Elections législatives de 1986

[Samarras]

Dans le Val de Loire, je commencerai par le département de Maine-et-Loire, qui gagne un siège. Six sortants, tous d'opposition:
Jean Narquin (RPR); Jean Foyer (RPR); Edmond Alphandéry (UDF-CDS); Jean Bégault (UDF); Maurice Ligot (app.UDF); René La Combe (RPR)

Les résultats sont les suivants:
UDF-RPR 183 767 (55,71%)
PS 100 694 (30,52%)
FN 17 298 (5,24%)
PCF 15 026 (4,55%)
extrême-gauche (deux listes) 5 898 (1,78%)
DVD 2 830 (0,85%)
Nouvelle Action Royaliste 2 230 (0,67%)
FN diss. 2 098 (0,63%)

Dans ce département très ancré à droite, l'instauration de la proportionnelle permet au PS, qui n'y avait jamais eu d'élus sous la Vè République, d'obtenir deux sièges (Ils seront perdus dès le retour au scrutin majoritaire). Il reste nettement distancé néanmoins par l'union de l'opposition. Signe du passé chouan de l'Anjou, c'est aussi le seul département où une liste royaliste est présente, avec un très faible score néanmoins. Sont élus:
UDF-RPR (5): Jean Foyer, Maurice Ligot, Jean Narquin (qui cèdera sa place en 1988 à sa fille, Roselyne Bachelot), Edmond Alphandéry et Jean Bégault
PS (2): Ginette Leroux et Jean-Claude Chupin
Décédée en cours de mandat, Ginette Leroux sera remplacée par Jacques Percereau.

[Samarras]

La Mayenne, qui a trois sièges, n'avait elle non plus jamais eu de députés de gauche sous la Vè République. En 1981 ont été élus:
François D'Aubert (UDF-PR); Henri De Gastines (RPR); Roger Lestas (UDF-PR)
La proportionnelle doit permettre au PS de prendre l'un de ces trois sièges, sauf qu'il part très divisé. Solférino a en effet parachuté le député sortant de Paris Jean-Paul Planchou, provoquant la constitution par les locaux d'une liste dissidente, conduite par le maire de Laval, André Pinçon. Dans ces conditions, il n'était pas exclu que les trois sièges restent à la droite (Mais qui était le n°3 de la liste???). Curieusement, François D'Aubert, qui avait acquis une petite notoriété par ses coups d'éclat à l'Assemblée nationale et alors que ce département est plutôt acquis à l'UDF, n'est que n°2 de la liste.

Voici les résultats:
UDF-RPR 88 830 (59,78%)
PS diss. 32 906 (22,14%)
PS 15 165 (10,20%)
FN 5 350 (3,60%)
PCF 3 786 (2,54%)
extrême-gauche 1 554 (1,04%)
DVD 989 (0,66%)

Et les élus:
UDF-RPR (2): Henri De Gastines et François D'Aubert
PS diss. (1): André Pinçon
Comme presque partout dans les mêmes conditions, le régional de l'étape surclasse nettement le parachuté.Elu, André Pinçon ne siègera cependant que deux ans, battu dès le rétablissement du scrutin majoritaire en 1988.

[Samarras]

La Sarthe, qui garde ses cinq sièges, avait pour sortants:
Gérard Chasseguet (RPR); Raymond Douyère (PS); Guy-Michel Chauveau (PS); François Fillon (RPR); Pierre-Etienne Gascher (ex-RPR)
Pierre Gascher, qui avait pris position en faveur des séparatistes de Nouvelle-Calédonie contre l'avis quasi-unanime du reste du RPR, n'a logiquement pas été réinvesti. Notons toutefois qu'il reviendra à l'Assemblée nationale en 1993.

Les résultats sont ceux-ci:
UDF-RPR 129 342 (48,99%)
PS 82 704 (31,33%)
PCF 33 861 (12,82%)
FN 14 062 (5,32%)
extrême-gauche 4 001 (1,51%)

Sont donc élus:
UDF-RPR (3): François Fillon, Gérard Chasseguet et Georges Bollengier-Stragier
PS (2): Raymond Douyère et Guy-Michel Chauveau
Tous les pronostics donnaient 3 sièges à l'union de l'opposition et 1 au PS. Le suspense ne portait que sur le dernier siège à attribuer. Il revient au PS, au détriment du n°4 de la liste RPR-UDF (Si l'un des contributeurs connaît son identité, son aide est la bienvenue!). Celle-ci n'atteint pas 50% des suffrages, contrairement à toutes les prévisions.

[PhB]

La Sarthe, qui garde ses cinq sièges, avait pour sortants:
Gérard Chasseguet (RPR); Raymond Douyère (PS); Guy-Michel Chauveau (PS); François Fillon (RPR); Pierre-Etienne Gascher (ex-RPR)
Pierre Gascher, qui avait pris position en faveur des séparatistes de Nouvelle-Calédonie contre l'avis quasi-unanime du reste du RPR, n'a logiquement pas été réinvesti. Notons toutefois qu'il reviendra à l'Assemblée nationale en 1993.

Les résultats sont ceux-ci:
UDF-RPR 129 342 (48,99%)
PS 82 704 (31,33%)
PCF 33 861 (12,82%)
FN 14 062 (5,32%)
extrême-gauche 4 001 (1,51%)

Sont donc élus:
UDF-RPR (3): François Fillon, Gérard Chasseguet et Georges Bollengier-Stragier
PS (2): Raymond Douyère et Guy-Michel Chauveau
Tous les pronostics donnaient 3 sièges à l'union de l'opposition et 1 au PS. Le suspense ne portait que sur le dernier siège à attribuer. Il revient au PS, au détriment du n°4 de la liste RPR-UDF (Si l'un des contributeurs connaît son identité, son aide est la bienvenue!). Celle-ci n'atteint pas 50% des suffrages, contrairement à toutes les prévisions.

Sauf erreur, si le siège s'était joué entre les listes UDF-RPR et PCF, c'est ce dernier qui aurait remporté un siège plutôt qu'un quatrième pour la droite (129345/4=32335,5<33861).
Le PS a surclassé le PCF et non la droite pour le cinquième siège. Une répartition à gauche à peine différente, avec un PCF à 14,72% et un PS à 29,43% (pour un total identique) aurait donné le siège au PCF.

[Samarras]

La Sarthe, qui garde ses cinq sièges, avait pour sortants:
Gérard Chasseguet (RPR); Raymond Douyère (PS); Guy-Michel Chauveau (PS); François Fillon (RPR); Pierre-Etienne Gascher (ex-RPR)
Pierre Gascher, qui avait pris position en faveur des séparatistes de Nouvelle-Calédonie contre l'avis quasi-unanime du reste du RPR, n'a logiquement pas été réinvesti. Notons toutefois qu'il reviendra à l'Assemblée nationale en 1993.

Les résultats sont ceux-ci:
UDF-RPR 129 342 (48,99%)
PS 82 704 (31,33%)
PCF 33 861 (12,82%)
FN 14 062 (5,32%)
extrême-gauche 4 001 (1,51%)

Sont donc élus:
UDF-RPR (3): François Fillon, Gérard Chasseguet et Georges Bollengier-Stragier
PS (2): Raymond Douyère et Guy-Michel Chauveau
Tous les pronostics donnaient 3 sièges à l'union de l'opposition et 1 au PS. Le suspense ne portait que sur le dernier siège à attribuer. Il revient au PS, au détriment du n°4 de la liste RPR-UDF (Si l'un des contributeurs connaît son identité, son aide est la bienvenue!). Celle-ci n'atteint pas 50% des suffrages, contrairement à toutes les prévisions.

Sauf erreur, si le siège s'était joué entre les listes UDF-RPR et PCF, c'est ce dernier qui aurait remporté un siège plutôt qu'un quatrième pour la droite (129345/4=32335,5<33861).
Le PS a surclassé le PCF et non la droite pour le cinquième siège. Une répartition à gauche à peine différente, avec un PCF à 14,72% et un PS à 29,43% (pour un total identique) aurait donné le siège au PCF.

Vous avez raison, après Guy-Michel Chauveau, le mieux placé était le communiste Daniel Boulay (avec 1500 voix d'avance sur l'union UDF-RPR). Mais mon commentaire portait sur les pronostics d'avant élection et ils étaient plutôt en faveur de quatre sièges à droite que de l'élection d'un communiste. Ce n'est d'ailleurs pas le seul département où le verdict des urnes a infirmé les prédictions.

[Samarras]

Remontons vers la Picardie. Une des particularités qui m'a toujours frappé concernant cette région est le décalage entre la Picardie "réelle" et la Picardie "légale". En effet, alors qu'entre 1970 environ et les années 2000, elle vote toujours nettement plus à gauche que la moyenne (à tout le moins lors des élections présidentielles et en tout cas pour l'Aisne et la Somme, c'est moins vrai pour l'Oise), les trois conseils généraux, les sénateurs et souvent les députés sont majoritairement de droite. Cela tient à plusieurs facteurs (poids des notables, surreprésentation rurale, dissidence de Max Lejeune et des siens...), mais c'est un autre sujet...

L'Aisne donc pour commencer garde cinq députés. Les sortants sont:
Robert Aumont (PS); Daniel Le Meur (PCF); Jean-Pierre Balligand (PS); Roland Renard (PCF); Bernard Lefranc (PS)
Le premier a été évincé par étapes, tandis que qu'au PCF, qui ne pouvait espérer qu'un seul élu, la tête de liste revient à Daniel le Meur au détriment de Roland Renard, moins dans la ligne (et qui finira d'ailleurs par quitter le parti).
Voici les résultats:
UDF-RPR 108 245 (39,12%)
PS 95 236 (34,42%)
PCF 43 307 (16,65%)
FN 25 399 (9,18%)
extrême-gauche 4 457 (1,61%)
DVD 26 (0,00%) ???

Sont élus:
UDF-RPR (2): André Rossi et Jean-Claude Lamant
PS (2): Jean-Pierre Balligand et Bernard Lefranc
PCF (1): Daniel Le Meur
Pas réellement de surprise, même si l'opposition avait espéré un troisième siège. Le faible écart avec le PS (la gauche dans son ensemble dépasse encore 50%) et la percée du FN ont rendu cette possibilité caduque.

[Samarras]

L'Oise à la différence de sa voisine orientale a connu une forte croissance démographique depuis 1958 et gagne deux sièges. Les députés sortants sont:
Marcel Dassault (RPR); Roland Florian (PS); Jean-Pierre Braine (PS); Jean Anciant (PS); Guy Vadepied (PS)

En 1986, les résultats sont:
UDF-RPR 138 881 (42,02%)
PS 105 379 (31,88%)
FN 35 554 (10,75%)
PCF 35 283 (10,07%)
deux listes d'estrême-gauche 10 425 (3,15%)
MRG 5 481 (1,65%)
div. 1 475 (0,44%)

Les élus sont donc:
UDF-RPR (3): Marcel Dassault, Robert Hersant et Jean-François Mancel
PS (3): Jean Anciant, Roland Florian et Guy Vadepied
FN (1): Pierre Descaves
Malgré dix points d'écart, opposition unie et PS font jeu égal en sièges (mystère de la proportionnelle...); les sondages donnaient plutôt 4 élus à la première et seulement 2 au second.Arthur Dehaine, n°4 de la liste Dassault, rate l'élection de très peu, mais siègera néanmoins après le décès de ce dernier, survenu peu de temps après le scrutin.
Le FN obtient son seul élu de Picardie, mais l'événement est le retour à l'Assemblée de Robert Hersant. Ancien député de l'Oise sous différentes étiquettes (de gauche ou de droite...), il avait quitté le département en 1978 pour tenter de se faire élire à Neuilly/Seine.Sans succès...Il revient donc dans son département d'origine, au grand dam des élus locaux de l'UDF, au premier chef François-Miche Gonnot, adjoint au maire de Compiègne, qui pensait que la place éligible réservée à son parti lui revenait. Cela explique peut-être les scores décevants de la liste dans la région de Compiègne, d'autant que le maire, Jean Legendre, n'a jamais caché son hostilité au patron du Figaro et à son passé sous l'occupation. Et par conséquent la non obtention du quatrième siège promis...

[Samarras]

Terminons avec la Somme, qui passe de cinq à six sièges. Sont sortants:
Jean-Claude Dessein (PS); Jacques Fleury (PS); Michel Couillet (PCF); Jacques Becq (PS); André Audinot (DVD)
André Audinot, unique député sortant de l'opposition, prend logiquement la tête de la liste d'union. Au PCF en revanche, Michel Couillet est évincé au profit de l'apparatchik Maxime Gremetz, pourtant battu en 1981, mais membre du comité central et très en cour auprès de Georges Marchais.

Ce qui donne:
UDF-RPR 107 931 (36,76%)
PS-MRG 89 732 (30,56%)
PCF 42 691 (14,54%)
FN 23 827 (8,11%)
RPR diss. 15 981 (5,44%)
extrême-gauche (deux listes) 8 220 (2,79%)
DVD (deux listes) 4 706 (1,76%)

Vont donc siéger au Palais-Bourbon:
UDF-RPR (3): André Audinot, Gilles De Robien et Joël Hart
PS (2): Jacques Fleury et Jean-Claude Dessein
PCF (1): Maxime Gremetz
Le décès d'André Audinot, survenu très peu de temps après le scrutin, ouvre les portes de l'assemblée au n°4 de sa liste, Pierre Claisse. En revanche, Jean-Louis Massoubre, ancien député RPR battu en 1981, ne parvient pas à récupérer son siège à la tête d'une liste dissidente.
A noter qu'enfin qu'en 1988, le fils d'André Audinot, Gauthier, candidat en Isère en 1986, viendra se faire élire dans l'ancienne circonscription de son père (Péronne), terre sociologiquement de gauche mais qui n'a pourtant curieusement élu que des députés de droite depuis 1958.

[Samarras]

En Poitou-Charentes, commençons par la Charente, qui passe de trois à quatre sièges. En 1981, elle avait élu:
Jean-Michel Boucheron (PS); Bernard Villette (PS); André Soury (PCF).

Les Charentais ont émis le 16 mars les votes suivants:
RPR-UDF 81 877 (43,90%)
PS 64 837 (34,76%)
PCF 26 498 (14,20%)
FN 8 737 (4,68%)
extrême-gauche (deux listes) 4 267 (2,27%)
DVD 272 (0,14%)

Ils envoient donc au Palais-Bourbon:
UDF-RPR (2): Francis Hardy et Georges Chavanes
PS (2): Jean-Michel Boucheron et Jérôme Lambert (petit-neveu de F.Mitterrand et porte-parole des "motards en colère")
Malgré un résultat très supérieur à la moyenne nationale du PCF, André Soury ne parvient pas à garder son siège. Ses bons résultats autour de Confolens (son ancienne circonscription) ne compensent pas le déficit de voix dans le reste du département. Notons enfin que l'entrée au gouvernement de Georges Chavanes permet finalement à Pierre-Rémi Houssin, son suivant de liste, de siéger.

[Samarras]

En Charente-Maritime voisine, le nombre de sièges reste inchangé à cinq. Les sortants sont:
Colette Chaigneau (MRG, suppléante de Michel Crépeau, MRG également et nommé au gouvernement); Jean-Guy Branger (app.UDF); Roland Beix (PS); Philippe Marchand (PS); Jean De Lipkowski (RPR)

Exception en Poitou-Charentes: RPR et UDF font ici listes à part. Jean-Guy Branger, bien qu'apparenté UDF (mais il est vrai qu'il a débuté au RPR!), a pris la seconde place sur la liste gaulliste (on verra plus loin que bien lui en a pris), tandis que le FN est conduit, ce qui est assez rare, par un ancien député (poujadiste), Marcel Bouyer.
Les résultats sont:
PS-MRG 96 472 (35,57%)
RPR 95 241 (35,11%)
UDF 34 144 (12,58%)
PCF 22 965 (8,46%)
FN 19 014 (7,01%)
extrême-gauche 3 369 (1,24%)

Sont donc élus:
PS-MRG (2): Michel Crépeau et Philippe Marchand
RPR (2): Jean De Lipkowski et Jean-Guy Branger
UDF (1): Dominique Bussereau
Sans surprise, les deux principales listes s'arrogent deux sièges chacune. L'une et l'autre avaient espérer obtenir en sus le cinquième siège, qui revient assez logiquement à l'UDF "officielle", à travers Dominique Bussereau. Celui-ci débute ainsi une carrière qui se révèlera fructueuse.