La vie politique espagnole

[ploumploum]

El Mundo explique que Rajoy n'aurait jamais perçu d'enveloppes,mais El Pais (qui a révélé "l'Affaire Gurtel") affirme le contraire.
Mariano Rajoy, déjà affaibli par la crise, a lancé deux audits pour éplucher les comptes du parti.

Du nouveau dans l'affaire de corruption qui touche le PP : El Pais a lâché une nouvelle bombe en publiant des copies des documents montrant la comptabilité occulte (1990- 2008) et les différentes sommes versées à :
- Mariano Rajoy (l'actuel Pdt du Gouvernement),
- José Maria Aznar (l'ancien Pdt désigné J.M dans les documents),
- Dolores de Cospedal (actuelle secrétaire générale du PP),
- Rodrigo Rato (ancien ministre de l’Économie et vice-président du Gvt et ancien directeur du FMI )
- Jaime Mayor Oreja (ancien ministre de l'Intérieur, actuel député européen)
- Francisco Álvarez-Cascos (Ancien ministre de l’Équipement/ Ancien secrétaire général du PP/ Ancien 1er vice-président du Gvt sous le 1er mandat d'Aznar)
- Ángel Acebes (Ancien Secrétaire général du PP et ancien ministre de l'Intérieur)
- Javier Arenas (Ancien Secrétaire général du parti)

Les deux présidents et la totalité des secrétaires généraux sont donc concernés.
http://politica.elpais.com/politica/2013/01/30/actualidad/1359583204_085918.html

Pío García-Escudero (l'actuel Président du Sénat) a reconnu avoir bénéficié d'un prêt de la part de Luis Barcenas.http://politica.elpais.com/politica/2013/01/31/actualidad/1359634766_210374.html

[Pullo]

Rappelons que Dolores de Cospedal est aussi la présidente de la région Castille La Manche depuis juin 2011. Elle avait fait parler d'elle il y a quelque temps pour avoir voulu supprimer les indemnités des élus régionaux. Ces derniers touchent entre 2800 et 3000€ par mois. Mme de Cospedal Garcia, en plus de ses indemnités officielles comme sénatrice (de 2006 à 2011) et comme élue régionale (depuis 2007), a touché 15 000€ en six mois (de juillet à décembre 2008) grâce à la caisse noire du PP...

[ploumploum]

Vendredi matin, EL Pais révélait que les deux tiers des donations au PP (l'équivalent de 7,5 millions d'euros comptabilisés sur les documents de Barcenas), dépassaient le seuil légal en vigueur à l'époque des faits.

http://politica.elpais.com/politica/2013/01/31/actualidad/1359666943_096713.html

Vendredi soir, El Pais révélait qu'Ana Mato Adrover, l'actuelle Ministre de la Santé et de l'Egalité, avait bénéficié du réseau Gurtel en recevant quelques cadeaux (voyages et objets de grandes valeurs)

http://politica.elpais.com/politica/2013/02/01/actualidad/1359740934_577829.html

Et aujourd'hui, samedi, le quotidien explique que dans la comptabilité de Luis Barcenas, apparait le financement illégal du PP galicien (en 1999)
http://politica.elpais.com/politica/2013/02/01/actualidad/1359751226_077767.html

Au cours d'une conférence de presse, Mariano Rajoy a nié avoir reçu de l'argent de la part de Barcenas.
http://politica.elpais.com/politica/2013/01/31/actualidad/1359625115_873198.html

http://www.lepoint.fr/monde/espagne-rajoy-nie-avoir-recu-de-l-argent-au-noir-et-va-publier-ses-revenus-02-02-2013-1623079_24.php

[ploumploum]

Un petit point sur la popularité du Gvt et des partis après un peu plus d'un an de Gvt Rajoy et surtout après les révélations des grands quotidiens espagnols.

Baromètre Metroscopia-El Pais :

Base de participation :53 % (rappel novembre 2011 : 71,7 %) : ce qui montre le peu de confiance des espagnols envers les institutions

PP : 23,9 (-20,7 pts par rapport à 2011)
PSOE : 23,5 (-5,2 pts)

Bloc PP-PSOE : 47,4 (-25,9 pts)

Pour la première fois, on passe en dessous du seuil des 50 %

De plus, le PP perd 6 pts en 1 mois et passe en dessous des 25 %, ce qui le situerait en dessous de l'Alliance Populaire (Coalición Popular-Alianza Popular )de 1982 (26,4 %) et 1986 (26 %) et en dessous de 1989 (25,8 %)

Après quelques mois autour de 12 %, IU pointe maintenant à 15,3 %, c'est plus de deux fois son score de novembre 2011.
UPyD : 13,6 %. Après une stabilité de plusieurs mois autour de 10 %, le parti de Rosa Diez pointe maintenant à 13,6 % (+10 pts)

(Ces sondages donnent une indication pour les européennes de 2014.)

Sans surprise, Rajoy et Rubalcaba sont toujours aussi impopulaires. Cayo Lara (IU) et Rosa Diez (UPyD) tirent leur épingle du jeu.

Ese es el negro e insólito panorama político que describe la encuesta de Metroscopia para EL PAÍS y que sirve para constatar la inmensa brecha abierta entre el poder político y los ciudadanos. En este momento, hay un partido que gobierna con mayoría absoluta casi hegemónica, lo que le permite actuar sin apenas control parlamentario y, sin embargo, tiene una estimación de voto de solo el 23,9%, la más baja de la democracia,

http://politica.elpais.com/politica/2013/02/02/actualidad/1359841274_284955.html

[Pullo]

Certains avaient déjà commencé à voir dans l'effondrement du PSOE en novembre 2011 le début de la fin du bipartisme en Espagne. Le sondage d'El Pais semble apporter la confirmation de leurs analyses...

[Vaulti]

Certains avaient déjà commencé à voir dans l'effondrement du PSOE en novembre 2011 le début de la fin du bipartisme en Espagne. Le sondage d'El Pais semble apporter la confirmation de leurs analyses...

Paradoxalement, cet effondrement des deux partis de gouvernement espagnols dans les urnes ne devrait modifier la répartition des sièges qu'à la marge du fait du mode de scrutin employé.

[ploumploum]

Paradoxalement, cet effondrement des deux partis de gouvernement espagnols dans les urnes ne devrait modifier la répartition des sièges qu'à la marge du fait du mode de scrutin employé.

Au contraire, la modification de la répartition serait importante :
- il n'y aurait pas (plus) de majorité absolue.
- même avec le système électoral qui est celui issu de la méthode d'Hondt, les deux "grands" partis seraient très bas en sièges. Avec des scores de l'ordre de 25 % chacun, je ne pense pas qu'ils atteindraient les 250 sièges ensemble ( 60 % des sièges)
Pour donner une petite idée, voici un sondage réalisé pour El Periodico de Catalunya et publié dimanche : (les résultats sont différents de ceux d'El Pais)

PP : 30 % des voix / 133-135 (une cinquantaine de sièges perdus)
PSOE : 28 % des voix / 120-123 sièges (gain d'une dizaine de sièges)
Maximum : 260 sièges

IU : 22-25 sièges
UPyD : 23-26 (score inférieur en voix à IU mais le parti de Rosa DIez est bien implanté dans certaines provinces notamment celle de la capitale, là où l'on compte le plus de sièges)
CiU : 13-15
ERC : 6-7
Autres : 22-24
http://www.elperiodico.com/es/noticias/politica/desploma-segun-estudio-opinion-gesop-2309190

[Vaulti]

Dans le sondage que tu évoques, 58,2% des voix (PP+PSOE) donnent environ 73% des sièges.

C'est ce gap entre le résultat des urnes et le nombre de sièges donnés à chaque parti que je voulais montrer.

Les partis les plus désavantagés par ce mode de scrutin sont IU (gauche unie) et l'Upyd (centriste).

Avec 23,8% des voix, ils obtiendraient seulement 14% des sièges.

[Pullo]

Mariano Rajoy a défendu devant le Sénat la politique d'austérité :

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy a affirmé devant le Sénat, mardi 9 avril, qu'il comptait "batailler" avec la Commission européenne pour que la réduction du déficit public du pays se fasse à un rythme "raisonnable et sensé".
Le programme de stabilité de l'Espagne, négocié avec Bruxelles, prévoit actuellement de ramener le déficit public à 4,5 % du PIB en 2013, puis à 2,8 % en 2014, contre 7 % en 2012. Mais le gouvernement de M. Rajoy espère obtenir un assouplissement de l'objectif pour cette année, jusqu'à 6 %, et le report à 2015 ou 2016 du retour sous les 3 % du produit intérieur brut.

Interpellé par un sénateur socialiste sur les conséquences négatives de l'austérité pour la croissance du pays, le chef du gouvernement a toutefois réitéré sa détermination à poursuivre sur la voie de la réduction du déficit. "Nous ne pouvons pas vivre avec un déficit public tel que celui que nous avons actuellement, car on ne peut pas vivre en permanence à crédit", a-t-il répondu.

Source : Le Monde

De son côté, le ministre des Finances, Luis de Guindos, a demandé à la BCE une harmonisation des taux d'intérêt dans la zone euro. L'Espagne emprunte sur les marchés à des taux beaucoup plus élevés que la France ou l'Allemagne, ce qui pénalise les entreprises.

Au niveau régional, le président de la Xunta de Galice, Alberto Nuñez Feijoo, est plombé par les révélations d'El Pais sur son amitié avec un trafiquant de drogue. Une mauvaise nouvelle pour le PP, empêtré dans les affaires de corruption.

Il y a de nouvelles tensions autour de la question catalane. Une décision de justice, critiquée par le gouvernement régional catalan, a ordonné aux écoles de la région d'enseigner en castillan si les élèves le demandent. Le lendemain, transposant la décision de justice aux débats parlementaires, trois députés catalans d'ERC au Congrès des Députés ont prononcé leurs discours en catalan dans l'hémicycle, et ont été exclus par le président. Cet incident est un nouvel épisode du conflit entre la Catalogne et Madrid, qui a rejeté en septembre le projet d'Artur Mas, qui voulait une autonomie budgétaire accrue. Mas, quant à lui, a annoncé un référendum d'autodétermination pour 2014.

[ploumploum]

Il y a de nouvelles tensions autour de la question catalane. Une décision de justice, critiquée par le gouvernement régional catalan, a ordonné aux écoles de la région d'enseigner en castillan si les élèves le demandent. Le lendemain, transposant la décision de justice aux débats parlementaires, trois députés catalans d'ERC au Congrès des Députés ont prononcé leurs discours en catalan dans l'hémicycle, et ont été exclus par le président. Cet incident est un nouvel épisode du conflit entre la Catalogne et Madrid, qui a rejeté en septembre le projet d'Artur Mas, qui voulait une autonomie budgétaire accrue. Mas, quant à lui, a annoncé un référendum d'autodétermination pour 2014.

La question catalane provoque aussi quelques remous au sein du PSC qui hésite à rejoindre Mas. Ce dernier a annoncé la création d'un groupe d'experts sur la question d'un État catalan
La fracture entre le PSOE et le PSC n'est pas loin ("l'incendie" semble pour l'instant contrôlé), notamment après la charge du leader du PSC, Pere Navarro, contre le Roi.

http://www.publico.es/451581/el-lider-del-psc-insiste-en-la-necesidad-de-cambiar-de-rey

A propos du Roi, la Couronne vacille de plus en plus. La convocation de la fille cadette du Roi, l'infante Cristina, comme témoin dans l'affaire qui touche son mari, est une première.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/04/04/la-monarchie-espagnole-en-pleine-tourmente_3153795_3214.html
La côte de popularité de Juan Carlos s'est effondrée au cours des derniers mois.
http://www.lepoint.fr/ces-gens-la/espagne-la-popularite-du-roi-en-chute-libre-selon-un-sondage-07-04-2013-1651188_264.php
Seul le prince Felipe semble épargné, ce qui pousse certains à demander l'abdication de Juan Carlos.