Des élections législatives se tiennent ce dimanche 11 juin.
Elles ont lieu suite à une dissolution du président Milo Đukanovićle 16 mars, devant l'impossibilité de constitution d'un gouvernement stable.
L'opposition avait remporté les élections de 2020, mais elle regroupait des tendances très différentes, alliant des verts/anti corruption, des libéraux, et les partis nationalistes serbes pro russes lié à l'église orthodoxe serbe...
Elle ne contrôlait de plus que 41 sièges sur 81, avec l'appui épisodique des petits partis des minorités (bosniaque et albanaise), qui changent régulièrement d'allégeance.
Le scrutin est proportionnelle (méthode d'Hondt), avec une unique circonscription national et un seuil à 3%. Sauf pour les partis des minorités, pour qui le seuil est abaissé à 0,7%.
Les sondages prévoient l'arrivée en force d'une nouvelle formation de centre-droit, libéral et pro UE baptisé "L'Europe Maintenant" (Pokret Evropa sad PES). Ses dirigeants principaux sont le président de la république Jakov Milatović et le maire de Podgorica (la capitale) Olivera Injac.
Il tournerait autour de 30%.
Le DPS (Parti Démocratique des Socialistes), qui n'a rien de socialiste (sauf son laïcisme), est un parti nationaliste monténégrin néolibéral lié à tous les scandales de corruption du pays.
Il souffrirait mais arriverait à garder un bon quart des voix, avec son allié le parti libéral, contre 35% en 2020.
Les partis nationalistes serbes, sont cette fois divisés. La principale alliance "Pour le future du Monténégro", liée a l'église orthodoxe et à l'état de Serbie ne remporterait que 15%, contre 33% la dernière fois.
L'ancien principal parti pro serbe, le SNP (Parti socialiste populaire du Monténégro), comme son nom ne l'indique pas est un parti de la droite conservatrice, se présente avec un autre petit parti libéral pro UE mais n'est crédité que de 3% environ.
L'alliance entre les Verts (URA) et le parti libéral "Monténégro démocratique" qui est très active dans le combat anti-corruption et membre de l'ancienne majorité est créditée de 15 à 20%.
Le "parti bosniaque (BS)", conservateur, est en grande forme, il pourrait même dépasser les 5%.
Ce qui donnerait 30+20% pour les pro UE, libéraux anti corruption. Qui pourrait ne plus devoir compter avec les conservateurs pro serbes pour gouverner.
Les deux oppositions DPS (25-30%) et pro serbe (15-25%) devrait perdre leurs place de pôle de polarisation qu'elles occupaient jusque là.