Le 3 février, le mandat du président de la République Sergio Mattarella prendra fin.
En Italie ce rôle est d'abord honorifique et symbolique, mais le président a un vrai pouvoir de garant de la Constitution et de nomination, et joue le rôle de "pouvoir neutre" au dessus des partis. Il propose les noms de chef de gouvernement, ce qui a été un vrai rôle ces dernières années, et pas un simple automatisme post électoral même si le choix devait toujours être validé par le parlement. Sauf erreur, les ex-présidents sont aussi sénateurs à vie de droit. Cela donne aux présidents un rôle de "vieux sages" faisant qu'il sont souvent élu après une longue carrière politique les ayant fait respecter de plusieurs côtés de l'échiquier. Ainsi, avant Mattarella (plutôt démocrate chrétien) c'était un ex-communiste qui avait été élu. Mattarella avait obtenu 665 suffrages sur 991 votants.
Dans un parlement toujours plus fragmentée et une société clivée avec des partis extrêmes forts (ou antisystème, mais le M5S a sacrément changé de ce point de vue), cette sagesse est peut-être plus complexe à trouver. En tous cas les candidats sont encore loin d'être tous connus (d'autant qu'il n'y a aucune candidatures officielles) alors que l'élection aura lieu dans 23 jours !
A droite Silvio Berlusconi, 85 ans, président du conseil durant 9 ans, tente un improbable retour dans les plus hautes sphères. Mario Dragi, 74 ans, actuel président du conseil indépendant soutenu par une très large coalition mais plutôt libéral, pourrait aussi être désigné, ce qui créerait cependant une forte instabilité à la tête du pays.L'hypothèse d'une réélection de Mattarella n'est pas exclu, même si le président sortant de 80 ans a indiqué ne pas le souhaité (son prédécesseur l'avait accepté, faute de candidat consensuel, tout en indiquant qu'il démissionnerait en cours de mandat, ce qu'il a fait).
Parmi d'autres noms évoqués par la presse : Paolo Gentiloni, l’actuel commissaire européen aux affaires économiques, les anciens présidents du Conseil Romano Prodi et Giuliano Amato, ou encore l’actuelle ministre de la justice Marta Cartabia, une ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, qui deviendrait alors la première femme présidente.
https://www.mediapart.fr/journal/international/291221/en-italie-l-election-presidentielle-ravive-le-spectre-de-l-instabilite