Elections municipales de 1977

[ploumploum]

On peut parler du cas d'Aix en Provence qui bascule à droite après une élection partielle en 1978. Ceci se passant après le recours en Conseil d'État du candidat de droite (Joissains) sur le scrutin de 1977, qui avait reconduit pour moins de mille voix le sortant Ciccolini

[vudeloin]

Comme tu n'étais pas bien vieux en 1977, Jean Philippe, quelqes indications...
Quimper est effectivement l'une des rares communes à maire socialiste sortant à être passée à droite en 1977 ( le vainqueur s'appelait Marc Becam et il sera investi Secrétaire d'Etat aux collectivités locales au lendemain de son succès quimpérois ), mais je vais, dans le fil des autres messages, indiquer quelles villes de plus de 30 000 habitants ( ce sont celles où l'on votait par liste bloquée comme nous l'indique judicieusement ploumploum ) ont ainsi changé de couleur.
Le cas de Cambrai, évoqué par Jean Philippe, est un peu différent et fait en fait référence à une situation propre au Nord de la France sous bien des aspects.
En effet, l'ancien maire SFIO de Cambrai, Raymond Gernez, n'a jamais été un partisan du programme commun de la gauche et une bonne partie de ceux qui l'ont accompagné à la mairie en 1971 se retrouvent sur la liste Legendre victorieuse en 1977...
La même remarque vaut d'ailleurs pour le cas de Maubeuge, déjà noté, comme pour celui de Douai ou de Saint Amand les Eaux, où les maires sortants, SFIO devenus dissidents d'un PS engagé dans l'union de la gauche, ont fini par s'allier avec la droite et, pour certains, intégrer l'UDF au travers du Mouvement Démocrate Socialiste de France devenu ensuite PSD.
Un autre élu un peu connu, Max Lejeune, l'un des Ministres du premier Gouvernement de la Ve République, fit partie de cet ensemble en qualité de Maire d'Abbeville ( Somme ) et de sénateur de ce département.
Pour, sans épuiser le sujet mais tout de même, conclure sur le Nord, rappelons aussi que Pierre Carous, longtemps maire de Valenciennes avant Borloo, avait la même filiation SFIO, tandis que Guy Bricout, maire de Caudry, la cité du tulle, constitue un des exemples ultimes de ces passerelles entre le socialisme nordiste et les divers droite.

[vudeloin]

Avant le changement intervenu par la loi de 1982, le scrutin s'effectuait par liste majoritaire. Seuls les villes de plus de 120000 habs conservaient le principe de proportionnelle.(ordonnance de 1959). Ce système de proportionnelle fut supprimé en 1964.

De plus dans les villes de plus de 30 000 habitants le système institué fut un scrutin de listes bloquées à deux tours, sans panachage et sans fusion de listes possible entre les deux tours. Le seuil pour le deuxième tour était 10% des inscrits (seuil relevé à 12,5% pour 1977)(Le panachage est maintenu en dessous de 30000 Habitants)

Un point évidemment pour ploumploum pour nous avoir indiqué que le mode de scrutin était simplement partagé entre deux grandes catégories : listes bloquées et scrutin majoritaire à deux tours au dessus de 30 000 habitants ; panachage en dessous - je ne vous dis pas ce que cela faisait de dépouiller les votes d'un village de 2 800 habitants où il n'y avait souvent qu'un bureau de vote et où il fallait compter les voix de chaque candidat une par une sur chaque bulletin - !

mais pas encore de point pour quiconque sur les cinq villes sectorisées...

[ploumploum]

Pour les villes sectorisées, je dirais Paris, Lyon, Marseille. Peut être Toulouse....et le cinquième, je ne vois pas

[Zimmer]

Pour les villes sectorisées, je dirais Paris, Lyon, Marseille. Peut être Toulouse....et le cinquième, je ne vois pas

La cinquième ville était Nice.

Malgré le scrutin majoritaire alors en vigueur, cette sectorisation permettait aux oppositions locales d'être représentées au sein des conseils municipaux lorsqu'elles avaient pu être majoritaires dans un secteur.

[ploumploum]

@ Zimmer, j'aurais du mettre Nice, j'avais une vague intuition (mais je n'étais pas sûr ), étant donné que les cinq villes sont celles qui comptent depuis longtemps le plus d'habitants (en métropole)

[Zimmer]

Le cas de Cambrai, évoqué par Jean Philippe, est un peu différent et fait en fait référence à une situation propre au Nord de la France sous bien des aspects.
En effet, l'ancien maire SFIO de Cambrai, Raymond Gernez, n'a jamais été un partisan du programme commun de la gauche et une bonne partie de ceux qui l'ont accompagné à la mairie en 1971 se retrouvent sur la liste Legendre victorieuse en 1977...
La même remarque vaut d'ailleurs pour le cas de Maubeuge, déjà noté, comme pour celui de Douai ou de Saint Amand les Eaux, où les maires sortants, SFIO devenus dissidents d'un PS engagé dans l'union de la gauche, ont fini par s'allier avec la droite et, pour certains, intégrer l'UDF au travers du Mouvement Démocrate Socialiste de France devenu ensuite PSD.
Un autre élu un peu connu, Max Lejeune, l'un des Ministres du premier Gouvernement de la Ve République, fit partie de cet ensemble en qualité de Maire d'Abbeville ( Somme ) et de sénateur de ce département.
Pour, sans épuiser le sujet mais tout de même, conclure sur le Nord, rappelons aussi que Pierre Carous, longtemps maire de Valenciennes avant Borloo, avait la même filiation SFIO, tandis que Guy Bricout, maire de Caudry, la cité du tulle, constitue un des exemples ultimes de ces passerelles entre le socialisme nordiste et les divers droite.

C'est un aspect important de ces élections municipales de 1977 auquel tu fais là allusion : certaines villes, qui jusqu'alors étaient gérées par une alliance appelée "troisième force" et rassemblant des socialistes et des radicaux opposés au Programme commun et des centristes assez éloignés du gaullisme, sont passées de gauche à droite sans toujours changer de maire.

Davantage que les élections municipales précédentes, celles-ci furent particulièrement politisées, dans un contexte où plus de la moitié de la population française résidait désormais dans des communes de plus de 9 000 habitants. Ce scrutin s'est inscrit dans la continuité des élections législatives de 1973, de l'élection présidentielle de 1974 et des élections cantonales de 1976, marquées à la fois par une montée en puissance de la gauche et une bipolarisation accrue, voire achevée (au moins momentanément), de la vie politique française. Même si la gauche devait échouer lors des élections législatives de 1978, il préfigurait aussi sa victoire à l'occasion des élections présidentielle et législatives de 1981.

[vudeloin]

@ Zimmer, j'aurais du mettre Nice, j'avais une vague intuition (mais je n'étais pas sûr ), étant donné que les cinq villes sont celles qui comptent depuis longtemps le plus d'habitants (en métropole)

Vous avez effectivement trouvé les cinq villes concernées et, à la surprise générale, il s'agissait des cinq villes de France alors les plus peuplées !
( On voit que le législateur avait beaucoup d'originalité ! )
Pour Paris Lyon et Marseille, ce n'était que la préfiguration de la fameuse loi PLM ( qui n'a qu'un rapport lointain avec le Train Bleu ;) ) et qui prévoit la sectorisation de ces trois villes en secteurs recoupant soit un, soit deux arrondissements municipaux.
Aujourd'hui, comme chacun sait, Paris est coupé en 20 secteurs, recoupant les vingt arrondissements municipaux, de même que Lyon qui compte 9 secteurs comme les neuf arrondissements municipaux. Pour Marseille, les 16 arrondissements municipaux sont ventilés en huit secteurs de deux arrondissements, disposant d'une continuité territoriale.
En 1977, si Lyon était découpé en neuf secteurs comme aujourd'hui, Paris était réparti en 18 secteurs, les quatre premiers arrondissements étant répartis en deux ( 1er et 4e arrondissements d'un côté, 2e et 3e de l'autre ) et Marseille en 6...
Enfin, Toulouse fut découpé en trois secteurs, tout comme Nice.
Je tâcherais de retrouver le texte de loi qui a procédé à ce découpage, notamment pour voir quelle était la répartition des quartiers de ces villes mais toujours est il que la droite garda Toulouse par 2 secteurs contre 1 tandis que Nice resta favorable à Jacques Médecin en lui accordant une faible majorité dans les trois secteurs, judicieusement assurée par le transfert du vote de Français domiciliés à l'étranger...

[ploumploum]

En parlant de Paris, on peut évoquer le score des écologistes (menés par Lalonde, je crois)au premier tour : 10, %, ce qui prédestine la capitale à devenir un petit noyau du vote "Verts"

[vudeloin]

Une remarque tout à fait pertinente ploumploum !
Le score des écologistes fut en effet assez significatif sur Paris ( plus de 10 % des voix dans un contexte de forte participation ) et je ne peux manquer, vu que la réponse ne m'a pas été donnée, d'indiquer que Brice Lalonde se présentait lui même dans le 5e arrondissement, où la tête de liste de la droite s'appelait Jacques Chirac...