L'affaire Bygmalion

[ligerien]

A 3 semaines des municipales, une démission serait catastrophique pour le résultat de l'UMP.

Ce serait plus la guerre de succession qui ferait mal, plus que la démission en elle-même.
Mais à mon avis, annonçant son point à l'avance, Copé laisse faire du buzz sur son éventuelle démission pour annoncer qu'il reste et qu'il contre-attaque.

[Marco35]

Vu le contenu de sa conférence, parler de contre attaque me parait étrange. Noyer le poisson me parait un terme plus approprié.

[Nico78]

Vu le contenu de sa conférence, parler de contre attaque me parait étrange. Noyer le poisson me parait un terme plus approprié.

Ou mouiller les copains. Il a cité à plusieurs reprises Sarkozy, ce qu'il ne faisait plus depuis longtemps. Pas anodin.
Et sa déclaration d'ouvrir les comptes de l'UMP sonne plutôt comme une façon de mouiller tout le monde dans le parti, au cas où certaines choses devraient rester cachées. Du genre "si je tombe, je ne tomberai pas seul..."
Effectivement, en tout cas, beaucoup de bruit pour rien, en tout cas médiatiquement. En interne en revanche, je pense que le message va passer. Car à mon avis, Copé a quelques dossiers en réserve sur Fillon et ses amis, et n'hésitera pas à s'en servir si besoin. Le retour de bâton pourrait être sanglant.
Sans compter la pression des élus UMP en campagne, qui vont adorer ce coup fourré en pleine campagne. Beaucoup faisant campagne avec le slogan "Voter PS, c'est voter Hollande", les élus de gauche ne vont pas se gêner de renvoyer la balle "voter UMP, c'est voter Copé".

[Draume]

On vient de vivre un épisode surréaliste :
Une conférence de presse sans question de journalistes.
Un député demandant de publier des comptes, déjà prévus dans des lois existantes.
Un énarque proposant une loi rétroactive à partir de 2007.

[iPolitique]

On vient de vivre un épisode surréaliste :
Une conférence de presse sans question de journalistes.
Un député demandant de publier des comptes, déjà prévus dans des lois existantes.
Un énarque proposant une loi rétroactive à partir de 2007.

Précisément, comme indiqué par l'UMP, ce n'était pas une "conférence de presse" mais une "déclaration solennelle".

Par ailleurs, contrairement à l'erreur qui circule, tout ce qu'a demandé JF Copé n'est pas encore prévu par la législation en vigueur. Seules les pièces comptables de la campagne présidentielle sont en effet déposées à la CNCCFP. Les pièces comptables des partis politiques ne le sont pas: la CNCCFP se contente de publier les comptes certifiés par deux commissaires aux comptes mais ne vérifie pas les pièces (de toute façon, si elle le faisait cela ne concernerait que les recettes et non les dépenses puisque les paris politiques "exercent leur activité librement", principe constitutionnel).

[Corondar]

En interne, beaucoup à l'UMP sont assez estomaqués par la manière dont Copé a géré tout ça. Le mélange de la personnalisation de l'affaire avec la volonté d'en faire une sorte de débat national (à ce propos, j'ai toujours pas bien compris le projet de Copé, et je suis pas le seul) a beaucoup agacé. Il va lui falloir espérer un tsunami bleu aux municipales (je n'y crois guère, une vaguelette ce sera déjà pas mal) et des européennes excellentes (j'y crois encore moins) pour redorer son blason. Je pense que la reconduction de son bail de président du parti après 2015 est très compromise.
Les quadras (Baroin, Le Maire, Wauquiez, NKM) ont des raisons d'espérer. D'autant que, dans le même temps, l'équation Sarkozy semble se compliquer avec "l'affaire" Buisson. Même si pour cette dernière, je trouve quand même les réactions journalistiques un poil excessives (une affaire d'Etat, sérieux ?), et celles de la gauche un peu étranges (c'était rigolo d'écouter les membres du gouvernement, on avait l'impression que Sarkozy était toujours au pouvoir, même si ça c'est une constante dans le discours gouvernemental depuis mai 2012...).

[alamo]

c'est vrai, et surtout certains semblent espérer que ces affaires auront un impact sur le vote des électeurs aux Municipales et aux Européennes, et là je crois qu'ils se trompent complètement...

[Corondar]

c'est vrai, et surtout certains semblent espérer que ces affaires auront un impact sur le vote des électeurs aux Municipales et aux Européennes, et là je crois qu'ils se trompent complètement...

En effet, j'estime l'impact de ce genre de choses sur les municipales à à peu près rien. Pour les européennes je sais pas, mais comme c'est l'élection défouloir par excellence avec peu de conséquences, c'est plus dur à estimer.

[alamo]

A Corbeil , l'affaire Dassault jouera peut-être aux Municipales.
A Meaux Copé ne perdra pas dix voix à cause de ses déboires actuels (d'autant qu'a priori ça a été un maire actif, avec un bilan apprécié localement), et les autres maires UMP encore moins.

La grogne antigouvernementale due à la situation économique jouera beaucoup plus dans l'autre sens. On remarque d'ailleurs au fil des pages du forum que les sondages deviennent moins bons pour la gauche, des villes qui étaient présentées encore il y a peu comme conservables par le PS voire imperdables par certains semblant en voie de basculer : pour Reims, Amiens, Angers, Pau et quelques villes de Région parisienne, c'est pratiquement fait, mais on sent aujourd'hui que ça va être très chaud dans des villes comme Saint-Etienne ou Strasbourg.

Les affaires actuelles (Copé, Buisson, Sarkozy) n'ont pas d'impact localement, je ne crois pas que la stratégie du PS consistant à sauter sur ces sujets soit la bonne, il est facile pour ses adversaires de lui renvoyer Cahuzac, Guérini ou le fils Le Drian...

[ploumploum]

Nouvelle étape dans l'affaire Copé : Libération indique que l'UMP aurait payé 20 millions d'euros à Bygmalion entre janvier et juin 2012.

12,7 millions d'euros auraient servi à financer 55 conventions. Problème : il semble difficile de retrouver des traces de certaines de ces conventions.

Mais ce sont les conventions qui sont les plus intrigantes. Ont-elles existé ? Parmi les 55 payées, seules quelques-unes ont laissé des traces sur le site de l’UMP, et ce sont souvent les moins chères. Au sein du parti, les cadres interrogés sursautent, voire s’étouffent, à l’énoncé des montants. «Ce sont des francs CFA ?» s’étonne un ancien ministre UMP.

On retiendra la phrase de Lavrilleux :

Interrogé sur le coût de ces événements, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, a expliqué que « les partis peuvent administrer leurs finances comme bon leur semble. Si l'on veut payer 4 à 5 fois le prix, rien ne nous en empêche. »

http://www.liberation.fr/societe/2014/0 ... mp_1017455