La vie politique espagnole

[Estagel66]

A 97.55% des votes dépouillés

Le PSC prend 1 siège à Junts (Barcelona) et donc l'accord PSC-ERC-Sumar est majoritaire.
ERC a la défaite amère et il se retrouve trop affaibli pour défendre un référendum d'auto-détermination.
La Gauche espagnole aura 48 sièges
Junts + ERC auront 55 sièges

Vu la politique au plan national de l'Espagne, cette assemblée apparaît ingouvernable et comme les précédentes, nous aurons des élections anticipées d'ici 2 ou 3 ans.

[PhB]

A 97.55% des votes dépouillés

Le PSC prend 1 siège à Junts (Barcelona) et donc l'accord PSC-ERC-Sumar est majoritaire.
ERC a la défaite amère et il se retrouve trop affaibli pour défendre un référendum d'auto-détermination.
La Gauche espagnole aura 48 sièges
Junts + ERC auront 55 sièges

Vu la politique au plan national de l'Espagne, cette assemblée apparaît ingouvernable et comme les précédentes, nous aurons des élections anticipées d'ici 2 ou 3 ans.

Je ne comprends pas grand-chose à la politique catalane, sinon que les fractures entre droite et gauche d'une part, entre indépendantistes catalans et "rattachistes hispanistes" (*) d'autre part, compliquent beaucoup la formation de coalitions permettant de gouverner.
Ceci dit, si l'accord PSC+ERC+SUMAR est majoritaire, qu'est-ce qui rend cette assemblée "ingouvernable" ?

(*) j'ai créé cette expression faute de savoir comment les nommer mais je suis preneur d'un conseil

[Estagel66]

En Espagne, vous avez des partis nationalistes (PP, PSOE, Vox, Sumar, ...) avec leur déclinaison régionale (PSC en Catalogne pour le PSOE, ....) et des partis régionalistes qui peuvent être indépendantistes.
Les 3 régions les plus concernés par le "régionalisme" sont La Galice, Le Pays-Basque, la Catalogne.

A Madrid, les partis de gauche nationaux et régionalistes mais aussi des partis de centre-droit comme le PNV (basque) et Junts (Catalogne) soutiennent le gouvernement PSOE-Sumar (socialistes-communistes-divers gauche) car ils ne veulent pas l'arrivée au pouvoir du PP, surtout s'il s'allie à VOX, ennemi juré de tous les partis régionalistes.
Le gouvernement a une majorité instable qui dépend des 7 députés de Junts. (178 sièges contre 172 PP + Vox + UP Navarra)
Le budget 2024 n'a pas été voté, c'est celui de 2023 qui a été reconduit.

A Barcelona, le désaccord entre ERC et Junts faisait qu'ERC devait trouver des compris avec le PSC-PSOE. Le président de la Generalitat Pere Aragones (ERC) a préféré dissoudre le Parlement catalan plutôt que de voter le budget 2024 avec les votes socialistes. ERC acceptera un accord avec le PSC-PSOE que si le premier ministre accepte un référendum sur "pour ou contre l'indépendance".

En fait, tout s'est joué dans la Province de Barcelone car si Alliança Catalana avait fait 3000 voix de plus, il aurait eu 2 députés supplémentaires. Le PSC et le PP 1 de moins chacun.

[Eco92]

Je ne comprends pas grand-chose à la politique catalane, sinon que les fractures entre droite et gauche d'une part, entre indépendantistes catalans et "rattachistes hispanistes" (*) d'autre part, compliquent beaucoup la formation de coalitions permettant de gouverner.

(*) j'ai créé cette expression faute de savoir comment les nommer mais je suis preneur d'un conseil

J'aurai tendance à dire que "rattachiste" laisserait entendre que la Catalogne n'est pas rattachée aujourd'hui. Je vois deux qualificatifs possible (un par la négative un par la positive) : anti-indépendance (de la Catalogne, et généralement d'autres régions) et pro-unité (de l'Espagne).

[CARL]

Je ne comprends pas grand-chose à la politique catalane, sinon que les fractures entre droite et gauche d'une part, entre indépendantistes catalans et "rattachistes hispanistes" (*) d'autre part, compliquent beaucoup la formation de coalitions permettant de gouverner.

(*) j'ai créé cette expression faute de savoir comment les nommer mais je suis preneur d'un conseil

J'aurai tendance à dire que "rattachiste" laisserait entendre que la Catalogne n'est pas rattachée aujourd'hui. Je vois deux qualificatifs possible (un par la négative un par la positive) : anti-indépendance (de la Catalogne, et généralement d'autres régions) et pro-unité (de l'Espagne).

Personnellement, j’aime bien l’adjectif « espagnoliste ».

[Estagel66]

Analyse de cette élection (99.48% des votes dépouillés) :

- une plus forte mobilisation des anti-indépendantistes (+195 689 votes)
-le recul de la Gauche (nationale et régionale): -52557 voix et 11 sièges

La Gauche nationale (+7 sièges)
la progression du PSC-PSOE et la baisse de Sumar-Comùns. C'est une tendance observée dans toute l'Espagne.
Le PSC gagne 9 sièges et Sumar en perd 2
La Gauche régionaliste (-18 sièges)
la gifle pour ERC qui perd 7.31% et 40% de ses sièges (de 33 à 20)
la bérézina pour CUP (extrême gauche) qui perd 1/3 de ses électeurs et 55% de ses sièges (de 9 à 4)

- La Droite nationale (+ 6 sièges)
le retour du PP (marginalisé depuis 15 ans) avec 15 élus (3 sortants)
la disparition de Ciutadans (0.72% contre 5.50% en 2021 et 25.37% en 2017, 1er parti) et donc des 6 sièges
la stagnation de Vox (+0.40%) qui conserve ses 11 sièges
- La droite régionale (+ 5 sièges)
Junts progresse en voix (+104 357) et en sièges (+3). Il redevient le 1er parti pro-indépendance au détriment de ERC.
l'arrivée d'un parti d'extrême droite avec 2 sièges (1 à Girona, 1 à LLeida) et à 3000 voix près pouvaient en gagner 2 à
Barcelone.

En résumé :
Aucune majorité ne se dessine et une droitisation de la Generalitat tant nationale que régionale
On pourrait avoir un Président de la Generalitat minoritaire qui pourrait compter sur un PP compréhensif, mieux vaut le PSC que Junts. C'est ce qui s'est produit après les municipales à Barcelone où le PP a voté pour le candidat du PSC pour faire barrage au candidat de Junts, arrivé en tête.

[manudu83]

Il y a une majorité qui me semble viable :
PSC + Sumar + ERC = 68 sièges
Les trois partis sont dans la majorité au niveau national.

[Estagel66]

Mais, au vu de sa déculottée, ERC ne devrait pas soutenir le candidat du PSOE.

https://www.challenges.fr/monde/le-pres ... que_892869

Pour l'instant
Gauche nationale : 48 sièges
Droite Nationale : 26 (15 PP, 11 Vox)

Gauche régionale : 24
Droite régional : 35 (Junts-Puigdemont)
Extrême droite : 2


Si le PP vote comme il l'a fait, à Barcelone, pour le candidat du PSC afin d'éviter l'élection du candidat de Junts on aurait:
Illa (PSC) 63 voix voire 74 avec Vox. Ce serait un gouvernement minoritaire soutenu localement par la Droite.
Puigdemont 59 voix, voire 61 avec AC.

[Estagel66]

https://www.larazon.es/opinion/puigdemo ... cc231.html

Dans cet article, vous pouvez saisir toute la complexité de la vie politique espagnole.
Je rappelle que les 7 députés de Junts (centre droit) permettent qu'un gouvernement socialiste-communiste-gauche radicale gère l'Espagne mais ils peuvent à tout moment le mettre en échec, comme sur la 1ére loi d'amnistie qui a été rejetée (la 2ème loi reprend la quasi-totalité des demandes exprimées par Junts).

Francisco Marhuenda est professeur de droit public et d'histoire des institutions (UNIE). et directeur du journal "La Razon" ( journal tendance droite). Voici son éditorial du 13/05/2024

Le résultat des élections catalanes n'a laissé aucune raison à Puigdemont de maintenir son soutien à Sánchez . Malgré l’euphorie socialiste, conséquence d’une analyse court-termiste et volontariste, le législatif devient très compliqué. Le soutien à l'investiture était en échange d'une amnistie. Il n’y a aucun autre engagement. Il est bon de rappeler que le leader du PSOE a perdu les élections et que la gauche n’a pas été à la hauteur. Pour cette raison, il devait inclure deux formations de centre droit comme le PNV et les Junts. Il a acheté le premier en échange de son soutien au Pays Basque, ainsi que d'autres concessions tout au long de la législature. Le cas du second est plus compliqué, car Puigdemont exige désormais la réciprocité, puisqu'il est arrivé deuxième et avec une distance plus petite que celle qui existe au Congrès entre le PP et le PSOE. Sánchez a eu la fantaisie de continuer à La Moncloa avec un soutien parlementaire incohérent et en utilisant la force que lui confère le contrôle de nombreux médias. Maintenant, la même chose se produit avec le leader de Junts, qui veut devenir président de la Generalitat avec le soutien du PSC.

Il est vrai que l’appareil de propagande contrôlé par La Moncloa se consacre avec une foi aveugle au service du sanchisme, mais il était aussi incohérent idéologiquement de faire de Sánchez président qu’il l’est aujourd’hui de faire de Puigdemont. L’inconnue réside dans la capacité d’Illa à former un gouvernement. Rien ne doit être exclu. Le scénario est très complexe, car l'ERC assume de grands risques s'il joint sa chance au PSC. La première conséquence est qu'Aragonès abandonne le front politique, même s'il sera un retraité en or aux dépens des budgets catalans. D’un autre côté, la gouvernabilité en Espagne dépend des indépendantistes et, surtout, du leader de Junts qui n’a aucun intérêt à soutenir Sánchez, si ce n’est en échange de lui donner la présidence de la Generalitat. Il n'est pas possible d'annuler l'amnistie , sauf en dissolvant les Cortès. Après son approbation, le scénario actuel, plein d'incertitudes, devient plus clair, puisque le chantage sera permanent. Sánchez fera face à une douloureuse agonie parlementaire. Ils rejetteront toute initiative législative. La motion de censure ne sera plus une invention mais une solution viable au blocus politique. Où est la victoire de Sánchez ?

[manudu83]

https://www.larazon.es/opinion/puigdemont-puede-acabar-sanchez_202405136642550f69f85800013cc231.html

Francisco Marhuenda est professeur de droit public et d'histoire des institutions (UNIE). et directeur du journal "La Razon" ( journal tendance droite). Voici son éditorial du 13/05/2024

"La Razon tendance de droite", c'est l'euphémisme du siècle, en France il ferait passer Valeurs actuelles pour des gauchistes.