de vudeloin » Ven 3 Juin 2011 02:24
Pour ne pas laisser le lecteur sur sa faim, poursuite de notre visite des élections législatives sur Paris.
Traitons tout d'abord le cas des arrondissements et sièges où le PCF s'est retrouvé au second tour face au candidat de droite sans pouvoir l'emporter, même si nous en avons déjà vu trace dans le 11e arrondissement, avec Roger Trugnan, dans le 13e avec A. Réau ou dans le 18e avec Jean Wlos.
On trouve ainsi, dans une triangulaire un candidat PCF dans la 1ere circonscription, celle couvrant les 1er et 4e arrondissements.
Au premier tour, Eddy Kenig fait 5 219 voix sur 30 981 exprimés, dans une élection menée par Pierre Charles Krieg (UDR), 9 913 voix, devant Yves Galland, candidat réformateur radical, 6 112 voix.
Le candidat PS atteint 5 119 voix ( 100 voix derrière le candidat PCF ), celui du PSU 1 854, deux divers droite 1 547 et 276 voix et le candidat du FN 940.
Près de 4 000 électeurs, notons le, ont encore disparu du total des électeurs de la circonscription depuis les municipales de 1971.
Yves Galland se retire au second tour, de fait, sans doute pour éviter que le candidat communiste, capitalisant les voix de gauche, ne soit élu en triangulaire face au sortant UDR ( est ce là la raison du retrait de Bernasconi dans le XVIIIe ? ) et Pierre Charles Krieg l'emporte au second tour avec 16 978 voix contre 12 113 voix au candidat PCF, 64 bulletins restant libellés Galland.
Le candidat PCF gagne d'ailleurs 3 000 voix environ sur le score de la gauche aux municipales sur le secteur.
Un autre candidat communiste va échouer, au second tour, contre Jacques Dominati, dans la circonscription couvrant les 2e et 3e arrondissements.
Entre Bourse et Sentier, les candidats de gauche obtiennent un résultat intéressant au premier tour.
Le candidat PCF, Hervé Ropert, réalise 5 989 voix, le candidat PS 5 287, celui du PSU 1 308 et celui ( ou celle ) de LO 685.
Un candidat du Front Progressiste ( gaullistes de gauche ) ferme la marche avec 142 voix.
A droite, Jacques Dominati est en tête avec 11 758 voix, tandis que le candidat réformateur atteint 4 194 voix, des divers droite 729 et 157 voix et le candidat FN 712.
On compte donc au total 30 961 bulletins valides, sur un siège dont le nombre des inscrits s'est encore tassé de plus de 4 500 électeurs depuis les municipales de 1971.
Le retrait automatique du candidat réformateur qui manque à une voix près de dépasser les 10 % des inscrits (!), barrière alors retenue pour la qualification au second tour laisse donc Dominati en bonne position pour le second tour.
Droite et centre disposent de 17 590 voix et la gauche de seulement 13 371, soit plus de 4 000 voix de débours.
Le second tour confirme le succès de Dominati, réélu avec 16 921 voix ( il lui en manque tout de même plus de 600 ) face aux 12 690 voix du candidat communiste ( décote d'autant ).
Aux municipales de 1971, la gauche avait perdu de 1 178 voix dans le 2e arrondissement et de 625 dans le 3e, où l'élément juif résistant et ouvrier disposait encore de quelque influence.
Le candidat suivant, si l'on peut dire, c'est Alain Lhostis, dans le 10e arrondissement qui constitue, Ã lui seul, la 8e circonscription de Paris.
C'est le gaulliste Claude Gérard Marcus qui est réélu sur ce siège.
Au premier tour, on constate tout d'abord que l'arrondissement a encore perdu 3 700 inscrits sur les municipales de 1971.
Marcus arrive en tête avec 15 095 sur 42 375 exprimés ( je vous laisse le bonheur des calculs ), devant Alain Lhostis, 8 389 suffrages, le candidat PS 7 727 voix, celui du CNI 6 209 voix.
A gauche, le PSU, avec 1 421 voix, LO avec 998 suffrages et le Front Progressiste 205 voix complètent le tableau.
A droite, trois divers font 912, 191 et 160 voix et le candidat FN atteint 1 068 suffrages.
( on notera que cette élection est la première pour laquelle le Front National présente des candidats, notamment parce qu'Ordre Nouveau, sa vitrine activiste, ne peut décemment être présentée de nouveau aux élections et sera d'ailleurs interdit en juin 1973, comme la Ligue Communiste, suite à de sérieux incidents au terme d'une manifestation anti raciste ).
Marcus l'emporte au second tour face à Lhostis en obtenant 22 714 voix contre 17 268 suffrages au candidat communiste.
Celui ci, ami de jeunesse de Robert Hue, sera, dans la municipalité Delanoê, adjoint au Maire, élu du Xe arrondissement et, surtout, Président du Conseil d'Administration de l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris, c'est à dire tout sauf une sinécure !
Au regard des municipales, Lhostis fait 3 853 voix de plus que la liste de gauche et Marcus gagne 5 795 voix.
Georges Heckli, candidat PCF, est battu dans la 12e circonscription qui couvre les quartiers de Bercy, des Quinze Vingts et une partie de Picpus.
Dans ce siège, découpé dans le vieux Paris révolutionnaire du Faubourg Saint Antoine, le candidat sortant et réélu est Pierre Guillain de Bénouville, alors soutenu par l'UDR mais attaché à cette époque aux républicains indépendants.
Au premier tour, Bénouville obtient 11 999 voix, devant le candidat communiste, 6 421 voix et le candidat PS 5 285.
Un candidat radical, pour le Mouvement réformateur, réalise 3 738 voix et ne peut se qualifier pour le second tour pour 108 suffrages manquants.
A gauche, le PSU (1 115 voix) et LO (568 voix) complètent le tableau qui est aussi occupé, à droite par un divers (282 voix) et le FN (1 064 suffrages).
Guillain de Bénouville l'emporte au second tour avec 16 429 voix contre 12 792 au candidat communiste.
Dans l'autre siège de l'arrondissement, l'ancien ministre Roger Frey est réélu.
Au premier tour, il a obtenu 14 984 voix, devançant le candidat PS, Jacques Tanguy, 6 598 suffrages, le candidat communiste 5 845 voix et le réformateur 5 250.
L'ancien commissaire de police Jean Dides, qui fut député poujadiste, obtient 1 866 voix, le Front National 667.
A gauche, le PSU réalise 1 724 voix, un candidat de la Ligue Communiste 457 voix et Jacques Debû Bridel, pour le Front Progressiste, 236.
L'élection de Roger Frey, ministre de l'Intérieur un certain 17 octobre 1961, est nette au second tour : 20 542 voix contre 15 888 suffrages au candidat socialiste.
Sur l'ensemble de l'arrondissement, on compte près de 3 000 électeurs de moins sur les municipales de mars 1971, le PCF garde une petite avance sur le PS et les résultats globaux traduisent les tendances suivantes.
Les deux candidats de gauche rassemblent 28 680 voix au lieu de 19 967 aux municipales et les candidats de droite 36 971 voix au lieu de 28 345 aux municipales.
C'est à dire que la hausse sensible de la participation n'a pas, dans cet arrondissement pourtant acquis à la droite, creusé l'écart de manière significative ( 8 378 voix en 1971, 8 291 en 1973 ).
Autre siège sur lequel une candidate PCF a été battue en 1973, celui de la 16e circonscription, couvrant le quartier Plaisance dans le 14e arrondissement.
Sur ce secteur, le député est Christian Lunet de la Malène et il bat au second tour Rolande Perlican.
Celle ci, longtemps responsable communiste sur Paris, sera un temps sénatrice du département, dans les années 80, avant de se consacrer à une tâche de promotion des cadres communistes et de connaître, ces dernières années, quelques difficultés avec l'organisation qui la conduiront à animer les listes dissidentes « Communistes « aux régionales de 2010.
En 1973, au premier tour du quartier Plaisance, de la Malène fait 10 958 voix, Rolande Perlican 6 453, le candidat PS 5 691 et le candidat réformateur de service 3 343.
On compte 29 123 bulletins exprimés avec 546 voix de plus pour le candidat FN, ce qui met la droite et le centre à 14 747 voix et la gauche et les divers gauche à 14 376 suffrages, une candidature PSU faisant 1 200 voix, LO 730 et le Front Progressiste 202.
Au second tour, De La Malène l'emporte avec 15 182 voix contre 13 666 pour Rolande Perlican.
Dans l'autre circonscription du 14e arrondissement, structurée autour des quartiers du Parc Montsouris, du Petit Montrouge et de Montparnasse, la droite a fait une croix sur son député sortant, Michel de Grailly.
Celui ci, descendant d'une famille de la noblesse du pays de Gex, a été mêlé à un certain nombre « d'affaires « de l'époque, notamment par sollicitation des services de milices d'extrême droite pour assurer la sécurité de ses campagnes électorales...
Il a été aussi l'objet d'un enlèvement dont on suppose qu'il a été commis par des militants de l'extrême gauche maoïste de l'époque.
De Grailly n'étant plus présentable, les gaullistes choisissent d'investir à sa place le centriste Eugène Petit dit Claudius Petit ( depuis ses activités dans la Résistance ), à l'époque député sortant de la Loire et, en l'espèce, de la circonscription de la vallée de l'Ondaine autour de Firminy.
Ce qui n'empêche De Grailly de se présenter, sous l'étiquette de « Présence et action du gaullisme « .
Au premier tour, on compte 37 817 suffrages exprimés.
Claudius Petit, le parachuté, obtient 9 867 voix.
Il devance le candidat PS, Bernard Parmantier, 6 329 voix, le candidat PCF 5 497 voix.
Un candidat centriste réalise 4 798 voix, De Grailly 3 771 voix, le candidat du CNI, soutenu par les Réformateurs ( ce qui laisse songeur sur le sens donné à l'offre politique défendue par Jean Jacques Servan Schreiber ) 2 636 voix.
A gauche, le PSU réalise 2 273 voix et un candidat de la Ligue Communiste 672 suffrages.
A droite, le candidat du FN rassemble 1 974 voix, soit un peu plus de 5 %...
Son nom est assez connu puisqu'il s'agit de Jean Marie Le Pen.
Le second tour voit Claudius Petit battre sans difficulté le candidat PS avec 21 164 voix contre 16 045 voix.
Un candidat socialiste qui deviendra, en 1977, sénateur de Paris.
Sur l'ensemble du 14e arrondissement, la droite est largement devant.
Le nombre des inscrits s'est tassé d'environ 2 500 électeurs au regard des municipales de 1971.
Les deux candidats de droite obtiennent 36 346 voix et les deux candidats de gauche 29 711 voix.
Aux municipales, la droite avait capitalisé 27 508 voix et la gauche réalisé 21 242 suffrages, ce qui fait que l'écart global a peu bougé, passant de 6 266 à 6 735 voix.
En pourcentage, pour aider chacun à comprendre les faits, la gauche fait 45 % des voix en 1973 pour 43,6 % en 1971.
Autre arrondissement où des candidats communistes sont battus par des élus de droite, le 15e arrondissement.
Si les trois députés UDR sont réélus ( Jacques Marette sur Saint Lambert, Nicole de Hauteclocque sur Necker Enfants Malades et partie Grenelle et Claude Roux sur Javel et l'autre partie de Grenelle ), deux de leurs adversaires furent des candidats communistes et un un candidat socialiste.
Sur Saint Lambert, il s'agit de Jacqueline Furdygiel, tandis que Henri Derrien, ouvrier de l'Imprimerie Nationale, est candidat sur Javel Grenelle.
Enfin, un candidat socialiste, Jacques Peskine, est opposé au second tour face à Nicole de Hauteclocque.
Les trois sièges ont la particularité de proposer une triangulaire.
Sur Saint Lambert, Jacques Marette arrive en tête avec 16 239 voix, devnat le réformateur Pichard du Page, 8 047 voix, la candidate PCF 6 615 voix, une candidature radicale de gauche 6 465 voix.
A gauche, le PSU fait 2 424 voix et la Ligue Communiste 743.
A droite, le FN obtient 1 292 suffrages.
Sur Javel Grenelle, Claude Roux est en tête avec 13 288 voix, devant le réformateur Jarry 6 623 voix, Henri Derrien 6 114, le candidat PS 5 968, le candidat PSU 1 767, le candidat FN 943, LO 663 voix.
Sur le siège de Necker Grenelle, Nicole de Hauteclocque est en tête avec 11 979 voix, devant le réformateur Raffenel 5 734 voix, le candidat PS Peskine 4 360 voix, le candidat PCF 3 375 voix.
A gauche, le PSU obtient 1 483 voix et la Ligue Communiste 427.
A droite, le FN réalise 956 voix.
Au second tour, Jacques Marette gagne avec 23 073 voix, contre 15 766 voix pour la candidate communiste et 65 suffrages pour le candidat réformateur.
Claude Roux bat Henri Derrien en réalisant 19 231 voix contre 14 133, 489 voix restant acquises au candidat réformateur.
Enfin, Nicole de Hauteclocque l'emporte avec 14 169 voix, contre 9 296 au candidat PS et 4 713 pour le réformateur, qui s'est clairement maintenu.
Sur l'ensemble du 15e arrondissement, on compte, là encore, environ 3 000 électeurs de moins qu'en mars 1971.
La gauche, au second tour, fait 39 195 voix, contre 5 267 au centre et 56 473 voix pour la droite.
Au second tour des municipales 1971, la gauche avait fait 28 617 voix et la droite 43 008.
En clair, la gauche a progressé de 10 578 suffrages et la droite de 13 465 sur le printemps 71.
La droite, élue avec 60 % des voix aux municipales, capitalise encore 55,9 %, la perte de son influence trouvant son origine dans la présence des réformateurs au second tour.
Enfin, dernier arrondissement où un candidat communiste fut présent au second tour, le 17e.
Cet arrondissement contrasté compte trois députés alors.
Le premier est élu sur une circonscription découpée sur les Ternes et la Plaine Monceau, secteur le plus bourgeois de l'arrondissement, véritable copié collé du 8e et du 16e.
C'est le siège de Bernard Lafay.
Le second est élu sur une partie de la Plaine Monceau et une partie du quartier des Batignolles.
Ce secteur va élire Jean Franck de Préaumont.
Enfin, le troisième siège porte sur le reste du quartier des Batignolles et celui des Epinettes.
Le plus populaire de l'arrondissement, ancien siège de Prosper Môquet en 1936, le père du jeune Guy Môquet dont le nom a été laissé depuis à l'une des stations de la ligne 13 du métro et à une place de l'arrondissement.
C'est là que Louis Régulier, le candidat PCF, parvient à retrouver au second tour François Missoffe, le père de Françoise de Panafieu, liée par apparentements aux De Wendel...
C'est d'ailleurs le seul siège sur lequel la gauche parvient à se qualifier au second tour.
Sur le siège Ternes Monceau, Lafay arrive en tête avec 13 188 voix, contre 7 228 au candidat du Centre Démocrate Labat.
Le candidat PS fait 3 227 voix ( il en manque 259 pour être qualifié pour le second tour ), celui du PCF 1 834.
A gauche, LO fait 536 voix et le Front Progressiste 186.
A droite, le FN fait 771 voix et un divers droite 379.
Sur le siège Monceau Batignolles, De Préaumont arrive en tête avec 10 219 voix, devant le centriste Garson 7 946 voix, le candidat PS 3 718 voix ( il manque, là , 137 voix pour être qualifié au second tour ), le PCF 2 971 voix.
A gauche, un PSU fait 976 voix et LO 476.
A droite, un indépendant obtient 2 365 voix et le FN 706.
Enfin, sur le siège Epinettes Batignolles, François Missoffe est en tête avec 9 924 voix, devant Louis Régulier 5 966 voix, le réformateur Gehan 4 200, le PS 4 126.
A gauche, le PSU fait 1 072 voix et la Ligue Communiste 383.
A droite, trois divers font 808, 591 et 97 voix et le FN obtient 448 suffrages.
Au second tour, les trois candidats de droite sont élus.
Sur Ternes Monceau, Lafay obtient 14 925 voix contre 9 033 pour le candidat réformateur.
Sur Monceau Batignolles, De Préaumont obtient 13 513 voix contre 12 899 pour le candidat centriste, soit une victoire pour le moins faible.
Enfin, sur Epinettes Batignolles, Missoffe domine Régulier en capitalisant 14 724 voix contre 11 910 voix.
138 voix restent libellées Gehan.
La comparaison est évidemment difficile avec les municipales mais notons de tout même qu'on compte plus de 4 600 électeurs de moins qu'en mars 1971.
La gauche avait fait 14 172 voix et le centre 13 200, quand la droite faisait 34 044 voix.
LÃ , nous avons 11 910 voix de gauche au second tour, 22 070 voix centristes et 43 162 voix de droite.
Au premier tour, la gauche a fait 25 471 voix, les réformateurs 19 374 voix et les candidats de droite 40 130 voix.
C'est à dire que les choses ne sont pas aussi simples pour la droite qu'elles ont pu l'être deux ans avant...
Comme on le voit, restent désormais les secteurs où la gauche fut représentée par le PS au second tour ou absente, notamment dans les quartiers les plus huppés de la capitale, comme nous l'avons déjà vu avec le 17e arrondissement.
Dans le premier groupe, on trouve donc les circonscriptions constituées par les 5e, 6e et 9e arrondissements.
Dans le premier cas, l'heureux élu est connu puisqu'il s'agit de Jean Tibéri.
Il arrive en tête avec 13 689 voix, devant le candidat PS Louis Paul Letonturier, 5 269 voix, le candidat communiste 5 048 voix et le candidat réformateur 3 957 voix.
A gauche, le PSU fait 2 240 voix et la Ligue Communiste 670.
A droite, Georges Bidault, ancien Premier Ministre, fait 1 203 voix, un divers droite 976, un centre républicain 638 et le FN 626.
Tibéri est élu au second tour avec 19 051 voix contre 14 437 voix au candidat PS.
Il y a 5 000 électeurs de moins qu'en 1971 dans l'arrondissement, et la gauche passe de 9 186 à 14 437 voix quand la droite passe de 14 124 à 19 051 voix.
De fait, la gauche passe de 39,4 Ã 43,1 %...
Dans le 6e arrondissement, c'est Pierre Bas, maire de l'arrondissement plus tard, qui l'emporte avec 14 102 voix contre 8 433 voix pour la socialiste Cécile Goldet et 5 504 voix pour le réformateur Mathieu.
Au premier tour, Cécile Goldet fait 3 948 voix ( juste 41 voix au dessus de la barre des 10 % des inscrits ), le candidat PCF 2 832 voix et les candidats d'extrême gauche et divers gauche 2 085.
A droite, Pierre Bas fait 10 845 voix, le candidat réformateur 5 349 suffrages, et les divers droite 3 265 voix dont 582 pour le FN.
La gauche gagne 2 351 voix sur les municipales, quand la droite ne gagne que 1 030 voix.
La candidate socialiste fait 30,1 % là où la gauche, sans présence des réformateurs, faisait 31,9 % aux municipales.
Dans le 9e arrondissement, Gabriel Kaspereit est réélu, après avoir obtenu 12 834 voix au premier tour, en capitalisant 15 636 suffrages sur 31 919 exprimés.
Cette victoire à la majorité relative, elle la doit au score du candidat PS, Michel Garnier Thenon, 9 966 voix et à la performance du réformateur Jean Claude Briffault dit Chatriot, 6 317 voix.
Un candidat dont nous retrouverons la trace dans l'action en direction des dissidents d'Europe de l'Est.
Et qui sera encore candidat en 1997 lorsque Pierre Lellouche prendra la siège de Gabriel Kaspereit, devenu dissident du RPR.
Restent les sièges des 7e; 8e et 16e arrondissements ( 4 sièges ) pour lesquels le duel de second tour opposera la droite UDR aux réformateurs ou centristes.
Edouard Frédéric Dupont reprend son siège du 7e en devançant avec 11 400 voix le candidat UDR nanti de 8 243 voix ( le sortant, Michel Caldaguès, ayant renoncé à se présenter ), puis devant le candidat réformateur Jean Jacques Carpentier 5 542 voix.
Les candidats de gauche, dont aucun n'a pu dépasser les 10 % des inscrits, ont obtenu 8 117 voix et les divers droite 2 065 voix dont 1 149 voix pour le FN.
Au second tour, victoire écrasante de Frédéric Dupont avec 20 327 voix contre 9 125 voix au réformateur.
Dans le 8e arrondissement, Maurice Couve de Murville se retrouve élu avec 11 448 voix contre 10 473 au réformateur Philippe Tollu, élu conseiller de Paris en 1971 sur la liste de Frédéric Dupont.
La gauche, éliminée au premier tour, a rassemblé 4 738 voix tandis que Raymond Bourgine, pour le CNI, obtenait 5 332 voix et les autres candidats de droite 815 voix.
La vieille droite antigaulliste s'est donc retrouvée derrière la candidature Tollu, pour faire pièce à Couve de Murville, le dernier premier Ministre de De Gaulle.
Enfin, dans le 16e arrondissement, la guerre ouverte entre réformateurs et anti gaullistes d'une part et UDR de l'autre tourne, dans les deux cas, au bénéfice des indépendants et centristes.
Georges Mesmin ( Centre démocrate ) est élu sur la partie Sud de l'arrondissement avec 23 836 voix contre 21 772 au sortant UDR Michel Habib Deloncle.
La gauche, au premier tour, a réuni 9 323 voix sur 47 407 exprimés ( environ 20 % ! ) et l'on compte 1 585 voix FN.
Arrivé derrière Habib Deloncle au premier tour, Mesmin doit donc son élection au report d'une partie des voix de gauche puisqu'il passe d'un retard de 3 770 voix à une avance de 2 064...
Sur la partie Nord de l'arrondissement, le général Paul Stehlin est élu face l'ancien ministre Jacques Trorial qui fut député de Meurthe et Moselle avant de devenir Secrétaire d'Etat à l'Education Nationale.
Ce Ministre, associé à la réforme Edgar Faure des Universités, sera battu par le général Stehlin et aura, ensuite, un rôle de grand commis de l'Etat, assurant notamment la présidence du Port autonome de Paris.
Attaché au gaullisme, Jacques Trorial votera NON au référendum constitutionnel en 2005 comme, par exemple, Christian Lunet de la Malène.
En tête au premier tour avec 14 527 voix contre 14 309 pour le général Stehlin, Jacques Trorial sera battu en n'obtenant que 16 927 voix contre 17 819 suffrages à son adversaire « centriste « .
Un centriste un peu particulier, d'ailleurs que ce général Stehlin, survivant de l'entrevue de Munich où, capitaine de l'Armée de l'Air, il avait été dans la délégation française, de par sa parfaite connaissance de l'allemand ( il était né en Alsace alors allemande en 1907 ).
Et qui avait attendu le débarquement américain en Afrique du Nord pour se retrouver du côté des Alliés, après avoir été affecté à l'état major de l'armée d'armistice.
Placé en position de réserve, le général Stehlin avait, après la guerre, décidé de servir de représentant en France de sociétés américaines et notamment de la Northrop Corporation, fabricant entre autres à l'époque le F 17.
On se souviendra qu'un bus est venu inopinément mettre un terme à la vie du général Stehlin dans le quartier de l'Opéra alors qu'il était engagé dans une lutte avec Dassault pour équiper certaines armées de l'air européennes de nouveaux chasseurs et qu'il avait pris position, bien entendu, en faveur des appareils US plutôt qu'en faveur du Mirage F1 de la société française...
Il sera remplacé par Gilbert Gantier dans ses fonctions de député de Chaillot et de la Porte Dauphine...
La gauche, sur ce siège, n'a obtenu au premier tour, notons le, que 6 486 voix sur 37 609 exprimés.
Pas de quoi jouer le moindre rôle...
Nous avons donc, en 1973, une forteresse gaulliste quelque peu ébréchée : 7 des 31 sièges parisiens sont passés à gauche, les indépendants et les centristes ont plusieurs élus ( Mesmin, Stehlin, Frédéric Dupont, Guillain de Bénouville, Dominati, Claudius Petit ) et la domination de l'UDR s'est donc rétrécie.
La gauche a enregistré des résultats encourageants, même si elle n'est, au second tour, en tête que dans trois arrondissements sur vingt, une gauche où le PCF est encore la première force sur la capitale.
Le PS et ses alliés ont progressé mais restent encore assez Rive Gauche ( le PS devance notamment le PCF dans les 5e, 6e, 7e, 14e et 15e arrondissements ) et demeurent derrière les communistes.
Et l'écart est encore de plus de 20 000 voix sur l'ensemble de la capitale en faveur du PCF.
Les résultats du second tour de la présidentielle 1974 sonnent, dans ce contexte, comme un avertissement à droite.
Valéry Giscard d'Estaing l'emporte largement, obtenant 604 389 voix sur la capitale, contre 457 429 voix pour François Mitterrand.
L'écart est clair : le rapport de forces est de 56,9/43,1.
Mais le candidat de la gauche se retrouve en tête dans le 11e arrondissement avec 35 287 voix contre 33 446 pour VGE, dans le 13e où il fait 37 885 voix contre 31 875 voix au candidat de la droite, dans le 19e avec 31 867 voix contre 27 018 voix et dans le 20e, où il réalise 41 120 voix contre 35 372 voix.
Le candidat de la gauche se situe entre 45 et 50 % dans le 2e arrondissement, avec 5 325 voix contre 6 449 pour Giscard, dans le 3e om il atteint 9 721 voix contre 10 017, dans le 4e avec 9 146 voix contre 10 658, dans le 10e avec 20 355 voix contre 22 658 voix, dans le 12e avec 31 662 voix contre 37 695 voix, dans le 14e avec 32 109 voix contre 37 443 voix et dans le 18e, avec 46 751 voix contre 47 326 voix.
Toute ressemblance avec une situation connue aujourd'hui est évidemment fortuite ( tu parles ! ).
Le candidat de la gauche est entre 40 et 45 % dans le 5e, où il fait 15 691 voix contre 19 924 pour VGE, et dans le 15e, où il fait 45 299 voix contre 64 300 suffrages pour VGE.
Il est sous les 40 % dans le 1er arrondissement ( VGE : 7 387 ; Mitterrand 4 747 ), dans le 6e ( VGE 19 589 ; Mitterrand 10 321 ), dans le 7e ( VGE 26 881 ; Mitterrand 9 991 ), dans le 8e ( VGE : 18 000 ; Mitterrand 6 394 ), dans le 9e ( VGE 20 484 ; Mitterrand 12 288 ), dans le 16e ( VGE 69 553 ; Mitterrand 20 118 ) et dans le 17e ( VGE 57 353 ; Mitterrand 31 354 ).
Sur 1973, la gauche reprend le 13e et sa progression peut être assez intéressante.
Ainsi gagne t elle un point dans le 5e arrondissement ou encore de près de 5 points sur le secteur 2e et 3e arrondissements.
Les municipales à venir, prochain grand rendez vous parisien, seront l'occasion de marquer une nouvelle évolution.
La suite au prochain numéro...