Chaos en Roumanie

[vudeloin]

Les chiffres officiels du referendum sont encore un peu incertains sur la participation qui est située entre le 45,92 % évoqué dans le message précédent et 46,13 % indiqué par l'autorité électorale à dix heures...
Aucune équivoque par contre sur le vote : le OUI à la destitution emporte, pour l'heure, 87,55 % des votes.
On soulignera à ce stade que même si le parti de Basescu a appelé au boycott du scrutin, les chiffres de votants devront être rapprochés de ceux des plus récentes élections.
Lors de l'élection présidentielle de 2009 qu'il avait emporté, Traian Basescu avait été élu par 5 275 808 voix contre 5 205 760 pour son adversaire de centre gauche, Mircea Geoana.
La participation s'était alors élevée à 58,02 % et le candidat de centre droit avait beaucoup du sa victoire au vote de la Transylvanie : seuls, dans cette Région, les judete de Hunedoara et de Salaj avaient en effet placé en tête le candidat de gauche, les autres votant nettement en faveur de Basescu, notamment sur Cluj (près de 63 % et 88 000 voix d'avance) ou de Timis (plus de 59 % et 65 000 voix d'avance).
Sur Buçuresti (Bucarest), le candidat de droite avait été battu d'un peu plus de 13 000 voix, devancé dans quatre secteurs sur six de la capitale roumaine.
L'un des motifs de contestation du résultat fut cependant le vote des expatriés, très largement favorable à Basescu, qui obtint en effet 115 831 suffrages dans cet électorat contre 31 045 à son adversaire de centre gauche, soit un écart plus important que l'écart final totalisé sur l'ensemble du corps électoral.

[Pullo]

Le président échappe à la destitution non pas grâce à la mobilisation de ses partisans, mais au contraire grâce au boycott du scrutin par les susnommés. C'est en apparence paradoxal, et révélateur de l'impopularité réelle du président. Pire, il n'y a pas pour l'instant de porte de sortie de crise...

[Jean-Philippe]

Le gouvernement peut-il provoquer un nouveau référendum et dans quel délai ?

[MiniM]

Le président échappe à la destitution non pas grâce à la mobilisation de ses partisans, mais au contraire grâce au boycott du scrutin par les susnommés. C'est en apparence paradoxal, et révélateur de l'impopularité réelle du président. Pire, il n'y a pas pour l'instant de porte de sortie de crise...

C'est une stratégie commune dans les référendums à seuil de participation, comme les référendums anti-Berlusconi de l'an dernier en Italie (où le Oui a eu 95% des votes). Évidemment, l'opposition à Berlusconi n'est pas de 95%.

Il est plus difficile d'obtenir 50% des inscrits si seulement un des camps vote.

[vudeloin]

et surtout quand la population n'est pas vraiment habituée à voter, MiniM...

Derniers chiffres : 58 % de votants au second tour de la présidentielle en 2009, moins de 28 % aux européennes, 39 % lors des élections législatives de 2008, moins de 50 % lors des récentes élections locales au moins de juin.
En 2004, il y avait eu 58,5 % de votants lors des législatives et de la présidentielle.

Le prochain scrutin est prévu le 25 novembre prochain pour élire les députés au Parlement.
Compte tenu du résultat du referendum, Basescu se prépare des lendemains difficiles...

[vudeloin]

Les chiffres provisoires du referendum révocatoire (il ne manque que quatre bureaux de vote sur 18 548), sont les suivants

Inscrits 18 288 757
Votants 8 455 336 (46,23 %)

OUI 7 400 508, soit 87,52 %
NON 943 031, soit 11,15 %
Nuls 111 797, soit 1,32 %.

Le climat a tout de même tendance à s'assombrir pour Basescu...

[vudeloin]

Les résultats finalement validés par le BEC (bureau des élections) donnent les chiffres suivants

Inscrits 18 292 464
Votants 8 459 053

OUI 7 403 836 (87,52 %)
NON 943 375 (11,15 %)
Nuls 111 842 (1,32 %)

Sans surprise, le OUI est évidemment majoritaire partout ( notamment du fait du boycott organisé par le PDL de Traian Basescu), mais la participation est fort variable d'un judet (district) l'autre.

Cela va en effet de 13,59 % des inscrits dans le district magyarophone de Hargita à 73,89 % dans celui d'Olt.

Le NON remporte d'ailleurs un succès relatif sur Hargita avec 29,54 % tandis que le OUI est particulièrement fort dans le judet de Teleorman avec 91,32 %, situé en Munténie Valachie, c'est à dire dans la partie Sud du pays autour de Bucarest et près de la frontière bulgare.

PS on observera que le nom de certains judete roumains ou régions ont aussi fourni des noms de famille. Ainsi pour les Roumains s'appelant Moldoveanu ou Moldovan, mais aussi Munteanu, pas moins d'ailleurs que Craioveanu, ce qui permet pratiquement de distinguer la région d'origine des personnes concernées.
Comme Hargitay d'ailleurs si on se trouve en Transylvanie.

[vudeloin]

Sans trop de surprises, là encore, les judete de Munténie et de Valachie sont, assez clairement, ceux où la participation s'est avérée la plus forte lors de ce referendum révocatoire.

A noter cependant que le judet de Constanta, sur la Mer Noire, région d'origine de Traian Basescu, a voté à 56,2 % et que le OUI l'a largement emporté, avec 85,77 % des voix et 48,20 % des inscrits.

[Pullo]

Le ministre de l'Intérieur vient de démissionner :

Le ministre de l'intérieur roumain, Ioan Rus, au cœur d'une polémique sur l'organisation du référendum de destitution du président Traian Basescu, a annoncé lundi 6 août qu'il démissionnait de son poste, dénonçant des pressions "inacceptables". "J'ai présenté ma démission pour mon honneur", a déclaré M. Rus, membre de la coalition au pouvoir à Bucarest, l'Union sociale-libérale (USL). Il a évoqué des pressions d'hommes politiques de tout bord, y compris au sein de sa propre coalition, et a également annoncé la démission à venir du secrétaire d'Etat à l'administration, Victor Paul Dobre.

"Nous pensons avoir organisé ce référendum suffisamment bien", a rappelé une nouvelle fois M. Rus, dénonçant les "critiques et pressions", après le vote, du président suspendu de centre droit Traian Basescu, mais aussi du président intérimaire Crin Antonescu. M. Antonescu est un des chefs de file de l'USL, la coalition au pouvoir à Bucarest depuis mai qui a lancé la procédure de destitution, s'attirant de vives critiques de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Source

Décidément, la sortie de crise est encore loin...

[vudeloin]

Elle viendra probablement avec les élections législatives à venir, Pullo...
La défaite de Basescu semble quasi inévitable et risque de prendre des proportions stupéfiantes...

PS pour mémoire, lors des élections locales de cette année, l'USL a remporté la présidence de 36 des 41 conseils de district, et 723 des 1 338 sièges de conseillers.
L'USL avait obtenu 49,7 % des voix, le parti de Basescu passant sous les 15 %.