Les conseils européens

[vudeloin]

Comme le fil de discussion n'existait pas, je me suis senti dans l'obligation de l'ouvrir ici, compte tenu de l'importance relative de ces réunions intergouvernementales qui ne sont pas sans alimenter le débat politique national de chaque pays européen.

Pour le coup, échangeons quelque peu sur le plus récent, marqué par le premier round, si l'on peut dire, du match Hollande Merkel.

Au delà de la vision de ce sommet proposée par les media, votre avis sur la question...

[ploumploum]

Comme le fil de discussion n'existait pas, je me suis senti dans l'obligation de l'ouvrir ici, compte tenu de l'importance relative de ces réunions intergouvernementales qui ne sont pas sans alimenter le débat politique national de chaque pays européen.

Pour le coup, échangeons quelque peu sur le plus récent, marqué par le premier round, si l'on peut dire, du match Hollande Merkel.

Au delà de la vision de ce sommet proposée par les medias, votre avis sur la question...

Mon avis vudeloin, c'est que j'ai l'impression que c'est beaucoup de paroles pour peu d'effets : une hausse de la Bourse pour combien de jours ? 1 ? 2 ?
Je crois que le modèle européen actuel est un semi-échec. Les conseils européens de "de la dernière chance" durent depuis maintenant 3 ans et n'ont pas apporté de réels changements, à part une attaque de la souveraineté des peuples.
Il serait peu temps que les pays prennent des décisions par eux-mêmes pour se sortir de la crise.
Sur le dernier conseil proprement dit, qui a gagné ? Hollande parce qu'il n'a pas trop cédé ? Merkel parce qu'elle n'a pas trop cédé ? Il n'y a pas de coup d'éclat réel capable de remettre la machine en marche...

Je ne sais pas si Hollande s'est rendu compte que dans son programme il y avait le début du redressement français puis européen...

[Draume]

Les conseils européens de dernières chances à répétition ne peuvent qu'échouer. Ils partent d'un mauvais diagnostic de la crise : ce serait la faute des Etats laxistes, des populations (B Brecht en Juin 1953 : changeons le peuple).
Or, là est la conséquence et non l'origine. Qui est le rôle dominant de la finance, et non des producteurs, dans le cadre d'une mondialisation où les dirigeants élus (la démocratie) ont laissé la main à d'autres.
Par ailleurs, les dirigeants européens (d'une médiocrité absolue par rapport à Delors, Mitterrand, Kohl, et même Prodi) ont terriblement peur depuis Mai 2005 des citoyens qui rejettent l'Europe, plutôt d'une institution dans laquelle ils se reconnaissent de moins en moins.

[Jean-Philippe]

Le dernier conseil européen sur le budget pluriannuel des 7 prochaines années a abouti sur un accord, actant notamment une baisse pour la première fois dans l'histoire de l'Union européenne. Hollande a présenté le texte comme un compromis acceptable alors que Cameron faisait le fanfaron, apparaissant comme l'un des principaux gagnants de l'accord.

Le hic, c'est que les chefs des quatre principaux groupes politiques du Parlement européen ont annoncé dès hier (le 8 février) qu'ils refuseraient d'accepter "en l'état" le budget pluriannuel européen qui, selon eux, "ne renforcera pas la compétitivité de l'économie européenne". "Ce n'est pas dans l'intérêt des citoyens européens", ont estimé dans un communiqué commun Joseph Daul (PPE, conservateurs), Hannes Swoboda (socialistes), Guy Verhofstadt (libéraux), Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit (écologistes). Tous déplorent "que M. Van Rompuy n'ait pas parlé, ni négocié avec nous au cours des derniers mois".

Le président de la commission des budgets, Alain Lamassoure (PPE), explique également les raisons de cette opposition : "De la crise, les dirigeants nationaux ont finalement tiré la conclusion que la solution passait par une Europe plus faible et moins solidaire. Au Parlement européen, nous en tirons la conclusion contraire."

http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/02/08/compromis-en-vue-sur-le-budget-europeen_1828910_3214.html

Comme le note des observateurs des institutions européennes, les élus du Parlement européen sont plus proches des positions françaises que la majorité des chefs d'Etat, plus sur une tendance libérale.

Voici un autre article qui présentait les enjeux du conseil européen juste avant son ouverture.

[Jean-Philippe]

Les députés européens ont rejeté en masse [le 13 mars] l'accord passé par l'UE, fixant les dépenses du budget européen pour la période 2014-2020. Pour le moment, l'accord «sous sa forme actuelle» n'a qu'une valeur déclarative. Mais ce rejet donne le ton des négociations qui vont s'ouvrir entre le Parlement et le Conseil européens.

Cette résolution du budget européen a été adoptée par 506 voix contre 161 et 23 abstentions, les cinq groupes du Parlement européen, dont les socialistes, étaient en effet en sa faveur.

http://www.newsring.fr/economie/1465-faut-il-diminuer-le-budget-de-lunion-europeenne/37643-le-budget-europeen-rejete-par-les-eurodeputes

Je ne sais pas comment va se terminer cette affaire, mais le décalage entre eurodéputés et chefs d'Etat est considérable et a rarement été aussi visible.

[ligerien]

Côté français, Harlem Désir, eurodéputé et 1er secrétaire du PS était de ceux qui se sont opposés au texte des chefs d'état. Il est vrai qu'Hollande faisait figure de battu du conseil européen, et que le rejet de cet accord l'arrange.
Quelqu'un sait où se recrutent les 160 députés pro-conseil européen sur ce vote ?

[ploumploum]

Côté français, Harlem Désir, eurodéputé et 1er secrétaire du PS était de ceux qui se sont opposés au texte des chefs d'état. Il est vrai qu'Hollande faisait figure de battu du conseil européen, et que le rejet de cet accord l'arrange.
Quelqu'un sait où se recrutent les 160 députés pro-conseil européen sur ce vote ?

Ce sont principalement les britanniques (49 sur 73), les polonais (40 sur 51), les suédois (15 sur 20), les tchèques (8 sur 22) et les danois (7 sur 13) qui ont voté contre
Pour la France, 64 des 74 euro-députés ont voté pour la résolution.
Mélenchon et Christine de Veyrac n'ont pas voté.
Marine Le Pen, Eva Joly, Yves Cochet, Patrice Tirolien (S&D) et Sylvie Goulard absents

Voici le détail par groupe :
Groupe ELD (Europe libertés démocratie ): 18 contre (la résolution) (dont Philippe de Villiers)
Groupe ADLE : 5 contre
Groupe PPE : 46 contre
Groupe S&D : 20 contre
Groupe GUE : 3 contre
Groupe ECR (Conservateurs et réformistes européens): 50 contre
Groupe Verts : 2 contre
"Groupe" des Non inscrits : 17 contre (dont Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch)

[ligerien]

C'est curieux de voir Le Pen, Gollnish et De Villiers voter contre le rejet du budget.
Histoire de ne pas voter comme le PS et l'UMP, on en vient à approuver l'accord du conseil européen, alors que ces eurosceptiques sont habituellement dans le rejet en bloc des décisions européennes.

[Jean-Philippe]

C'est curieux de voir Le Pen, Gollnish et De Villiers voter contre le rejet du budget.
Histoire de ne pas voter comme le PS et l'UMP, on en vient à approuver l'accord du conseil européen, alors que ces eurosceptiques sont habituellement dans le rejet en bloc des décisions européennes.

Leur vote peut être aussi vu comme cohérent car allant dans le sens de moins d'Europe.

[ligerien]

C'est curieux de voir Le Pen, Gollnish et De Villiers voter contre le rejet du budget.
Histoire de ne pas voter comme le PS et l'UMP, on en vient à approuver l'accord du conseil européen, alors que ces eurosceptiques sont habituellement dans le rejet en bloc des décisions européennes.

Leur vote peut être aussi vu comme cohérent car allant dans le sens de moins d'Europe.

Oui effectivement, mais pas de budget du tout, c'est encore plus en cohérence avec leurs positions.