Quel candidat de droite en 2017 ?

[spinto]

Les cohabitations ont peut-être (sans doute) sauvé Mitterrand et Chirac, mais ils les avaient subies et non choisies. Ici, on imagine que, dans le seul but de maximiser ses chances de réélection, Hollande provoquerait volontairement une dissolution à peu ou prou un an du grand rendez-vous politique que constituent élections présidentielle et législatives.
Je ne crois pas du tout à ce scénario : ce serait à mon sens un suicide politique, à la fois acte suprême de l'irresponsabilité d'un homme (coût des élections anticipées, perte de temps que constituerait nécessairement l'alternance - que pourrait faire un gouvernement en un an) et aveu définitif de son incapacité à obtenir des résultats probants (dès lors, pourquoi le réélire ?).

L'actuelle opposition serait vent debout pour dénoncer ce qui serait le plus grand fait du prince de la Vème République, et je doute que la majorité (notamment celle ayant tendance à "fronder") accepte sereinement de jouer les bons soldats sacrifiés.

[Corondar]

Sans doute, mais clairement pas 80% dans le cas d'un Le Pen/Sarkozy.

De toutes façons, quelque soit l'éventuel adversaire (issu de la droite) de Marine Le Pen dans un hypothétique second tour, je ne la vois pas faire moins de 25-30% (plutôt 30 que 25 à mon avis). On est plus en 2002, et Marine n'est pas Jean-Marie. L'identité éventuelle du candidat de la droite la ferait varier entre 30 et 40% je pense. Par contre, si elle était opposée au candidat PS (cas peu probable dans la situation actuelle), alors là elle pourrait rêver à un score entre 40 et 45%.
Mais c'est là que réside la quadrature du cercle pour la candidate FN en 2017 : pour un bon score de premier tour il lui faut un candidat PS dans les choux, et pour un excellent score de second tour il lui faut un adversaire socialiste. L'idéal pour elle serait une multiplication de candidatures sérieuses à droite (à gauche ce sera assurément le cas, probablement couplée à une impopularité abyssale de l'exécutif sortant), idéalement au moins deux candidats issus de l'UMP (mais même dans l'état déplorable que connait actuellement ma chapelle, je doute qu'on en vienne à lui faire ce cadeau là). Hélas pour elle, l'électorat de droite est globalement plus "discipliné" que l'électorat de gauche et moins abstentionniste. Et les précédents de 2002 et 2012 ont montré qu'un FN haut n'empêchait pas forcément un candidat de droite de se qualifier. Et le précédent de 1995 a même montré qu'une droite divisée pouvait être présente au second tour (et même l'emporter).

[ligerien]

Maintenant que Copé est cramé, je ne vois pas comment on aura un autre candidat en dehors du trio Sarkozy, Juppé et Fillon.
Ça m'étonnerait qu'on laisse émerger une nouvelle figure. On trouvera toujours que l'un 3 membres du trio nommé ci-avant aura plus épaisseur.

Après toujours à droite, je n'évacue pas d'emblée une candidature centriste qui puisse aller au bout, surtout dans une hypothèse où le PS présenterait Hollande et l'UMP ne présenterait pas Juppé. Si la qualification pour le second tour se joue sur des niveaux de type 2002, le loto du 1er tour peut offrir des perspectives à un Bayrou.

Depuis 2007, les électeurs de gauche sont déjà sur une démarche de vote contre la droite. A droite, on a surtout voté contre le socialisme et Hollande en 2012. Ces démarches peuvent aboutir à un vote pour le plus petit dénominateur commun.

[Corondar]

Maintenant que Copé est cramé, je ne vois pas comment on aura un autre candidat en dehors du trio Sarkozy, Juppé et Fillon.
Ça m'étonnerait qu'on laisse émerger une nouvelle figure. On trouvera toujours que l'un 3 membres du trio nommé ci-avant aura plus épaisseur.

Si il y a en effet de fortes probabilités que le futur candidat de l'UMP soit parmi ces 3 là, je serais tout de même nettement moins affirmatif que vous. En effet, qui en 2009 aurait mis François Hollande dans le top 3 des candidats PS potentiels pour 2012 ? Pas grand monde à mon avis. L'introduction d'un système de primaires ouvertes dans le mode de désignation des candidats présidentiels des deux principaux partis rend les pronostiques et les affirmations beaucoup plus compliqués qu'autrefois.
Aux États-Unis on se souvient tous du challenger Obama battant la candidate "obligatoire" Clinton. Même si le système des primaires en France est plus fermé (moins long, moins influencé par l'argent et le "momentum"), il n'en reste pas moins ouvert à la surprise (en 2012 au PS : troisième place pour Montebourg, naufrage de Royal...).
Quant à une éventuelle élection d'un candidat centriste je reste sceptique. Celle de VGE en 1974 s'est faite dans un contexte très particulier. Depuis le centre est une entité complexe, à l'influence variable et éclatée. Et, à mon avis, Bayrou n'est plus le candidat centriste idéal qu'il fut jadis. Ses revirements d'alliance successifs ont troublé son image. Et si les déchirements centristes sont nettement moins médiatisés que ceux du PS ou de l'UMP, ils n'en sont pas moins réels entre toutes ses chapelles.

[ligerien]

En 2011, il ne vous aura pas échappé que la finale de la primaire de la gauche avait opposé les 2 anciens premiers secrétaires du parti. Même si Hollande (ou plutôt DSK lui-même...) a fait mentir les pronostics initiaux, FH n'est pas parti seul et de rien comme le voudrait la légende. Les élus locaux et nationaux se sont positionnés, même si la primaire était ouverte, ce sont les 2 qui avaient le plus d'élus derrière eux qui se sont retrouvés en finale.

S'il n'y avait pas eu Bygmalion, Copé aurait pu être en 2016 ce que Hollande a été en 2011, à ceci près que Jospin (Fillon), Fabius (Juppé), et Mitterrand (Sarkozy) n'étaient pas candidats.

Le Maire, NKM n'auront jamais autant de soutiens. Bertrand s'en rapprocherait le plus, mais en 2016 cela fera 6 ans qu'il aura lâché les rennes du parti, de quoi défaire quelque peu les réseaux construits.

Pour le Centre, je n'ai pas de certitudes, mais je me dis qu'au jeu du vote "contre".

Pour la comparaison américaine, la grande différence c'est qu'on est jacobins et que les américains sont anti-jacobins. Les états-majors fédéraux des partis ne pèsent pas très lourd. Les Présidents des États Unis se recrutent parmi les gouverneurs (GW Bush, Clinton, Reagan, Carter) les sénateurs (Obama), ou à la CIA ! (GHW Bush) et pas parmi les chefs de parti.

[Eco92]

il n'en reste pas moins ouvert à la surprise (en 2012 au PS : troisième place pour Montebourg, naufrage de Royal...).

C'était quand même tout sauf des surprises. Il apparaissait évident à tous les analystes (sauf peut-être à Royal elle-même) que son score serait ridicule. Montebourg a fait un score assez logique aussi, et il ne sortait pas de nulle part.

La seule vraie surprise c'est qu'avec 5% des voix Valls soit aujourd'hui premier ministre mais ça c'est un autre sujet.

[Corondar]

il n'en reste pas moins ouvert à la surprise (en 2012 au PS : troisième place pour Montebourg, naufrage de Royal...).

C'était quand même tout sauf des surprises. Il apparaissait évident à tous les analystes (sauf peut-être à Royal elle-même) que son score serait ridicule. Montebourg a fait un score assez logique aussi, et il ne sortait pas de nulle part.

La seule vraie surprise c'est qu'avec 5% des voix Valls soit aujourd'hui premier ministre mais ça c'est un autre sujet.

Oui, enfin c'est très facile à dire à posteriori.
Pour rappel : http://www.csa.eu/multimedia/data/sonda ... e-2012.pdf

Clairement, au début de la campagne des primaires socialistes de 2011, Royal était plutôt sur le créneau "troisième place faiseuse de roi". Et Montebourg partait de très bas. Son bon score des primaires fut la vraie surprise du scrutin, grâce à une bonne campagne, de bons thèmes et de bons débats. Avant ces primaires, Montebourg était surtout connu au PS comme un trublion poil à gratter, avec peu de troupes, qui parlait fort et qui menaçait régulièrement de quitter le parti avec perte et fracas, sans jamais franchir le Rubicon (cela rappelle beaucoup son attitude actuelle au gouvernement d'ailleurs).
Encore une fois, je pense moi aussi qu'il y a de très fortes chances que le candidat de l'UMP en 2017 soit parmi le tiercé évoqué à l'heure actuelle. Je souligne juste que sans le système des primaires on a parfois eu des surprises sur les candidats, et que ce nouveau mode de désignation rajoute indéniablement une part d'inconnu supplémentaire. Nonobstant le fait d'ailleurs que je suis à peu près certain que tous les trois ne se lanceront pas dans la bataille finale. Tout comme le phénomène Royal avait balayé les éléphants du PS en 2006, on ne peut pas exclure qu'une personnalité de droite ne balaye aussi les candidats établis.

[Kerxizor]

Alain Juppé candidat aux primaires.

http://tempsreel.nouvelobs.com/politiqu ... l-ump.html

L'annonce est faite pour prendre de cours Nicolas Sarkozy et on peut s'interroger : pourquoi aller se griller à diriger le parti quand tes principaux concurrents (Juppé, Fillon, Bertrand) pourront tranquillement se démarquer pour préparer leur campagne ?

Autre chose contrairement aux primaires US les candidats en France se déclarent de manière très anticipée alors qu'on ne sait même pas quand aura lieu la primaire ni comment les participants pourront voter...

[Corondar]

En effet, l'annonce peut paraître précoce. Cela dit, si Juppé est certain de vouloir tenter sa chance, pourquoi pas... D'autant que ça complique en effet les options de Sarkozy (en même temps je suis persuadé que Sarkozy ne sera in fine ni candidat à la présidence du parti ni aux primaires). Dommage que je ne puisse pas participer aux universités de rentrée de l'UMP cette année, j'aurais pu prendre la température des échos rencontrés par cette annonce, et son impact sur les sarkholatres.

[pop03]

Je redonne un sondage qui est peut être passé inaperçu.

Sondage BVA du 6 au 15 octobre 2015 sur un échantillon représentatif de 11 244 personnes inscrites sur les listes électorales.

Primaire à droite
1er tour:
Nicolas Sarkozy: 38%
Alain Juppé: 31%
Bruno Le Maire: 11%
François Fillon: 8%
Nadine Morano: 5%
Xavier Bertrand: 2%
NKM: 2%
Hervé Mariton: 2%
Jean-François Copé: 1%

2nd tour:
Nicolas Sarkozy: 52%
Alain Juppé: 48%