La vie politique portugaise.

[Pullo]

Otelo de Carvalho disait que le système politique actuel au Portugal était tout sauf démocratique. Pas étonnant que ses anciens camarades de l'association 25 de Abril soient sur la même ligne. En revanche, le boycott des commémorations est plus surprenant de la part de Mario Soares. On l'a connu plus modéré, et ses relations avec la gauche de la gauche dans les années 1970 n'ont pas toujours été faciles...

[ploumploum]

Otelo de Carvalho disait que le système politique actuel au Portugal était tout sauf démocratique. Pas étonnant que ses anciens camarades de l'association 25 de Abril soient sur la même ligne. En revanche, le boycott des commémorations est plus surprenant de la part de Mario Soares. On l'a connu plus modéré, et ses relations avec la gauche de la gauche dans les années 1970 n'ont pas toujours été faciles...

Je réponds tardivement à ce message car voici la tribune de Mario Soares dans le quotidien portugais Publico, traduite pour Courrier International :

[...]
Que les néolibéraux le veuillent ou non, il s'agit d'une crise mondiale du capitalisme, qui touche l'Occident et commence à être ressentie dans certains Etats émergents. Nous connaissons aujourd'hui des problèmes nouveaux qui affectent gravement les conquêtes sociales : le système de santé, la dignité du travail ou encore la Sécurité sociale. L'appauvrissement de millions de Portugais devient une réalité avec la récession et le chômage qui augmente de façon exponentielle. Le gouvernement [de droite] pratique des coupes budgétaires et privatise tous azimuts en bradant les joyaux de la couronne. L'austérité, imposée par la troïka [FMI, Commission européenne et Banque centrale européenne] et par l'idéologie de l'actuel gouvernement (le FMI a déjà compris que la poursuite de cette politique serait un désastre), ne nous mène nulle part ou, pour être plus précis, nous conduit, année après année, de mal en pis. Voilà la terrible réalité que nous devons affronter. Mais gardons espoir. Le peuple portugais est un grand peuple. Il ne tardera pas à réagir. Pacifiquement, je l'espère.

http://www.courrierinternational.com/article/2012/04/30/l-austerite-a-trop-pietine-les-oeillets

Cela a déjà été dit, mais il y a de plus en plus de gens qui disent qu'ils éprouvent une certaine nostalgie des années Salazar....


Pour en revenir au Gvt, celui-ci prévoit une récession moins importante : "seulement " 3 % au lieu de 3,4 % et pense à réintroduire les 13ème et 14ème à partir de 2015, par tranche de 25 %

[Pullo]

Merci pour la citation de la tribune de Mario Soares, ploumploum. Sa position concernant le boycott est clairement exprimée. En revanche, je ne comprends pas la nostalgie du salazarisme chez certains portugais. Avant 1974, le Portugal était un pays sous-développé par rapport au reste de l'Europe, où la moitié de la population était analphabète, qui était englué dans de ruineuses guerres coloniales en Afrique, et que les jeunes quittaient en masse à cause de la misère et du refus de partir à la guerre. Comment peut-on éprouver de la nostalgie pour ça ? :shock:

[ploumploum]

Sa position concernant le boycott est clairement exprimée. En revanche, je ne comprends pas la nostalgie du salazarisme chez certains portugais. Avant 1974, le Portugal était un pays sous-développé par rapport au reste de l'Europe, où la moitié de la population était analphabète, qui était englué dans de ruineuses guerres coloniales en Afrique, et que les jeunes quittaient en masse à cause de la misère et du refus de partir à la guerre. Comment peut-on éprouver de la nostalgie pour ça ? :shock:

Cette nostalgie se retrouve chez les personnes qui ont plus de 50 ans, et qui disent qu'ils ne reconnaissent plus le Portugal de leur jeunesse. Ceux qui avaient 25 ans en 1974 et aujourd'hui ont plus de 60 ans, voient bien l'évolution des mœurs et les "ravages" du libéralisme des années 80 pour entrer dans l'UE. Le Portugal y est entré moins de 12 ans après la fin de la dictature !

[Pullo]

Certes, l'entrée dans l'UE ne s'est pas faite sans douleur ni sacrifices (et d'ailleurs, Cavaco Silva était PM à l'époque de l'entrée dans la CEE). Mais que le déficit démocratique (euphémisme) de la construction européenne pousse à regretter une dictature fascisante, ça en dit long sur la déception de certains...

[ploumploum]

Une petite "révolution" se prépare puisque après de mois de négociation avec le Vatican (faut-il rappeler que le Portugal respecte le principe de laïcité avec une séparation de l’Eglise de l’État ?...), 2 jours fériés religieux sont supprimés de 2013 à 2018 :
-la Toussaint
-le Corps de Dieu, férié qui a lieu 60 jours après Pâques.


Néanmoins, comme déjà écrit ici, deux fériés plus politiques sont aussi supprimés.
-le 5 0ctobre, date de l'implantation de la République (Un symbole....)
-le 1er décembre, date anniversaire de l'indépendance face à l'Espagne, en 1640.

[ploumploum]

Près d'un an après les législatives, le PS semble remonter un peu la pente, selon le baromètre Eurosondagem pour O Expresso.

La "rupture démocratique"; nom donné sur la nouvelle position du PS par rapport à la Troika, semble porter ses fruits. A la gauche de la gauche, la CDU et le BE progressent aussi par rapport aux résultats du scrutin.
Seul le PSD recule mais la droite reste majoritaire grâce au CDS-PP qui tourne autour de 11,5 %

Mais le point important de l’enquête, c'est la côte de popularité du Président Cavaco Silva qui continue de baisser.
Certes il bénéficie de 34,9 % d'opinions positives (le plus haut chez les leaders politiques) mais il doit affronter 33,2 % d'opinions négatives (le plus haut aussi alors qu'en général c'est le Premier Ministre "qui prend tout")
Ainsi avec la différence entre Positifs et Négatifs, le Président est 6ème et dernier :

Paulo Portas : 12,9
Antonio José Seguro : 9,5
Passos Coelho : 5,7
Louça : 4,8
Sousa : 4,1
Cavaco : 1,7

http://expresso.sapo.pt/ps-encurta-a-diferenca-para-o-psd=f726966

[ploumploum]

Le fait important de cette semaine, c'est la convergence du Gvt et du PS sur la nécessité d'introduire des mesures de croissance dans le pacte budgétaire. La coalition gouvernementale a accepté de prendre en compte certaines propositions du PS.
Le Président a salué cet accord.

Dans le même temps, l'OCDE table sur une récession de 3,3 % en 2012 et de 0,9 % en 2013, contredisant ainsi les prévisions du Gvt sur une croissance de 0,5 % pour l'année prochaine.

En tout cas, la récession fait que l’exécution budgétaire se dégrade :
-sur les 4 premiers mois de l'année c'est +25 % pour le déficit par rapport à 2011 soit 3,1 milliards d'euros.
-hausse des dépenses due à l'augmentation du coût des obligations
-baisse des recettes fiscales (-3 %)avec par exemple la TVA : -3,5 % par rapport à l'année dernière.

Ces résultats sont loin des prévisions du Gvt (+2,8 % pour les recettes fiscales par rapport à 2011)
Et aujourd'hui, le Président a déclaré qu'il espérait une récession de "seulement" 2,5-3 % pour cette année, signe que la machine économique se remettrait doucement en route.


Sinon il semblerait que Francisco Louça, le coordonnateur du BE, puisse laisser sa place à la prochaine Convention du parti en novembre.

[ploumploum]

Un an après les législatives, l'Université catholique a réalisé un sondage pour la RTP, Jornal de Noticias et Diario de Noticias.

Résultat :
PS : 33
BE : 9
CDU : 9

PSD : 36
CDS : 6

Autres et Blancs : 7 %

Pour la première fois, l'ensemble des partis de gauche est majoritaire (51/42).
On note que c'est la gauche de la gauche qui progresse le plus, tandis qu' à droite, c'est le CDS qui semble pâtir d'une non visibilité au sein du Gvt.
Comme Eurosondagem, l'enquête montre l'effondrement de la popularité de Cavaco Silva : de 72 à 56 % d'opinions positives

Ce sondage a été réalisé alors que les perspectives économiques continuent de s'assombrir (hausse du chômage) et qu'une polémique s'est enclenchée avec l'un des ministres.
En effet, Miguel Relvas (Ministre des Affaires parlementaires) est soupçonné d'être impliqué dans une enquête des services secrets. Il aurait fait pression sur des journalistes du quotidien Publico

[Jean-Philippe]

Comme Eurosondagem, l'enquête montre l'effondrement de la popularité de Cavaco Silva : de 72 à 56 % d'opinions positives

J'ai vu pire comme effondrement : je suis sûr qu'il y a pire que celle de Sarkozy en 2007 (je pense notamment à l'ancien premier ministre de gauche hongrois qui s'était faire élire sur un projet de gauche et a fait l'inverse après).

Attention à ne pas galvauder ce mot : baisse nette, fort recul, voire chute me paraissent plus adaptés.