de vudeloin » Lun 30 Mai 2011 23:26
Le bilan de ces élections locales est mauvais pour le Gouvernement Berlusconi, même si l'abstention doit relativiser la portée des résultats.
Sur le plan des chefs lieux de province ( capoluoghi di provincia en VO ), la droite berlusconienne fait main basse sur les villes de Cosenza, Catanzaro, Caserta, Rovigo et Iglesias.
Pour les trois premières, il s'agit de villes du Sud ( Campanie, Basilicate entre autres ), ce qui tendrait à prouver que l'électorat démochrétien qui avait pu voter pour les coalitions de centre gauche à l'époque de Romano Prodi, de la création du Parti démocrate et de la constitution de la Margherita, la coalition conduite par le dottore bolognese et Francesco Rutelli, l'ancien maire de Rome, tend désormais à revenir vers ses habitudes électorales antérieures, incarnées par le « Popolo dellè Libertè « du Cavaliere.
La perte de Rovigo se situe, notons le, dans la Vénétie qui, de plus en plus, s'apparente à une sorte de Vendée favorable à la droite italienne...
La gauche emporte sept villes chefs lieux jusqu'ici de droite : trois villes sardes ( Cagliari, Olbia, Valcidro ) dont la principale ville de l'île ( Cagliari ), mais aussi et surtout Milan, Trieste ( la grande ville à la frontière slovène ), Fermo et Novare, celle ci perdue par la Lega Nord comme l'indiquait un message plus haut.
Il y a d'ailleurs globalement un recul de la droite dans certaines régions historiques de la gauche italienne ( Piémont notamment ) qui atteste d'un reclassement finalement de plus en plus conforme aux traditions de l'électorat.
Sur les communes importantes, sans les chefs lieux ( 105 localités concernées ), l'évolution est plus sensible.
Au départ, on comptait deux mairies de gauche, cinquante trois équipes de centre gauche, deux mairies centristes, deux mairies sans étiquette de liste civique, quarante cinq mairies de centre droit et une mairie Lega Nord.
A l'arrivée, nous avons toujours deux mairies de gauche, soixante et une mairies de centre gauche, neuf mairies centristes, trois mairies sans étiquette de liste civique, vingt huit mairies de centre droit et deux mairies Lega Nord.
Les résultats des listes centristes laissent escompter une recomposition politique en cours, avec un patronat de plus en plus rétif à suivre Berlusconi et qui semble clairement rechercher de nouveaux appuis politiques, jusqu'à Gianfranco Fini recentré depuis son début de parcours au MSI, puis à l'Alliance Nationale et désormais au Futur et Liberté, la dissidence qu'il a constituée.