ploumploum a écrit:J'ai lu et relu le descriptif de Médiapart et rien ne permet qualifier le Président Milanovic de suivre une "ligne pro-Poutine". Le simple fait de s'opposer à une guerre et de ne pas suivre les BHL et autres "philosophes-va t-en guerre de salon" suffit-il à avoir cette étiquette ?
Je dirais que ça dépend ce que l'on entend par s'opposer à la guerre en réalité ?
Si la position de Milanovic c'est de dire qu'il faut un cessez le feu immédiat, ce n'est en effet pas forcément une position pro-Poutine. C'est simplement une position incantatoire qui fait semblant d'ignorer qu'aucune des parties impliquées n'est favorable à un tel cessez le feu, et que tant que Poutine sera à la tête de la Russie il n'y a absolument aucune chance que les buts de guerre (démembrement de l'Ukraine et renversement du gouvernement à Kiev afin de le remplacer par un gouvernement pro russe) du chef du Kremlin changent. Côté ukrainien il n'y a de même aucune chance pour que Kiev accepte une situation autre que la poursuite et la condamnation des leaders russes pour les crimes commis contre l'Ukraine et sa population (le fait que l'état russe ait kidnappé plusieurs milliers d'enfants ukrainiens étant un
casus belli qui semble indépassable pour l'acteur ukrainien), sans même parler des enjeux territoriaux.
https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.htmlSi s'opposer à la guerre c'est simplement se désintéresser du conflit et considérer qu'on se fiche complètement de ce qui peut se passer en Ukraine, c'est déjà nettement moins neutre comme approche ? Le souci majeur étant que sans aides occidentales il y a fort à parier que l'Ukraine ne pourrait pas résister à l'invasion russe, et que Poutine pourrait donc atteindre ses buts de guerre (avec comme corollaire moins de pertes russes et plus de pertes ukrainiennes ?). Du coup, en l'état, une position "neutre" ou anti aides à l'Ukraine est de facto une position qui favorise la Russie ?
Sachant qu'à titre personnel je considère qu'on peut tout à fait être isolationniste et considérer que ce qui se passe en Ukraine ne nous concerne pas. A mon avis cela sous-estime complètement le fait que Poutine ne se contenterait pas de l'Ukraine après ça, ni des conséquences qu'une victoire russe en Ukraine pourrait avoir auprès de la politique étrangère chinoise. Mais c'est là un autre débat.
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