Corondar a écrit:La question n'est pas tant de savoir si la Grèce remboursera ou non sa dette un jour que de savoir comment elle va arrêter d'être condamnée à l'emprunt éternel pour s'auto-financer et payer ses créanciers. Parce que le vrai drame est là : en 5 ans, ni les gouvernements grecs (j'inclus Tsipras dans le lot) ni la zone Euro ne semblent vraiment s'être posé la question. En tout cas si ils l'ont fait, ils ont toujours pas commencé à y répondre.
Hormis les pays qui ne savent pas quoi faire de leurs matières premières, quel pays ne fait pas ça ?
Aucun pays de l'Union Européenne n'a annoncé la date à laquelle sa dette sera ramenée à zéro, et ça n'arrivera pas.
Le paradoxe grec, c'est que le budget de l'état est en excédent primaire, ce qui n'est pas le cas de l'Espagne, la France,... Nous continuons à augmenter le montant de notre dette, contrairement à la Grèce.
La Grèce, c'est le cancre qui s'est fait attraper en début d'année scolaire, à qui l'on ne passe plus rien, alors que certains des petits camarades font les idiots à côté. Ça ne date pas de Tsipras, mais c'est désormais renforcé par les gouvernements conservateurs, libéraux ou sociaux-démocrates qui ne veulent pas de ce "coco" dans le club. Qui plus est des "cocos" grecs rockstars aux yeux des alters de tous les pays.
A Bruxelles, on tremble en pensant aux élections portugaise et surtout espagnole de la fin de cette année, qui pourraient porter au pouvoir (plutôt en coalition que seuls) des copains de Syriza. Il est donc urgent que l'exemple grec en soit un, mais pas dans le sens "espoir du peuple".
Sur le remboursement des dettes en général. Les pays pourraient se mettre à la rembourser vraiment, uniquement si les dettes des particuliers et des entreprises s'envolent en parallèle. Si une dette ne remplace pas l'autre, c'est la masse monétaire qui baisse significativement, et c'est économiquement dramatique puisque ça se gère par crises successives. Remplacer une dette par une autre n'est pas forcément souhaitable, la dette étatique étant sans doute moins explosive que celle des particuliers et des entreprises.
Cela répond à la solution de l'inflation pour faire "descendre" la dette des états, dans la mesure où l'on ne retrouvera pas une croissance façon post 2ème Guerre Mondiale, ce serait forcément une inflation appuyée sur la montée des dettes.
Dans tout cela, ce qui m'étonne plus, c'est la peur de l'inflation alors même que nous flirtons plutôt avec la déflation.