manudu83 a écrit:Depuis l'intérieur, j'ai cru comprendre que l'objectif sera aux alentours de 25-28 sièges pour le PS. Cyniquement, plus il y aura de liste de gauche, plus il y aura de liste en dessous du seuil de répartition, et plus le PS qui pense passer en tête de la gauche rafflera de sièges.
Cet objectif me paraît très ambitieux! Pour mémoire, le PS avait décroché 31 sièges en 2004, dans un contexte autrement plus favorable. Il n'en avait gardé que 14 en 2009! Auparavant, avec la circonscription nationale, le PS tournait autour de 20-22 sièges (et il y avait plus de sièges à pourvoir!), sauf en 1994 où avec la concurrence de la liste Tapie il n'en avait décroché que 15.
2004, c'était vraiment l'exception, je vois mal, avec l'impopularité du gouvernement, comment le PS pourrait seulement prétendre approcher cet exploit.
Par ailleurs, s'agissant du mode de scrutin, le système actuel n'est pas forcément beaucoup plus avantageux pour le PS . Ainsi, les circonscriptions interrégionales ne lui a guère donné en 2009 qu'environ un siège en plus que ce qu'il aurait eu avec la circonscription unique. Le PS a été nettement surreprésenté en 2004 (29% des voix, 40% des sièges). Ce fut au tour de l'UMP en 2009 (28% des voix, 38% des sièges).
La surreprésentation est beaucoup moins nette pour le parti arrivé second (un peu moins de 17 % des voix, environ 22% des sièges pour l'UMP en 2004, 16% des voix et 19% des sièges pour le PS en 2009). En ne prenant en compte que les suffrages "utiles" (au dessus de 5%), la prime accordée au second par le découpage actuel est encore moins nette: 18% des voix utiles pour l'UMP en 2004, 17,5% pour le PS en 2009.
Revenir à la circonscription nationale ne serait pas une grosse perte pour le PS, sauf à ce qu'il prétende arriver faire aussi bien qu'en 2004!
Dans ces conditions, ne serait-il pas plus intéressant pour le PS de faire cette petite concession à ses alliés pour les amadouer, plutôt que de s'accrocher à ce mode de scrutin baroque pour un ou deux sièges sauvés?