cevenol30 a écrit:Le président a fait une lecture assez étendue de l'article 92 de la constitution italienne (cf. http://mjp.univ-perp.fr/constit/it1947a.htm pour cette partie)art.92 a écrit:(...)Le président de la République nomme le président du Conseil des ministres et, sur proposition de celui-ci, les ministres.
La divergence d'interprétation porte sur son pouvoir ou non de ne pas nommer tel ministre. De son point de vue, il l'a. Pas du point de vue des partisans de la nouvelle coalition en formation (et plus largement d'une compréhension de régime strictement parlementaire).
On rappellera qu'avant son élection à la Présidence, Sergio Mattarella était membre de la Cour Constitutionnelle...
Le vrai problème ici n'est pas l'usage du veto (quoique ça dépend effectivement de l'interprétation) mais le motif invoqué. Jamais une nomination n'a été refusée à cause de l'idéologie économique ( ici contraire à la Doxa bruxelloise)
Cela pose des questions sur le Respect du Choix Démocratique et le principe des alternances politiques...
(ajout : jusqu'ici les nominations refusées à cause des problèmes judiciaires ou des conflits d'intérêts des intéressés)
cevenol30 a écrit:Sur le fond, le président Matarella n'a semble-t-il pas voulu d'un nouveau Varoufakis comme ministre de l'Economie. Il veut probablement faire respecter les bases que sont d'une part les traités européens dont l'Italie est partie prenante, d'autre part pour respecter l'article 97 modifié par une révision constitutionnelle de 2012 intégrant l'équilibre budgétaireNotons tout de même que la notion d'équilibre budgétaire peut exister même sans l'UE.article 97 a écrit:Les administrations publiques, en conformité avec l'ordre juridique de l'Union européenne, assurent l'équilibre budgétaire et le soutien de la dette publique
Il est vrai que les précédents Gouvernements italiens ont admirablement respecté les critères...
cevenol30 a écrit: Politiquement, se pose tout de même la question d'une coalition ne reprenant pas les contours d'une coalition cohérente (ou d'un ensemble de coalitions) s'étant présentée dans les urnes.
Pardon ??
- je ne vois pas ce qu'il y a d'étonnant dans la mesure où le système électoral italien implique une forte dose de proportionnelle (on a eu droit ici à une levée de boucliers des proportionnalistes pour défendre les bienfaits d'un tel système...) et donc une forte probabilité qu'aucun parti ou coalition n'ait la majorité absolue; donc il faut bien qu'il y ait des accords post-scrutin. Le problème, c'est que si dans une coalition, des partis refusent de siéger avec des membres de l'autre coalition, vous vous retrouvez avec une coalition de "semi-coalitions".
- je n'ai pas le souvenir d'une telle remarque sur les coalitions de type S&D-PPE. Tout le monde hurle sur M5E-LdN mais salue "la responsabilité" quand il s'agit d'un CDU-SPD ou d'un PD-Forza Italia ou PD-NcD
ploumploum a écrit:ploumploum a écrit:Réaction du leader de la Ligue : après que PD et FI aient soutenu la décision présidentielle, il menace de mettre fin à la coalition avec Forza Italia si ce dernier vote en faveur du Gvt d'initiative présidentielle. (vu les sondages, il est en position de force)
Forza Italia devrait voter contre ce Gvt technique. Seul le PD s'est déclaré en faveur, ce qui promet un résultat assez net lors des 2 votes. Le rejet de la confiance pourrait dépasser les deux tiers voire les trois quarts dans les deux Chambres
(FI+Lega+M5E ont environ 450 députés et 230 sénateurs)
http://www.repubblica.it/politica/2018/ ... P2-S1.8-T1
S.Berlusconi confirme un vote contre et espère un maintien de la coalition de droite pour le prochain scrutin
http://www.repubblica.it/politica/2018/ ... 2-S1.12-T2
Quant au PD, le secrétaire par intérim propose finalement une abstention, le nombre de Oui au Gvt Cottarelli risque d'être très faible...
http://www.repubblica.it/politica/2018/ ... P1-S1.8-T1
cevenol30 a écrit:Pour la suite, ce peut être l'occasion de présenter une coalition gouvernementale devant les électeurs: il faudra déjà voir si les coalitions sont reconduites à l'identique ou si, dès l'élection, une recomposition s'opère avec M5S+Lega (+¨Fratelli d'Italia?) d'une part, le reste de la coalition de droite/centre-droit d'autre part (Forza Italia + UdC notamment). Des recompositions du côté des petits partis sont possibles aussi.
Les coalitions à l'italienne impliquent un vote d'une part sur l'unique candidat de la coalition en circonscription uninominale, d'autre part un choix entre les listes des diverses composantes. Sur une élection refaite à brève échéance, les partis peuvent s'accorder sur la reconduction de leurs sortants en circonscription (Lega et M5S en ont beaucoup).
Tiens à ce propos, L'Istituto Cattaneo a publié hier une projection de ce que pourrait donner un accord électoral entre le M5E et la Ligue. Cette coalition pourrait rafler la quasi-intégralité des sièges uninominaux et disposer au final d'une super-majorité (autour de 425 députés et 210 sénateurs contre respectivement 346 et 167 actuellement) tout en progressant en voix (les sondages donnent un M5E stable autour de 30-33 % (32,2-32,7 en mars) et une Ligue autour de 25 % (17,5 en mars))
http://bologna.repubblica.it/cronaca/20 ... P2-S4.3-T1
https://www.corriere.it/cronache/18_mag ... 7bef.shtml