élections fédérales suisses de 2011

[pierrot]

Le 23 octobre prochain se dérouleront en Suisse les élections fédérales pour renouveler pour 4 ans le Conseil National (chambre basse) et le Conseil des États (chambre haute).
Les premiers sondages indiquent un renforcement de l'UDC (droite dure pour ne pas dire plus) et du centre-doit (source)

Composition des chambres issues du scrutin de 2007 :
Union démocratique du centre (droite extrême) 55 siège au CN + 8 au CE
Parti socialiste 52 sièges au CN + 9 au CE
Parti radical-démocratique (libéral) 36 sièges au CN + 14 au CE
Parti démocrate-chrétien 28 sièges au CN + 15 au CE
Parti écologiste 11 sièges au CN
Parti libéral 4 sièges au CN
Parti évangélique (centre gauche)3 sièges au CN
Parti du Travail (extrême gauche) 2 sièges au CN
Union démocratique fédérale (droite chrétienne conservatrice) 2 sièges au CN
Alliance de gauche - SolidaritéS (extrême gauche) 1 siège au CN
Alternative socialiste verte zougoise 1siège au CN
Démocrates suisses (extrême droite) 1 siège au CN
Ligue des Tessinois (régionalistes/populistes) 1 siège au CN
Parti chrétien-social (centre-gauche) 1 siège au CN
Parti écologiste-libéral zurichois 1 siège au CN

[vudeloin]

On risque donc d'aller vers la rupture du fameux consensus électoral et politique suisse où l'on forme des gouvernements collégiaux avec le PSS, l'UDC, le PRD et les autres, sauf les partis trop à gauche comme le Parti du Travail ou trop locaux et souvent de droite comme la Liga Ticinese...
Mais bon, l'UDC de Blocher est peut être au centre du débat mais de plus en plus éloignée du centre de l'échiquier politique...

[ploumploum]

Il semblerait que le principal thème des prochaines élections soit l'immigration. A droite, on évoque l a construction de murs. La gauche, elle aussi semble s'inquiéter du phénomène, notamment avec l'impact sur l'environnement d'une forte croissance démographique. Mais l'électorat de gauche semble inquiète de l'impact économique que produirait ce phénomène


http://www.lefigaro.fr/international/2011/04/18/01003-20110418ARTFIG00664-la-suisse-a-la-merci-d-une-union-populiste.php

[vudeloin]

Outre la fin probable du consensus suisse, qui dure depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et qui avait d'autant plus de sens que la présidence de la Confédération est collégiale et tournante, ces élections appellent deux trois observations.

Un, une fracture politique de plus en plus nette se crée entre la Romandie ( la Suisse francophone ) et la Suisse alémanique, la première étant moins marquée à droite que la seconde, comme on a pu le voir lors des plus récentes votations référendaires.

Deux, le mode de scrutin helvétique est fondé sur la proportionnelle au regard des populations pour ce qui concerne les membres du Conseil national ( équivalent de l'Assemblée Nationale ) mais sur une représentation normalisée des cantons au Conseil des Etats ( il y a 46 membres, soit 2 par canton ou 1 par demi canton, quelque soit la population dudit canton ).

Pour donner une idée de ce que cela produit, le canton d'Uri, au centre de la Suisse alémanique et relativement peu peuplé, désigne 1 député au Conseil national mais 2 élus au Conseil des Etats comme le canton de Zurich, le plus peuplé des cantons suisses, qui élit pour sa part 34 membres du Conseil national.

Une petite carte pour visualiser la carte cantonale de la Confédération


http://psephos.adam-carr.net/countries/ ... ndmap2.gif

[vudeloin]

Un détail de la représentation de chaque canton au Conseil national

Les cantons romands désignent des élus ainsi répartis

Jura : 2 sièges
Fribourg : 7 sièges ( le canton est en partie romand )
Genève : 11 sièges
Neuchâtel : 5 sièges
Vaud : 18 sièges
Valais : 7 sièges ( même observation que le canton de Fribourg )

Soit un total de 50 sièges

Le canton italien du Tessin désigne 8 députés.

Le canton rhéto roman ou romanche des Grisons 5 sièges.

Les cantons alémaniques ( je ne rentre pas, pour l’heure, sur la distinction entre cantons luthériens et cantons catholiques ) désignent donc les 137 élus restants ainsi répartis :

Argovie 15 sièges
Appenzell 2 sièges ( 1 pour Rhodes Intérieures, 1 pour Rhodes Extérieures )
Bâle Campagne 7 sièges
Bâle Ville 5 sièges
Berne 26 sièges
Glaris 1 siège
Lucerne 10 sièges
Nidwald 1 siège
Obwald 1 siège
Saint Gall 12 sièges
Schaffhouse 2 sièges
Schwyz 4 sièges
Soleure 7 sièges
Thurgovie 6 sièges
Uri 1 siège
Zoug 3 sièges
Zurich 34 sièges.

Pour le Conseil des Etats, 2 élus pour tout le monde donc sauf Bâle ( 1 pour Campagne, 1 pour Ville ), Appenzell ( un pour Rhodes Extérieures, un pour Rhodes Intérieures ), Nidwald et Obwald ( 1 chacun ).

[pierrot]

A deux mois du scrutin, un petit point sur la situation des intentions de vote selon le baromètre de l'Institut gfs.bern publié il y a quelques jours.

La très droitière UDC reste en tête (27,4%) suivie par le PS (18,5%), en très légère baisse par rapport au précédent baromètre. Si les deux partis conservent leurs positions respectives par rapport au dernier scrutin de 2007, ils sont en recul de 1,5 et 1 point.
Les libéraux-radicaux progressent à 16% mais le PLR obtient toujours un score inférieur au cumul de ses deux composantes en 2007 (PRD + PLS ). Les démocrates-chrétiens se rapprochent à 15% et continuent leur progression par rapport aux deniers sondages mais aussi par rapport à leur score de 2007.
Côté écolo, les Verts sont en très léger progrès à 10,1% tandis que les Verts Libéraux, qui restent en nette progression par rapport à 2007, reculent après leurs sommets sondagiers des mois précédents en repassant sous les 5 % d'intentions de vote. Probablement, l'effet Fukushima qui s'estompe come le démontre les chiffres relatifs aux préoccupations des sondés.

Source

[pierrot]

La SSR a publié son nouveau baromètre électoral.

L'UDC reste en tête à 28% des voix, en hausse par rapport à août (+0,6 pt), mais toujours sous le score en 2007.
Le Parti socialiste (PS) progresse nettement par rapport aux derniers sondage et au scrutin de à 2007 profitant des craintes sur les problèmes économiques et sociaux (20,5%).
Les libéraux et les démocrates-chrétiens reculent respectivement à 15,6% et 14,5% .
Les Verts reviennent à leur niveau des précédentes élections fédérales (9,5%) traduisant la fin de "l'effet Fukushima" observé ces derniers mois dans les intentions de vote.
Les Verts-Libéraux et le Parti bourgeois démocratique (scission de l'UDC) ancrent leur place dans le paysage politique fédéral à 4,5% et 3,1% .

[pierrot]

A dix jours du scrutin, le dernier baromètre de l'Institut gfs.bern (pour SRG SSR) a été publié hier.
A droite, l'UDC (conservateurs populistes) progresse toujours, reste en tête et dépasse désormais son score de 2007.
A gauche, les socialistes (PSS) restent en deuxième position en augmentant à peine leur résultat du dernier scrutin.Les 3 partis suivants reculent (libéraux (PLR), démocrates-chrétiens (PDC) et écologistes (PES)) au profit des petits nouveaux : Verts Libéraux et Parti Bourgeois Démocratique. Les évangélistes du PEV perdent du terrain.

UDC 29,3 % (+0,7% élections 2007 / +1,3% baromètre sept 2011)
PSS 19,9 % (+0,4% élections 2007 / -0,6% baromètre sept 2011)
PLR 15,2% (-2,5% élections 2007 / -0,4% baromètre sept 2011)
PDC 14,2% (-0,3% élections 2007 / -0,3% baromètre sept 2011)
PES 9,3% (-0,5% élections 2007 / -0,2% baromètre sept 2011)
PVL 4,9 (+3,5% élections 2007 / +0,4% baromètre sept 2011)
PBD 3,6% (inexistant élections 2007 / +0,5% baromètre sept 2011)
PEV 1,5% (-0,9% élections 2007 / -0,1% baromètre sept 2011

[pierrot]

A la veille du scrutin, petit retour sur une campagne jugée plutôt terne par les observateurs (source):
- une situation économique, financière et sociale assez favorable pour le pays en 2011 malgré le contexte international
- l'UDC (droite conservatrice/populiste) a comme d'habitude centrée sa campagne contre l'immigration et l'Union Européenne mais cette fois sans imposer ses thèmes aux autres et dominer le débat national. Cependant la parti pourrait progresser légèrement d'après les sondages et atteindre son objectif : 30% au niveau national ce qu'aucun parti n'a réussi depuis l'instauration du scrutin proportionnel plurinominal pour les conseillers nationaux en 1919!
- les "grands" partis de gauche (PS et écologistes) et du centre (libéraux du PLR et démocrate-chrétiens du PDC) ont surtout réaffirmé leurs positions traditionnelles sans laisser l'UDC monopoliser les débats
– 2 nouvelles forces émergentes apparaissent : les Verts libéraux et le Parti Bourgeois Démocratique.

La présentation des principaux partis suisses par swissinfo :

La politique suisse est dominée par quatre grands partis gouvernementaux qui se partagent environ 80% de l’électorat depuis plus d’un siècle. Il s’agit de l’Union démocratique du centre (28,9% des électeurs en 2007), du Parti socialiste (19,5%), du Parti libéral-radical (17,7%) et du Parti démocrate-chrétien (14,5%).

Une nouvelle force politique est apparue dans les années 1980: le parti écologiste suisse (PES). Les Verts ont atteint 9,6% en 2007, mais n’ont jusqu’à présent jamais été représentés au gouvernement.

Plus récemment, deux nouvelles formations issues de scissions se sont créé un certain espace: les Verts libéraux (séparés du PES depuis 2008) et le Parti bourgeois démocratique (séparé de l’UDC depuis 2008). Selon les sondages, ces deux partis pourraient encore progresser lors des prochaines élections fédérales, mais ne devraient pas dépasser respectivement 5 et 4% des voix.

Le Parlement compte également cinq partis minoritaires qui, tous ensemble, représentent 5,5% des électeurs au niveau national. Il s’agit de la Ligue des Tessinois (droite conservatrice), de l’Union démocratique fédérale (droite chrétienne), du Parti chrétien-social (gauche) de La Gauche (extrême-gauche) et du Parti évangélique (droite chrétienne).

[ploumploum]

A l'heure actuelle, les résultats provisoires donnent :

Au Conseil National :

-55 sièges à l'UDC
-44 sièges au PS
-31 siège au PLR
-28 sièges au PDC
-13 sièges aux Verts
-12 sièges au PVL

Au Conseil des Etats :

PLR : 7 sièges
PS : 7 sièges
UDC : 4 sièges
PDC : 7 sièges