de vudeloin » Lun 28 Mar 2011 16:51
Les élections régionales du Bade Wurtemberg et de Rhénanie Palatinat de ce dimanche 27 mars ont confirmé le mauvais démarrage de la « Superwahljahr « 2011 pour le gouvernement CDU – CSU – FDP de la chancelière Angela Merkel.
Après la défaite en Saxe Anhalt la semaine dernière, les Unions chrétiennes et leur allié libéral ont subi deux échecs cinglants dans l’une des régions les plus catholiques et conservatrices de l’Allemagne, fief historique des partis de droite ( le Bade Wurtemberg ) et dans une moindre mesure, dans le Palatinat.
Dans le BaWu, la CDU reste en tête avec 39 % des votes mais cède plus de 5 points sur l’élection précédente.
Pour ne rien arranger, les libéraux du FDP perdent la moitié de leur influence dans le Land en ne réalisant que 5,3 % ( perte de 5,4 %).
Du coup, la coalition CDU FDP se retrouve avec 67 élus, soit 60 CDU et 7 FDP, la plus grande partie des premiers étant désignée au titre des mandats directs.
Dans l’opposition, véritable triomphe pour les Verts, avec un score de 24,2 % ( progression de 12,5 points ) qui leur permet de décrocher 36 mandats dans le nouveau Landtag.
Le SPD, avec 23,1 % des voix, perd la seconde place régionale et un peu plus de 2 %, mais dispose désormais de 35 élus au Landtag.
Die Linke, avec un peu moins de 3 %, reste à la porte du Landtag où elle n’a pas encore réussi à s’implanter.
Les Verts ont notamment construit leur succès sur le fait que la question nucléaire a constitué la première préoccupation des électeurs ( 41 % ) devant des questions comme l’enseignement ( 22 % ) ou l’emploi ( 11 % ).
L’ensemble Verts SPD Linke obtient 50 % chez les moins de 30 ans, 54 % chez les 30/45 ans, 58 % chez les 45/60 ans mais seulement 43 % chez les plus de 60 ans où la CDU fait 49 %.
Illustration de ce phénomène : les Verts obtiennent 7 mandats directs et le SPD 1.
Les deux partis se partagent les deux sièges de Mannheim, ville administrative, universitaire et progressiste ( on y a inventé la symphonie au XVIIIe siècle sous la version allemande ) mais les Verts ont ajouté à cela les deux sièges de Freiburg, ceux de Konstanz, de Tubingen ( autre ville universitaire ), le second siège de Stuttgart et le siège d’Heidelberg, également ville universitaire.
Dans le Palatinat, la configuration politique sera un peu différente sauf que l’alliance sera rouge et verte, avec un relatif insuccès du SPD de Kurt Beck, pressenti pour devenir le chef de file des sociaux démocrates lors des futures élections au Bundestag, puisque le parti obtient la première place avec 35,7 % des voix mais cède 9,9 points sur l’élection précédente.
La CDU, avec 35,2 points, remonte un peu la pente ( gain de 2,4 points ) mais cela se fait beaucoup aux dépens du FDP qui, avec 4,2 %, se retrouve hors du Landtag et y perd sa représentation de dix sièges…
Nouvelle montée en puissance des Verts, qui, en gagnant 10,8 points à 15,4 %, reviennent siéger en force au Parlement de Mayence, avec 18 sièges.
Le SPD obtient finalement 42 sièges dans le nouveau Landtag, l’emportant notamment dans les circonscriptions urbaines ( Trêves, Mayence, Ludwigshafen, Kaiserslautern, Worms ) tandis que la CDU domine dans les zones rurales et sur Pirmasens.
La CDU décroche au total 41 sièges, gagnant 3 mandats.
Le gouvernement SPD Verts disposera donc de 60 sièges sur 141 dans le Landtag.
A noter que ce sont les questions d’éducation ( 29 % ) et d’emploi ( 21 % ) qui ont primé dans le choix des électeurs.
Les trois partis de la « gauche « allemande, au sens large, disposent du soutien de 55 à 59 % des électeurs, selon les classes d’âge, à l’exception des plus de 60 ans, où ils ne font « que » 49 >% ( la CDU 45 % ).