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Elections municipales de 1977

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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Jeu 28 Avr 2011 23:36

Quelques utiles précisions sur la manière dont le législateur, par la loi de juillet 1976, a réglé le problème de la sectorisation des cinq villes qui, en mars 1977, ont voté de cette manière, pouvant laisser place à une opposition municipale qui aurait remporté quelques secteurs.

Pour Paris, les choses étaient simples : les 20 arrondissements bien connus ont été répartis en 18 secteurs, les quatre arrondissements centraux étant regroupés en deux secteurs de deux ( ensemble les 1er et 4e d'un côté, les 2e et 3e de l'autre ).
Les 8 premiers secteurs ( du secteur 1er – 4e au 10e arrondissement ) élisaient 4 conseillers de Paris, les 12e et 19e arrondissements 6 conseillers, les 11e, 13e, 14e et 20e arrondissements 7 élus, le 17e arrondissement 8 élus, les 16e et 18e arrondissements 9 élus et le 15e arrondissement 11.
Au total, le Conseil de Paris comptait 109 membres et chacun aura remarqué que les quartiers les plus favorables à la droite ne souffraient pas, loin de là, d'une sous représentation.

La gauche ( nous allons nous mettre à la recherche de résultats plus précis par arrondissement ), a remporté les élections dans les 2e-3e arrondissements ( avec la victoire de la liste de Georges Dayan, l'ami de François Mitterrand ), les 11e, 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements.
Soit un total de 40 élus de gauche.

13 élus furent élus sur les listes proches de la candidature de Michel d'Ornano et, par une certaine forme caricaturale, ces élus furent élus dans les 7e et 16e arrondissements ( dans un cas, une liste constituée autour de Frédéric Dupont, dans l'autre autour de Georges Mesmin et Gilbert Gantier ).

Les listes chiraquiennes ont obtenu pour leur part la majorité partout ailleurs et réalisé par conséquent un total de 56 élus.

A Marseille, les 8 secteurs de la ville furent découpés de manière différente de celle d'aujourd'hui.

Les secteurs comprenaient d'abord les 1er et 4e arrondissements ( Vieux Port, Canebière, Cinq Avenues ), ensuite les 2e et 3e arrondissements ( Belle de Mai, Panier ), puis les 6e et 7e arrondissements ( Notre Dame du Mont, Pharo, Endoume, corniche Kennedy ), puis les 8e et 9e arrondissements ( Bonneveine, Calanques, Sainte Marguerite, Mazargues ), ensuite les 5e et 10e arrondissements ( Camas, Timone, Pont de Vivaux, Saint Tronc...), puis les 11e et 12e arrondissements ( Saint Menet, Valentine, Montolivet, entre autres ), ensuite les 13e et 14e arrondissements ( Merlan, Font Vert, Saint Just, etc...), enfin les 15e et 16e arrondissements ( Verduron, l'Estaque, Notre Dame Limite, etc..)
^
Les sept premiers secteurs ont voté pour les listes Defferre et le dernier pour une liste communiste, le PCF obtenant donc 7 élus sur les 63 du conseil municipal de Marseille.

Pour Lyon, les neuf secteurs recouvraient chacun des neuf arrondissements de la ville et seuls le 8e et le 9e ( d'un coté Etats Unis, de l'autre Vaise ) ont voté pour la gauche, celle ci obtenant 12 des 61 élus du conseil municipal lyonnais.

Pour Toulouse, le découpage de la ville se fit en trois parties, reprenant tout ou partie de cinq des quinze cantons toulousains.

Le premier secteur ( qui, de mémoire, vota pour la droite ) comprenait les 1er, 2e, 7e, 8e et 9e cantons.
Ce qui signifie qu'étaient regroupés des quartiers plutôt bourgeois ( Capitole, Esquirol, Saint Etienne ) avec des quartiers résidentiels ( Soupetard, Jolimont, Guilhemery ) et le secteur de l'ancien aérodrome de Montaudran, dédié à l'Aéropostale.

Ce secteur désignait 17 élus au Capitole.

Le second secteur ( 19 élus et qui vota à gauche, si mes souvenirs sont exacts ) comprenait les 3e, 10e, 11e, 12e et 13e cantons.

C'est le Toulouse moderne, au Sud de la ville, autour des quartiers populaires des Arènes et de Saint Cyprien, mais surtout l'ensemble des cités construites dans les années 60 autour du centre universitaire de Rangueil et du Mirail : Bagatelle, Empalot, La Reynerie, ou encore l'ancienne commune de Saint Martin du Touch et ses quartiers de petites maisons individuelles...

Enfin, le troisième secteur comprenait les 4e, 5e, 6e, 14e et 15e cantons.

C'est un peu le secteur de l'autre centre ville de Toulouse, orienté un peu vers le Nord, et comprenant les secteurs de la gare Matabiau, le quartier de la Concorde, le quartier Arnaud Bernard ( quartier populaire longtemps peuplé par les réfugiés espagnols et devenu aussi depuis le quartier maghrébin dans le centre ville et le point de départ des manifestations ouvrières et de gauche ), les quartiers des Sept Deniers et des Amidonniers, le quartier des Minimes ( si cher à Claude Nougaro pour ses «  briques rouges «  ), le quartier cheminot de Bonnefoy, la Barrière de Paris ou encore la Croix Daurade.

C'est que la droite a pu garder la mairie, en l'emportant dans un secteur où l'on ne votait que pour 13 élus.

Enfin, le découpage de Nice fut la démonstration éclatante du sens particulier des équilibres politiques que pouvait avoir Michel Poniatowski.

Ainsi, le premier secteur unisssait à la fois les quartiers populaires comme celui de Saint Roch ou de Riquier, mais aussi le quartier Thiers, Dubouchage, le quartier des Musiciens et ses immeubles de luxe aux teints pastel, la Promenade des Anglais, de quoi permettre à Jacques Médecin ( qui était conseiller de l'un des cantons concernés ) de contrebalancer le canton 3 attaché au vote communiste.

Le second secteur tournait surtout autour de Cimiez, le quartier dédié certes au Festival de Jazz de Nice mais d'abord l'un des quartiers les plus bourgeois de la ville.

Le troisième secteur comportait, entre autres quartiers, le Parc Impérial et le secteur de l'Eglise russe, c'est à dire de quoi assurer un avantage comparatif à toute liste de droite.

Nous chercherons cependant des faits et chiffres plus précis encore sur l'ensemble de ces élections.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede Jean-Philippe » Ven 29 Avr 2011 10:04

A Paris, je crois avoir lu dans le Monde que les listes Chirac ont eu 50 élus (31 RPR), Ornano 15 et d'autres listes de droite 4 élus. La gauche en a obtenu 40 sur 109. Le PC dominanit la gauche dans tous les arrondissements qu'elle a gagné sauf les 2e et 3e.
Lors du vote, Chirac a été élu avec 67 voix contre 40 à la gauche et 2 abstentions.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Ven 29 Avr 2011 10:08

Pour que chacun appréhende au mieux la géographie locale, quelques précisions de plus sur Toulouse et Nice.

Pour la cité occitane, le premier secteur partait des quartiers bourgeois du centre ville ( donc de la place du Capitole ) et couvrait les quartiers plutôt résidentiels, en général, situés à l'Est et au Sud Est ; le second secteur, comme concédé à la gauche, partait de Saint Cyprien et couvrait la totalité des quartiers neufs, notamment autour du Mirail et de ses centres universitaires ( pour mémoire, il s'agit aussi du secteur où se trouvait l'usine AZF ) ; enfin le troisième secteur couvrait la partie centre - centre Nord de la ville et correspondait presque " idéalement " au secteur naturellement en "bascuie' quant au succès de la droite ou de la gauche.

Pour Nice, les trois secteurs étaient de superficie très variable mais participaient du même esprit.

Le premier secteur, c'était le Nice central, mais avec un centre ville où l'on avait à la fois les quartiers les plus huppés ( Musiciens, Promenade des Anglais, avenue Jean Médecin ) et les quartiers populaires ( autour de la gare, notamment ) qui votaient pour le député PCF Virgile Barel, doyen de l'Assemblée en 1973.

Le second secteur était structuré autour de la colline de Cimiez et couvrait de fait les hauteurs de Nice sur le secteur Est de la ville.
Secteur qui a notamment produit les nouveaux cantons de Nice XII et XIII, aux populations plus mixtes que Cimiez...
Enfin, le troisième secteur couvrait l'Ouest de Nice, et notamment la zone aéroportuaire et celle du Marché d'intérêt National.
Un secteur alors en voie d'urbanisation et dont la population était, là encore, plus mixte que ne l'est aujourd'hui.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Ven 29 Avr 2011 15:07

Comme une regrettable approximation m’a fait oublier quelques détails, rappel des faits sur les municipales parisiennes de 1977.

Lors de cette campagne électorale inédite sous la Cinquième République, attendu que c’était la première fois depuis longtemps que Paris élisait un maire au suffrage universel, choisi parmi les membres du Conseil de Paris, la droite s’était divisée en deux grandes listes, l’une menée par le RPR et Jacques Chirac nommée « Union pour Paris « , l’autre par le ministre giscardien Michel d’Ornano, appelée « Protection pour Paris «.

Une exception à cette règle : le 7e arrondissement où se présentait dès le premier tour une liste d’Union de la majorité, conduite par le député RI Edouard Frédéric Dupont, que l’on retrouvera, en 1986, élu avec le soutien du Front National et qui siégeait déjà depuis 1936 à l’Assemblée Nationale…

Les listes chiraquiennes avaient emporté avec elles l’essentiel des députés de droite de Paris, élus ou réélus en 1973, ainsi que la majorité des conseillers de Paris issus de la droite parlementaire.

Ainsi, les listes Chirac comportaient 15 députés dont 11 conseillers sortants, 20 conseillers sortants et 4 autres « notabilités « locales, notamment d’anciens maires d’arrondissement nommés par l’autorité préfectorale.

Parmi les têtes de liste Chirac, figuraient donc, entre autres, Pierre Charles Krieg ( 1er secteur ), Jean Tibéri ( 3e secteur ), Pierre Bas ( 4e secteur, soit 6e arrondissement ), Maurice Couve de Murville (6e secteur, 8e arrondissement ), Gabriel Kaspereit ( 7e secteur, 9e arrondissement ), Claude Gérard Marcus (8e secteur, 10e arrondissement), Charles Magaud (10e secteur, 12e arrondissement ), Christian de la Malène (12e secteur, 14e arrondissement ), Nicole de Hautecloque, veuve du maréchal Leclerc (13e secteur, 15e arrondissement), Joël Le Tac (16e secteur, 18e arrondissement ), tous parlementaires à l’époque, deviennent les têtes de liste de l’équipe Chirac.

On voit aussi apparaître Bernard Pons dans le 17e arrondissement, où la liste chiraquienne est menée par Bernard Lafay, qui est pourtant élu d’essence centriste et est depuis 1968 député rallié au gaullisme après avoir été Sénateur radical.

Les listes d’Ornano s’avèrent un peu plus pauvres sur le plan des parlementaires engagés : Georges Mesmin et Gilbert Gantier dans le 16e arrondissement, Jacques Dominati dans le 2e secteur ( 2e et 3e arrondissements ) où il affronte Nicole Chouraqui, candidate du RPR, Roger Chinaud dans le 18e arrondissement et, un peu de manière surprenante, Pierre Guillain de Bénouville, le député pourtant apparenté RPR du 12e arrondissement.

Même si, pour ceux qui connaissent un peu la vie de l’intéressé, ce positionnement pouvait ne pas tout à fait surprendre…

Sur le recrutement des candidats, les listes chiraquiennes sont assez nettement RPR ( 51 candidats sur 105 au départ, plus un RPR sur la liste Frédéric Dupont ), mais comprennent aussi 14 CDS ( parti pourtant membre de l’UDF ) et 10 candidats issus du CNI dont le patron de presse et sénateur Raymond Bourgine.

Les listes d’Ornano, pour leur part, ne comprennent que 8 candidats RPR ralliés, 27 membres des Républicains Indépendants ( le parti de Michel d’Ornano ), 23 candidats CDS, 11 radicaux et 36 divers droite.

2 autres RI sont présents sur la liste du 7e arrondissement, également riche d’un centriste du CDS.

Au premier tour, les listes Chirac mènent assez nettement l’affaire.

Si, sans surprise, la liste Frédéric Dupont est élue au premier tour avec un peu plus de 60,2 % des voix ( et près de 61 % dans le quartier de l’Ecole Militaire ), les listes Chirac se positionnent le plus souvent en tête de la droite, sauf dans le 2e secteur ( où Jacques Dominati l’emporte avec 33 % contre seulement 12,5 % pour la liste Chirac – Chouraqui ), dans le 10e secteur ( où Guillain de Bénouville l’emporte de peu avec 24,3 % contre 23,6 % pour la liste Magaud – Chirac ), dans le 14e secteur ( 16e arrondissement, où la liste d’Ornano emporte 36,2 % des voix contre 33,4 % à la liste Chirac ) et dans le 16e secteur ( 18e arrondissement, où la liste conduite par Roger Chinaud, le député du Montmartre chic, fait 27,6 % contre 17,6 % pour la liste Le Tac – Chirac ).

Les listes d’Ornano l’emportent également, lors de la primaire à droite, dans les deux arrondissements de gauche que sont le 19e et le 20e arrondissements, mais avec un pourcentage proche des 20 % et une droite ne disposant que du soutien minoritaire de moins de 40 % des suffrages.

Partout ailleurs, les listes Chirac l’emportent, parfois avec de gros écarts comme dans le 9e où la liste Kaspereit fait 38 % contre seulement 16,8 % pour la liste d’Ornano, dans le 8e où la différence est supérieure à 11 points ( l’arrondissement accordant 66,9 % à la droite ).

Les listes d’Ornano dépourvues du soutien de conseillers sortants ou de députés ( dans les 5e, 10e, 11e et 17e arrondissements ) sont battues à plate couture par les listes Chirac, une forme de record étant établie dans le 5e arrondissement où la liste Tibéri Chirac fait 37,7 % contre 14,1 % à la liste d’Ornano, talonnée dans cet arrondissement par la liste écologiste de Brice Lalonde ( 13,9 % ).

La confrontation entre les forces de droite prend parfois des détours proches de la zone d’influence de tel ou tel élu.

Ainsi, le quartier de Bel Air, lieu d’élection de Charles Magaud dans le 12e arrondissement ( cela correspond aux abords du Bois de Vincennes ) donne t il la majorité à la liste Chirac (27,6 % contre 23,1 % pour la liste d’Ornano ) mais celui de Bercy préfère la liste d’Ornano ( 19,9 % pour Magaud, 23 % pour Bénouville ).

On aura d’ailleurs relevé que, comme aujourd’hui, la droite est moins influente sur Bercy qu’elle ne l’est sur Bel Air.

Même observation dans le 18e arrondissement où la partie du quartier des Grandes Carrières ( la face Ouest de Montmartre ) favorable à Roger Chinaud lui donne 30,7 % ( 15,9 % pour la liste Le Tac ), tandis que la partie de Clignancourt ( notamment le secteur autour du Sacré Cœur et descendant sur les boulevards ) élisant Joël Le Tac votait en sa faveur à 23,2 % des voix ( 24,9 % pour la liste Chinaud – d’Ornano ).

Notons aussi que la droite était plus faible ( avec un peu moins de 40 % des voix ) sur les quartiers de la Chapelle et de la Goutte d’Or, élisant alors un député communiste, Louis Baillot.

Dans le 14e arrondissement, Christian Lunet de la Malène se porte en tête de la droite, emmenant la liste Chirac, avec 27,5 % des votes contre 20 % pour la liste d’Ornano.

L’écart se creuse dans le quartier Plaisance, dont il est le député, où il atteint en effet 30,2 % contre seulement 14,8 % pour une liste d’Ornano qui reste très proche du score de la liste Chirac dans les trois autres quartiers, permettant même à la droite d’être majoritaire sur Montparnasse et le Petit Montrouge.

Ceci dit, l’élément sans doute principal de ces municipales 1977, en tout cas pour la droite, c’est que, de manière générale, les listes d’Ornano tendent à incarner, du point de vue de leurs zones de forces, les bastions traditionnels de la droite parisienne ( arrondissements bourgeois de l’Ouest, quartiers centraux marqués par la présence de professions libérales et, de manière un peu surprenante mais en réalité liée aux engagements des uns et des autres, quartiers du 18e et du 12e où sont élus des parlementaires disons emblématiques de ces listes ).

Les listes d’Ornano sont, à bien y regarder, assez proches dans leur zone d’influence, de ce qui reste aujourd’hui à la droite parisienne, et encore, pas en totalité.

Le vote chiraquien de 1977, lui, mord assez largement dans des électorats moins favorisés que le vote giscardien et des quartiers mixtes ( notamment peuplés d’un certain nombre de commerçants et d’artisans ), voire des quartiers populaires de l’Est, ne sont pas loin de lui donner des scores intéressants.

Mais des scores qui s’inscrivent toutefois en retrait de ce qui fut observé durant les années 60, avec le renforcement du gaullisme.

Les faits sont liés : en juin 1968, où l’UDR obtient la quasi-totalité des députés parisiens, elle obtient 33,3 % des voix des Parisiens.

Les listes Chirac, aux municipales de 1977, se situent à 26,2 %.

Ce qui ne retire rien au fait que les listes Chirac sont, de manière générale, plus fortes que les listes d’Ornano à l’Est de Paris et qu’elles subissent donc moins les effets de la coupure entre les deux parties de la capitale.

Pour les forces de gauche, les données sont tout à fait différentes.
En 1977, le Parti Communiste qui compte plusieurs députés ( Gisèle Moreau dans le 13e, Jacques Chambaz dans le 11e, Daniel Dalbéra et Lucien Villa dans le 20e, Paul Laurent et Henri Fiszbin dans le 19e, Louis Baillot dans le 18e ), dispose d’une primauté à gauche et mène donc l’essentiel des listes de gauche, singulièrement dans les arrondissements où la gauche est sortante et majoritaire.

C’est ainsi le cas dans le 18e, le 19e ou le 20e arrondissements.

Les listes de gauche vont cependant être concurrencées par les listes écologistes ( comme quoi rien ne vient de rien ), qui vont en effet réaliser plus de 10 % des suffrages alors que les listes d’Union de la gauche devront se contenter de 32,1 % des suffrages au premier tour.

Si la gauche respecte le vieil équilibre entre l’Est de la capitale et l’Ouest, en marquant notamment son territoire à l’Est, les écologistes sont dans une situation assez originale, Nord Sud, en ce sens qu’ils sont en général plus forts sur la rive gauche et au Sud de Paris que dans la partie Nord et sur la rive droite.

Le second tour mènera la gauche à la victoire dans 6 secteurs : le 2e, le 9e, le 11e, le 16e, le 17e et le 18e secteurs ( 2e, 3e, 11e, 13e, 18e, 19e, 20e arrondissements ), notamment grâce au report des votes écologistes et la droite emportera les 11 onze secteurs en ballottage, mais avec des majorités parfois faibles.

Trois secteurs ont en effet donné de courtes majorités aux élus de droite : le 8e secteur ( 10e arrondissement avec 51,8 % ), le 10e secteur ( 12e arrondissement avec 51,8 % également ), le 12e secteur ( 14e arrondissement avec 50,9 %).

On notera que le basculement de ces arrondissements sera à la base de la victoire de la gauche en 2001.

En termes d’élus, la gauche obtiendra donc 40 mandats, la liste Frédéric Dupont les 4 du premier tour, les listes d’Ornano, devenues listes uniques de droite, les 6 élus du 12e et les 9 élus du 16e et les listes Chirac, le solde, c'est-à-dire un total de 50 élus.

Une comparaison peut fort utilement être produite entre les pourcentages de l’année 1977 et ceux des dernières municipales en 2008.

Si l’on décide de classer le score des listes de droite, en 1977, nous sommes en présence des données suivantes :

En tête le 7e, où la liste unique de la droite est élue avec 60,2 % au premier tour
2 – 16e avec 69,7 % et 100 % au second tour
3 – 8e avec 67 % et 97,75 % au second tour
4 – 17e avec 65,3 %
5 – 6e avec 63,8 %
6 - 9e avec 61,8 %
7 – 1er avec 60,7 %
8 - 15e avec 57,4 %
9 – 5e avec 56,4 %

La droite fait 54,5 % en moyenne au second tour

10 – 4e avec 52 %
11 – 12e avec 51,8 %
12 – 10e avec 51,8 %
13 – 14e avec 50,9 %
14 – 2e avec 50,8 %
15 – 11e avec 46,7 %
16 – 3e avec 46,6 %
17 – 18e avec 47,5 %
18 – 13e avec 43 %
19 – 20e avec 43 %
20 – 19e avec 42 %

Le classement du premier tour 2008 donne les résultats suivants ( scores cumulés des listes UMP Modem et divers droite, sans ajout des votes sur les listes FN )

1 – 16e avec 76,9 %
2 – 8e avec 75,5 %
3 – 7e avec 69,9 %
4 – 6e avec 56,8 %
5 – 15e avec 54,9 %
6 – 5e avec 54,2 %
7 – 17e avec 53,9 %
8 – 1er avec 51,8 %

Il s’agit là des huit arrondissements qui demeurent à droite majoritairement aujourd’hui.

On observera que ces huit arrondissements votaient à droite en 1977 de manière majoritaire, avec un score au-delà de la moyenne de la ville et que la seule exception concerne le 9e arrondissement.

9 – 12e avec 40,8 %
10 – 4e avec 39,5 %
11 – 14e avec 39,3 %
12 – 9e avec 38,8 %
13 – 2e avec 33,1 %
14 – 4e avec 30,4 %
15 – 3e avec 29,8 %
16 – 18e avec 29,8 %
17 – 19e avec 28,7 %
18 – 10e avec 28,7 %
19 – 11e avec 28,5 %
20e – 20e avec 23,8 %

On notera l’écart important entre l’arrondissement classé 8e pour l’influence ( le 1er arrondissement où la gauche est devant dans le plus peuplé des quartiers, celui des Halles, mais battu dans les trois autres quartiers plus bourgeois ) et le suivant ( le 12e arrondissement ) avec une différence de 11 points.

Cette distribution de l’influence de la droite ne semble, sur le court terme, ne lui laisser que peu de chances de reprendre la mairie de la capitale.

Observons aussi, pour la droite, une perte sensible d’influence dans certains arrondissements de l’hypercentre de Paris, avec notamment une perte de 16 points en 30 années dans le 9e,, de 19 points dans le 10e et de 13 points dans le 11e, en tout cas au premier tour.

Et a contrario, un renforcement relatif de la droite dans ses bastions du 8e ( gain de 8,5 points ) et du 16e ( gain de 7,2 points ).

Les pertes sont également fortes dans le 2e ( près de 17 points en 30 ans sur un arrondissement giscardien en 1977 ), comme sur le 18e ( plus de 15 points perdus ) et le 20e ( près de 14 points perdus au premier tour ).

De telles évolutions montrent la perte de soutien des listes de droite dans les couches moyennes et populaires qui avaient pu être tentées par le chiraquisme ( et qui culmineront en 83 et 89 avec le double grand chelem ), comme l’existence d’un électorat plus centriste, parfois susceptible de voter pour un candidat non gaulliste ou chiraquien ou d’être tenté par le vote écologiste.

Ainsi en est il du 5e arrondissement où la liste Modem dépasse les 14 %, du 7e ( où elle est proche des 16 % ) et du 14e, où Marielle de Sarnez frôle les 14 %.

Ces quartiers, notons le, avaient accordé un certain volume de suffrages aux listes Paris Ecologie en 1977.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Ven 29 Avr 2011 15:11

Pour la meilleure compréhension de tous, une série de cartes trouvées sur la Toile et concernant ces élections parisiennes de 1977

[EDIT Vincent : Les cartes sont consultables ici : http://www.planete-echo.net/spip/spip.php?article69]

La palette de couleurs utilisée fait référence non aux arrondissements mais aux quartiers de Paris, qui sont au nombre de 80, soit 4 ( d'où quartier, bien sûr ! ) par arrondissement...

EDIT Vincent le 30/04/2011 à 10:44 -> Suppression des documents et ajout d'un lien vers la source
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede Zimmer » Sam 30 Avr 2011 10:44

vudeloin a écrit:Nicole de Hautecloque, veuve du maréchal Leclerc (13e secteur, 15e arrondissement)


Nicole de Hauteclocque avait, en fait, été l'épouse d'un cousin du maréchal Leclerc.

vudeloin a écrit:dans le 17e arrondissement, où la liste chiraquienne est menée par Bernard Lafay, qui est pourtant élu d’essence centriste et est depuis 1968 député rallié au gaullisme après avoir été Sénateur radical.


Bernard Lafay, qui présidait le Conseil de Paris depuis 1975, était décédé subitement quelques semaines seulement avant le premier tour.

vudeloin a écrit:Les listes d’Ornano s’avèrent un peu plus pauvres sur le plan des parlementaires engagés : Georges Mesmin et Gilbert Gantier dans le 16e arrondissement, Jacques Dominati dans le 2e secteur ( 2e et 3e arrondissements ) où il affronte Nicole Chouraqui, candidate du RPR, Roger Chinaud dans le 18e arrondissement et, un peu de manière surprenante, Pierre Guillain de Bénouville, le député pourtant apparenté RPR du 12e arrondissement.


Sur les listes D'Ornano, on pouvait aussi noter la présence de Françoise Giroud qui, certes, n'était pas parlementaire, mais secrétaire d’Etat à la Culture. Elle affrontait, dans le 15ème arrondissement, Nicole de Hauteclocque.

vudeloin a écrit:Le vote chiraquien de 1977, lui, mord assez largement dans des électorats moins favorisés que le vote giscardien et des quartiers mixtes ( notamment peuplés d’un certain nombre de commerçants et d’artisans ), voire des quartiers populaires de l’Est, ne sont pas loin de lui donner des scores intéressants.

Mais des scores qui s’inscrivent toutefois en retrait de ce qui fut observé durant les années 60, avec le renforcement du gaullisme.

Les faits sont liés : en juin 1968, où l’UDR obtient la quasi-totalité des députés parisiens, elle obtient 33,3 % des voix des Parisiens.

Les listes Chirac, aux municipales de 1977, se situent à 26,2 %.


Contrairement au département de la Corrèze où il avait été à l’origine d’un vrai phénomène électoral, c’est vrai que Chirac ne partait pas de rien, à Paris, où l’implantation gaulliste était déjà importante. Il a toutefois permis à ce qu’on a alors appelé la "chiraquie" de se développer encore, les points culminants de cette ascension étant les deux grands chelems réalisés à l’occasion des élections municipales de 1983 et de 1989.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Sam 30 Avr 2011 12:27

Quelques utiles précisions de la part de Zimmer et l'on pourrait se demander pour le coup s'il n'y avait pas aussi Jean de Préaumont, longtemps député du XVIIe siècle, sur la liste Chirac de 1977...
Mais soit, j'avais fait le choix de ne parler que des parlementaires parisiens candidats, en rappelant pour le coup que Michel d'Ornano, alors Ministre de VGE, était tout de même un parachuté, attendu qu'il était l'élu du Calvados et de la commune de Deauville. ce Paris du week end pour Parisiens souvent un peu fortunés...
Mais bon, avec notre Chirac résident du 6e arrondissement ( rue de Seine pour tout dire ), élu du 5e et député de Corrèze, n'est ce pas ?
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Ven 13 Mai 2011 17:38

Comme ce sujet avait été laissé quelque peu en plan depuis le 30 avril, quelques indications tout de même plus générales sur le contexte de l’époque mais aussi les résultats.

Première observation qui a toute sa valeur d’ailleurs quand on examine les renouvellements électoraux les plus récents, en tout cas au plan municipal : la gauche l’emporte en 1977 mais la droite garde des positions fortes et l’on a même envie de dire quelles positions !

En effet, parmi les cinq premières villes du pays ( Paris, Marseille, Lyon, Toulouse et Nice ), quatre ont gardé en 1977, même si c’est de peu, une municipalité de droite et la dernière, Marseille dispose d’une municipalité socialiste mais qui n’est pas une municipalité d’union de la gauche, puisque Gaston Defferre a décidé de ne pas se plier à la règle commune d’accord avec les communistes.

Il faut dire que l’affaire date de long, et en l’espèce alors, d’une bonne trentaine d’années !

J’y reviendrais à l’occasion dans une autre discussion, sur l’histoire politique de la grande ville phocéenne, dont chacun aura compris qu’elle ne peut que captiver tout apprenti politologue…

La poussée de la gauche est donc sensible dans ce que l’on peut appeler les « grandes villes intermédiaires «, même si la droite dispose encore de mairies significatives dans cet ensemble telles Bordeaux, Strasbourg, Caen ou Dijon, sans compter Metz, Nancy, Rouen ou encore Toulon.

Sur ces huit villes, indiquons d’ailleurs qu’en 2008, le PS va se trouver à la tête des mairies de Metz, Strasbourg, Rouen, Caen et Dijon, ce qui veut bel et bien dire quelque chose…

Prenons les capitales régionales en 1977 : le PS tient les mairies de Lille, Rennes ( conquise cette année là ), Nantes ( idem ), Poitiers ( idem ), Limoges, Clermont Ferrand, Besançon, Montpellier ( prise de 1977 aussi ), soit 9 villes avec le cas de Marseille déjà pointé.

Le PCF, pour sa part, dirige Amiens et Châlons sur Marne, soit deux villes.

La droite, de son côté, outre Paris ( mairie RPR ), Lyon ( mairie UDF ), Strasbourg ( UDF centriste ), Caen ( UDF giscardien ), Bordeaux ( RPR ), Toulouse ( UDF giscardien ), Dijon ( RPR ), Rouen ( UDF centriste ) et Nancy ( UDF radicaux valoisiens ), tient également les mairies d’Ajaccio ( bonapartistes ) et d’Orléans ( UDF giscardien ).

Dans les villes importantes de même catégorie, notons que la droite gère Metz ( UDF centriste ), Toulon ( UDF giscardien ), Perpignan ( UDF socialiste démocrate ), Tours ( divers droite ), Nice ( divers droite ), Troyes ( RPR), Mulhouse ( UDF social démocrate ) ou encore Boulogne Billancourt ( RPR ° et Versailles ( UDF centriste ).

Le PS, pour sa part, contrôle la mairie de Villeurbanne, celle de Grenoble, celle d’Aix en Provence ( même s’il va la perdre après annulation du scrutin de mars 1977 ), celle de Pau ou encore celles d’Angers et de Brest.

Le PCF, pour sa part, gère les villes de Saint Etienne, Reims, Nîmes, Le Mans, Le Havre ou encore Saint Denis et Argenteuil, villes importantes de la banlieue parisienne.

Une bonne part des conquêtes des uns et des autres ont à voir avec l’usure des équipes au pouvoir.

Ainsi, le succès de Georges Frêche à Montpellier doit beaucoup au bilan de l’équipe du sortant, François Delmas, représentant d’une bourgeoisie locale de robe et d’affaires qui n’a pas su accompagner les mutations en cours de la grande ville languedocienne.

D’autres succès ont un côté symbolique : la défaite du Ministre Michel Durafour à Saint Etienne doit autant à l’évolution de la ville ( les 18-21 ans votent pour la première fois ) qu’au fait que le candidat sortant était assimilé au pouvoir de droite, alors en place et particulièrement critiqué, notamment dans les mouvements sociaux locaux.

Mais les succès de génération sont nombreux : c’est vrai pour Ayrault à Saint Herblain, pour Alain Chenard quand il bat Michel Chauty à Nantes, pour Jean Monnier qui bat la vieille équipe conservatrice à Angers ( sans être lui-même un révolutionnaire acharné ), pour Jacques Santrot élu à Poitiers, pour Claude Lamblin élu maire de Reims face aux Taittinger et Falala, représentants de la droite locale, issue des maisons de Champagne et d’un seul coup bousculée, pour l’équipe Robert Jarry Raymond Douyère qui va gagner au Mans devant une droite fatiguée, et j’en passe…

De fait, une bonne partie des élus de droite sortants de 1977 sont usés par le temps, un temps souvent commencé, pour beaucoup, par les législatives de 1958 et les municipales de 1959 et qui vient donc à son terme.
Une droite qui n’a pas su faire face aux évolutions de la France urbaine des années 60, alors même qu’elle l’avait organisée, et dont les cités, les quartiers d’habitat social, les grands ensembles, les ZUP deviennent le ferment de l’alternance.

La défaite de la droite à Reims, c’est la Croix Rouge battant le domaine Pommery !
La victoire de la gauche au Mans, c’est la victoire des Glonnières contre le centre ville !
Et le succès de Frêche à Montpellier, c’est quand La Paillade prime sur la place de la Comédie…

Les quartiers d’habitat social votent massivement à gauche et les villes qui, quasi exclusivement ou en majorité, sont composées de tels secteurs sont nombreuses à basculer à gauche en 1977.

L’exemple net en est fourni par Villeneuve d’Ascq, où de trois petites villes ou villages ( Flers lez Lille, Annappes et Ascq ) tenus par des élus modérés et/ou divers droite, nous allons passer dès 1977 à une ville nouvelle où le premier tour de la municipale sera marqué par une primaire sévère à gauche entre la liste PS de Gérard Caudron et la liste PCF d’Ivan Renar.

Autre exemple, emblématique, en Région Parisienne, celui de Créteil.

Le maire sortant de Créteil, en 1977, est le général Pierre Billotte.
Cet ancien résistant, gaulliste historique, fut même soutenu par la gauche lors d’une élection législative partielle sur Paris en 1958 où il se trouvait opposé à un candidat divers droite, Alexis Thomas, proche des anciens collaborateurs et des poujadistes.

La préfecture du Val de Marne a commencé de connaître le développement qui a fait d’elle la plus peuplée des communes du département aujourd’hui.

Résultat : le premier tour, là encore, comme à Villeneuve d’Ascq, est marqué par une primaire à gauche, entre la liste PS de Laurent Cathala ( qui va l’emporter ) et une liste PCF menée alors par Michel Germa, président du conseil général du Val de Marne depuis un an.

Nettement vainqueur au second tour, Laurent Cathala prendra donc sans coup férir la position au général Billotte.

Pour l’anecdote, le fils du général sera de longues années le premier collaborateur de Michel Germa au conseil général !
La gauche qui gagne en 1977, c’est donc, souvent la gauche des banlieues, la gauche des quartiers HLM, et la situation de la petite couronne parisienne l’illustre avec netteté.

Pour la première fois depuis longtemps, la gauche obtint en effet en 1977 de gérer la majorité des municipalités de la petite couronne avec 72 communes sur 123 et singulièrement, 51 des 80 communes de l’ancien département de la Seine, en dehors de Paris, bien entendu.

Mais c’est aussi une gauche qui contrôle, par exemple, les syndicats communautaires d’aménagement des villes nouvelles de la région Parisienne, à l’exception de Cergy Pontoise, comme Saint Quentin en Yvelines ( présidence PCF ), Evry, Melun Sénart, Marne la Vallée ( présidences PS ).

Et c’est une gauche dont la percée en secteurs urbains comme en villes de banlieue va se traduire aux sénatoriales de septembre 1977.

En effet, lors de ce renouvellement comprenant notamment la région Ile de France, le nombre des parlementaires passe de 283 à 295.

Mais le nombre de sénateurs de gauche connaît une progression : 23 élus communistes et apparentés au lieu de 20, 62 élus PS au lieu de 51, les radicaux de gauche 14 élus au lieu de 8.

Ce qui met la gauche sénatoriale à 99 élus sur 295 au lieu de 79 sur 283.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede Zimmer » Sam 14 Mai 2011 07:59

vudeloin a écrit:Mais les succès de génération sont nombreux : c’est vrai pour Ayrault à Saint Herblain, pour Alain Chenard quand il bat Michel Chauty à Nantes


En 1977, Alain Chénard avait battu, à Nantes, André Morice, à l'époque maire sortant de la ville, ancien ministre de la IVème République et sénateur (jusqu'en 1983), passé du radicalisme au centrisme (il avait notamment soutenu Alain Poher à l'élection présidentielle de 1969) avant de se rapprocher de la majorité giscardienne à partir de 1974. On peut d'ailleurs rappeler qu'Alain Chénard avait, auparavant et comme d'autres élus socialistes nantais, siégé dans l'équipe municipale d'André Morice (il s'agissait alors de ces fameuses alliances appelées "troisième force" dont nous avions déjà parlé ici), avant de rompre avec ce dernier, également en 1974, tandis qu'un certain nombre de socialistes, désormais devenus dissidents, étaient restés fidèles au maire.

Michel Chauty était, quant à lui, maire sortant de Saint-Herblain, effectivement battu par Jean-Marc Ayrault. Après s'être rapproché du RPR, il deviendra maire de Nantes en 1983, battant Alain Chénard, avant d'avoir pour successeur à la tête de cette municipalité, en 1989 (il n'avait alors pas sollicité de second mandat)... le même Jean-Marc Ayrault.
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Re: Elections municipales de 1977

Messagede vudeloin » Dim 15 Mai 2011 22:49

Ce qui ne retire rien au truc du changement de génération d'élus...
Nous en avons d'ailleurs un autre exemple avec Rennes, dans l'Ille et Vilaine, où fut battu Henri Fréville, par Edmond Hervé, futur Ministre de la Santé et encore sénateur aujourd'hui...
Fréville avait quinze ans de mandat de maire dans la capitale bretonne à l'époque et reste pour l'heure le dernier maire de centre droit de la huitième ville universitaire de France.
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