 semaines environ en février avant le Super Tuesday du 6 mars où les candidats vont devoir arpenter tout le pays : ceux qui auront les finances seront indiscutablement avantagés...
http://www.nytimes.com/interactive/2012/01/11/us/election-news/candidates-going-the-distance.html?hp

[vudeloin]

Une remarque d'autant plus importante que les Etats appelés à désigner leurs délégués d'ici le 6 mars ne sont pas tous d'importance comparable en termes de délégation.

Et même ceux du 6 mars, d'ailleurs...

[Jean-Philippe]

Voici les résultats du premier sondage de l'année en Floride :
Romney est largement en tête à 36% (+7 sur le dernier sondage d'il y a un mois), devant Gringrich avec 24% (-20), Santorum avec 16 (+14), Paul avec 10% (+2) et Perry avec 5 (+1).
http://elections.nytimes.com/2012/primaries/states/florida

[pierrot]

La même tendance se confirme sur les intentions de vote nationales ces derniers jours :
- Romney progresse et est maintenant largement en tête, après le NH il a enfin franchi la barre des 30%
- Gingrich et Santorum sont à la lutte pour la seconde place (autour de 15%) Aucun ne s'impose en challenger indiscutable pour le moment.
- Paul reste dans la course au dessus des 10%
Pour résumer : la situation quasi idéale pour l'ex gouverneur du Massachusetts.

En SC, la situation reste un peu plus serrée dans les sondages. Mitt Romney est certes en tête mais moins largement (de +2% à +7%. sur le second Gingrich cette semaine).

[pierrot]

Le retrait de John Huntsman au profit de Mitt Romney se confirme, et ce avant même la primaire en SC : il l'annoncera aujourd'hui. Il tire le conclusions logiques de l'échec de son "quitte ou double" dans le NH.
Il était crédité ces derniers jours de 5% ou moins des intentions de vote. Mais c'est surtout la dynamique de rassemblement autour du favori qu'il faut retenir de cette annonce, qui était prévue mais arrive plus tôt qu'attendu.
Il semble que la camp Romney, désormais seul concurrent de l'aile modérée du GOP, joue le forcing pour engranger le maximum de succès en cette période de début de primaire qui lui est favorable faute d'un adversaire solide s'imposant clairement face à lui. Plus il sera ancrer dans sa position de leader et plus un renversement de situation deviendra difficile, même si en nombre de délégués tout reste à faire.
Source : New York Times

[ligerien]

Retrospectivement, la bonne performance de Santorum dans l'Iowa aura été un très bon coup pour Romney.
Du coup, Santorum monte dans les sondages, au détriment des autres "conservateurs", sans pour autant percer faute de fonds et sans doute aussi faute de crédibilité.
Un éventuel retrait de Perry ne changerait pas grand chose compte tenu des scores qui lui sont prêtés.

Pour la droite du parti républicain, il faut que l'effet Santorum se dissipe le plus vite possible, sans cela Romney s'imposera, faute d'autre candidat "crédible".

[pierrot]

Pour la droite du parti républicain, il faut que l'effet Santorum se dissipe le plus vite possible, sans cela Romney s'imposera, faute d'autre candidat "crédible".

Ou que Santorum s'impose franchement pour récolter les moyens de poursuivre le combat.

Dans ce sens , un article publié hier soir par le Washington Post considérait que la Caroline du Sud représentait même le dernier espoir des rivaux de Mitt Romney. Les deux débats de cette nuit et de jeudi constituent dans cette perspective des moments cruciaux. Si aucun adversaire n'arrive à s'imposer à cette occasion et si lui même ne commet pas d'erreur, la victoire dans cet Etat est acquise à Romney et même probablement la nomination finale d'après cet article.
Si dans un électorat conservateur qui l'avait boudé en 2008, où la communauté évangéliste est très activ, il arrive à s'imposer de 10 ou 15 points (ce que peuvent lui espérer les derniers sondages en considérant un bon report des intentions de vote Huntsman), on voit mal où ses concurrents conservateurs arriveront à le faire chuter. L'idéal pour lui étant que Paul, Santorum et Gingrich finissent tout trois au coude à coude juste sous les 20%, tandis que lui dépasserait les 30%.

[pierrot]

Après celui de lundi sur Fox News, le dernier débat avant la primaire de Caroline du Sud se tiendra cette nuit sur CNN , en direct de Charleston, SC.
Les 5 participants seront les mêmes :Rick Perry a été qualifié de justesse, CNN ayant un peu interprété les règles de qualifications pour le permettre.

Lundi soir, Mitt Romney a été la cible de toutes les attaques de la part des quatre autres et a assez bien réussi à se défendre réservant ses propres attaques pour Barack Obama, manière pour lui d'affrimer son image d'adversaire le plus dangereux pour le président sortant.
Comme d'habitude, il a été attaqué sur les valeurs morales (en gros son manque de conservatisme, c'est habituel et attendu) mais surtout sur sa fortune personnelle. Depuis lors, ce sujet continue à grossir et à peser sur la campagne de l'ex gouverneur du Massachussetts. De là à remettre en cause la dynamique qui lui est favorable depuis le début du mois ?

Un article du New York Times consacré à ce sujet de plus en plus brulant outre-Atlantique précise que le millionnaire est l'un des postulants les plus fortunés à s'être jamais présenté à la présidence des Etats-Unis. Ses adversaires le pressent de rendre public les conditions dans lesquelles il a amassé sa fortune, ses montages financiers, ses taux d'impositions, ses dons aux institutions religieuses mormones... jouant sur la crainte, au sein de l'électorat républicain, de se retrouver au final avec un candidat empêtré dans des affaires qui le priveraient de toute chance d'élection face à Obama.

Les sondages sont un peu contradictoires, mais les deux dernières enquêtes réalisés les 17 et 18 janvier (après le premier débat de Myrtle Beach, SC) marquent une remontée de Newt Gingrich en Caroline du Sud vers les 30%. Dans l'un deux (Insider Advantage - le plus récent) il dépasse même Romney pour la première fois en SC depuis le Caucus de l'Iowa (32 % vs 29%) ; dans l'autre Romney reste largement en tête (37% vs 30 %). Paul et Santorum sont plus loin entre 10 et 15%. Source

Dans ce contexte, le débat de ce soir risque d'être le plus musclé depuis le début de la primaire et les prochaines heures décisives : l'exemple des deux premiers Etats ayant démontré que beaucoup se joue dans les derniers jours. L'espoir pour le camp conservateur d'inverser la tendance dès samedi pour laisser le jeu ouvert (comme évoqué dans le message au dessus), a peut être une chance de se concrétiser sur ce sujet là.

Dans les intentions de vote nationales, la dernière enquête Rasmussen, réalisée le 17 janvier après le débat de lundi, marque également une remontée de Gingrich qui pour la première fois depuis l'Iowa repasse au dessus de 25 % et distance franchement Santorum :
Romney 30
Gingrich 27
Santorum 15
Paul 13
Perry 4

[ligerien]

Ca ne change pas grand chose à la situation, mais c'est finalement Santorum qui a gagné les Caucus de l'Iowa, de 34 voix :

http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... id=1550858

Perry devait jeter l'éponge d'ici quelques minutes, et soutenir Gringrich. Là ça change les choses en imposant ce dernier en champion du camp conservateur, et recours à Romney. Surtout Gringrich arrive à s'imposer en Caroline du Sud et faire disparaitre Santorum du paysage conservateur, ou se faire soutenir par celui-ci. Une bonne nouvelle pour Obama.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... id=1550858

[pierrot]

Cette semaine Newt Gingrich avait fortement pressé Perry et Santorum de se retirer pour le soutenir et devenir ainsi LE candidat anti-Romney du camp conservateur. (source CNN). Il jouait sur l'idée que la Caroline du Sud serait la dernière opportunité d'inverser la tendance. C'est fait pour Perry, ce sera plus long pour l'autre Rick surtout après les dernières nouvelles en provenance de l'Iowa. Quand à Ron Paul, étant donné son âge et son profil politique, tout indique qu'il poursuivra longtemps sa campagne ne serait-ce que pour défendre ses idées, peut-être jusqu'à Tampa.
Si on résume les événements des dernières heures (ralliement de Perry, frémissement dans les sondages, attaques sur la fortune de Romney, victoire symbolique de Santorum dans l'Iowa...) il apparaît que la bataille de "l'Etat du Palmetto" est plus ouverte qu'il ne le semblait au lendemain de la primaire du NH. Le débat de cette nuit voit son importance renforcée.
A suivre...