Eco92 a écrit:Merci à vous, je ne parle pas allemand, quel est la forme des controverse sur Hans-Georg Maaßen, et la raison de la rupture avec la CDU ? Spontanément vu son ancien rôle on pourrait le penser très institutionnel et anti-extrême droite mais du coup il ne créerait pas un nouveau parti.
Lorsqu'il dirigeait l'Office fédéral de protection de la Constitution (le service de renseignement intérieur), il était reproché à Maaßen son manque de fermeté face à l'extrémisme de droite, notamment lors des émeutes racistes de Chemnitz en 2018, ainsi que son manque flagrant de neutralité politique. Il dirige désormais la "Werteunion" (l'Union des valeurs, Union est souvent un synonyme de CDU-CSU), l'aile droite libéral-conservatrice de l'Union. Maaßen et sa formation (non reconnue par la CDU comme courant) critique le positionnement trop centriste de la CDU depuis l'ère Merkel ("gauchiste" selon eux), pas assez conservatrice, chrétienne et libérale (la CDU ayant accepté entre autre le salaire minimum). Si certains membres de la Werteunion veulent nouer des alliances avec l'extrême droite, la majorité cherche toutefois à s'en dissocier (notamment de l'aile radicale de l'AfD).
La CDU cherche actuellement à se débarasser de Hans-Georg Maaßen (il est menacé d'expulsion). La direction actuelle du parti démocrate-chrétien souhaite se dissocier de l'aile conservatrice (elle refuse d'ailleurs toute alliance avec l'AfD).
Un nouveau parti de Maaßen se situerait entre la CDU-CSU et l'AfD, avec un positionnement libéral-conservateur. D'après ce que j'ai lu (notamment dans la
Berliner Zeitung et
Die Welt), il pourrait rallier une partie de l'aile modérée de l'AfD, la frange radicalisée du FDP (48% ont rejeté une continuation de la coalition avec le SPD et les Verts lors d'une récente consultation interne) et de la CDU, ainsi que plusieurs petits partis de droite conservatrice et populiste (Bündnis Deutschland, Bürger in Wut, les anciens proches de Berndt Lucke...). Il vise notamment à rallier des électeurs conservateurs séduits par l'AfD tout en n'étant pas extrémistes et anti-systèmes pour autant. C'est un peu l'opposé de la stratégie de Sahra Wagenknecht qui vise elle à reconquérir l'électorat populaire protestaire, votant AfD par dépit.
Je ne sais pas si un parti situé entre l'Union et l'AfD aurait un espace électoral. Celui-ci est déjà en partie occupé par les "Electeurs libres" (
Freie Wähler).