Pologne : élections législatives 2011

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Cela est peut être passé relativement inaperçu, mais l’un des plus grands pays d’Europe vote le 9 octobre prochain pour renouveler son Parlement.

Dimanche, en effet, la République de Pologne va élire la Diète ( Sejm) et le Sénat pour quatre nouvelles années.

En 2007, c’est le parti de centre droit pro européen PO ( Platforma Obywatelska, ou Plate forme civique ) qui était parvenu en tête du scrutin et avait obtenu 209 sièges sur 460, avec 41,5 % des voix.

Il avait devancé le parti conservateur et nettement moins européen PiS ( Prawo i Sprawiedliwosc, ou Droit et Justice ), parti des frères Kaczynski, qui avait recueilli 32,1 % des voix et 166 élus.

Le parti social démocrate LiD ( Lewica i Demokraci, ou Gauche et Démocrates ) était arrivé 3e, avec 13,1 % et 53 élus.

Le parti paysan PSL ( Polski Stronnictwo Ludowe, ou Parti populaire polonais ) avait obtenu 8,9 % et 31 élus.

Enfin, la minorité allemande de Silésie avait obtenu un siège dans la voïvodie d’Opole ( ex Oppeln ).

Selon les indications disponibles, les rapports de forces politiques ne devraient pas être profondément bouleversés par le scrutin qui risque d’être marqué, comme souvent en Pologne depuis la fin du régime de parti unique, par une forte abstention ( plus de 46 % en 2007 avec près de 14 millions d’abstentionnistes sur 30,6 millions d’électeurs inscrits ), et la confirmation des difficultés des partis de droite extrémistes ( Ligue des Familles polonaises et Samobroona ) qui avaient perdu toute leur représentation parlementaires en 2007.

A noter que sur un plan géographique, la boucle de la Vistule constitue une véritable frontière politique puisque la partie Est du pays, anciennement sous domination russe, à l’exception notable de Varsovie et de Lodz, a tendance à accorder ses suffrages au parti PiS, tandis que la partie Ouest du pays, jadis sous domination allemande, vote plutôt pour PO, tout comme la capitale.

L’influence du parti social démocrate épouse à peu près, à l’Ouest du pays, celle de PO.

Le LiD dispose ainsi de quelques positions en Poznanie et en Silésie.

Le quotidien Gazeta Wyborcza, dans les dernières enquêtes, donne PO en tête avec 33,5 % des votes, devant PiS, avec 30,8 %, LiD – SLD avec 10,5 %, le PSL avec 7,5 % et plus de 6 % pour un nouveau parti centriste, le RPP ou Ruch Poparcia Palikota, fondé par Janusz Palikot, ex député PO.

Un étrange parti qui veut concilier social démocratie et libéralisme économique, mais se prononce aussi contre l’influence de l’Eglise dans la vie publique.
L'émergence d'une conscience anticléricale en Pologne constitue de fait l'une des questions du scrutin.

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Pour l'heure, tendance à la baisse dans la votation, avec moins de 40 % de votants à 18 heures, score allant d'un gros tiers dans la région d'Opole ( Silésie ) à un peu moins de 45 % en Mazovie.

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Première tendance : elle donne Tusk gagnant.

Plateforme civique : 39 %
PiS : 30 %
RPP : 10 %

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Résultat du scrutin du 9 octobre :

A la Diète :

PO : 38,96 % et 206 sièges (-3)
PiS : 30,03 % et 157 sièges (-9)
RPP : 9,94 % et 40 sièges (+40)
PSL : 8,55 % et 30 sièges (-1)
SLD : 8,19 % et 26 sièges (-27)


Au Sénat :

PO : 60 sièges
PiS : 31 sièges
PSL : 2 sièges


Participation de 48,63 % (-5,3 pts)

Les deux grands gagnants sont : le PO du Premier Ministre sortant Donald Tusk et le RPP de Palikot.
A noter, c'est la première fois (depuis 1989) qu'un gouvernement sera reconduit.


http://www.robert-schuman.eu/doc/oee/oee-726-fr.pdf

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Les résultats définitifs sont légèrement différents.

Le PO de Donald Tusk, le milliardaire libéral premier ministre, obtient 39,19 % des votes et 206 élus.
Le PIS conservateur catholique de Leszek Kaczynski, réalise 29,88 % et 159 élus.
Le Ruch Poparcia Palikota (RPP, centre anticlérical ), a atteint 10,01 % et a donc obtenu 40 députés, s'installant à la troisième place.
Il précède le parti paysan PSL, allié de PO au gouvernement ( après avoir été allié du POUP à une certaine époque ), qui a fait 8,36 % et obtenu 28 élus tandis que la SLD ( sociaux démocrates ) n'a réalisé qu'un score de 8,25 % et 27 élus.
Enfin, le député de la minorité allemande de la voivoidie d'Opole a été reconduit dans son mandat.

Le nombre de votants ( 48,85 % ) est particulièrement faible, et s'inscrit en baisse de près de cinq points sur l'élection précédente.

A ce stade, il convient évidemment de se demander pourquoi les choses ont été ainsi.
Certes, le gouvernement Tusk est reconduit ( on parle d'un cabinet PO - PSL - SLD ) mais le scrutin montre clairement une certaine forme de lassitude des électeurs polonais et la persistance d'un décalage entre population polonaise et partis politiques.
De l'avis de quelques connaisseurs de la société polonaise, les partis politiques, à l'exception du PIS, ne sont pas vraiment structurés, ce qui explique par exemple le succès très temporaire de la ligue d'autodéfense ( Samobroona ) qui a totalement disparu du paysage politique ( moins de 0,2 % cette année ) après le décès de son fondateur il y a un mois par suicide.
Mais explique aussi le succès improbable du déroutant Janusz Palikot, ex député PO qui s'est positionné à l'avant garde des revendications sociétales et semble avoir capitalisé sur l'électorat jeune et urbain.

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A noter que cette année, comme d'habitude, il existe une coupure relative entre Est et Ouest du pays puisque le parti catholique est en tête dans cinq voivodies de l'Est de la Pologne.
En l'occurrence celle de Lublin, la Podlachie, la Petite Pologne (Cracovie), la région des Basses Carpates et la voivodie de Sainte Croix ( région de Rzeszow entre autres ).
Le RPP obtient son meilleur résultat en Poméranie Occidentale, c'est à dire la région dont Szczecin ( vous avez entendu la chuintante ? ), ex ville de Stettin sur la Baltique.
Le SLD obtient son meilelur résultat en Grande Pologne, c'est à dire la région de Poznan, entre autres.
Le PO arrive à dépasser la majorité absolue dans la voivodie de Poméranie, c'est à dire celle de Gdansk.