Corondar a écrit:Fabien a écrit:Corondar a écrit:Nouveau sondage :
http://www.msn.com/fr-fr/actualite/fran ... lsignoutmdLes enseignements :
1) Juppé contient autant que Sarkozy (voire mieux) la poussée FN, tout en mordant mieux sur l'électorat centriste et PS
2) Marine Le Pen reste très élevée
3) Hollande est toujours dans les choux, moins face à Sarkozy que Juppé
4) Bayrou et Mélenchon flirtent tous les deux avec les 10%
Si Bayrou se rallie effectivement à Juppé, ce dernier peut tirer son épingle du jeu dans le cadre des primaires (la stratégie du "c'est moi le candidat le plus efficace dans les sondages" a fait ses preuves dans d'autres primaires).
L'autre gros avantage de Juppé en interne au parti, c'est son âge en fait : avec lui, les quadras-quinquas savent qu'il ne ferait qu'un seul mandat. Ce serait moins évident avec Sarkozy (réélu en 2017, il serait bien capable de se représenter en 2022).
Un candidat perçu comme consensuel et modéré . Qui caracole dans les sondages, à bonne distance du scrutin. Une popularité mordant sur l'électorat modéré centre-droit, centre, voire centre-gauche... Cela ne vous rappelle rien tout cela? Moi cela me fait penser à un possible "effet Balladur" ( qui soit-dit en pensant n'était pas du tout le modéré qu'on croyait).
Je suis quand même assez dubitatif sur le fait que 22% des électeurs de Hollande en 2012 se rallient au potentiel candidat LR. Entre affirmer cela à un sondeur, à près de 2 ans du scrutin, parce que c'est à la mode, et le faire, il y a de la marge... Je sais bien qu'Hollande fait déjà du Juppé (il est même bien plus libéral que le Juppé de 95) et que cela peut en décomplexer certains en mode "mieux vaut l'original que la copie", mais tout de même!
Par ailleurs, l'effet d'un ralliement de Bayrou ne serait pas forcément très spectaculaire: une partie de l'électorat centriste le plus " juppéo-compatible" affiche déjà son intention de voter pour lui, ceux qui restent seront forcément plus difficile à convaincre. Si on en croit le sondage, Juppé retrouverait à peine les 2/3 de l'électorat de Sarkozy, une performance plutôt médiocre. Entre droitiser son discours (comme il a commencé à le faire) pour consolider sa base naturelle, et tout miser sur l'électorat modéré... qui ne participera pas forcément à la primaire ni n'est sûr de voter vraiment pour lui à la présidentielle, Juppé aura un choix délicat à faire
Quant à l'électorat de droite, il votera plus contre Hollande (qui est désormais autant détesté par cet électorat que ne l'est Sarkozy par les électeurs de gauche) que pour quelqu'un, m'est avis.
A gauche aussi beaucoup de gens détestent Hollande. Peut-être pas autant que Sarkozy, mais pas loin. Une proportion très significative refuserait de choisir entre les deux si le cas se présentait.
Le prédécesseur de Hollande, dans la deuxième partie de son mandat, s'était coupé d'une partie de son électorat, et cela ne l'avait certes pas empêché de réunir encore 48% des voix au second tour de la présidentielle. Mais s'agissant d'Hollande, la rupture est à mon avis plus radicale. Sarkozy était critiqué à droite pour sa personnalité, son comportement, peut-être certains aspects de sa politique. Mais il ne devait pas y avoir grand monde à droite pour considérer que Sarkozy n'était pas de droite. Or, je peux vous assurer que bien des gens à gauche considèrent qu' Hollande n'est tout simplement pas de gauche! On n'est pas sûr de réussir quand on a le soutien de sa base naturelle (cela garantit au moins un score relativement honorable). Mais on est peut être pratiquement certain de perdre quand on ne l'a plus. Je suis persuadé qu'Hollande est cramé.
Reste à savoir si cela débouchera:
- sur un effondrement global de la gauche (scénario à la polonaise),
-sur une très forte baisse accompagnée d'un rééquilibrage entre les différentes forces, au détriment de la "social-démocratie" (scénario à la néerlandaise),
-sur le remplacement de la social-démocratie comme force dominante accompagné d'un bon maintien de la gauche (scénario à la grecque), ou
-sur une très forte baisse, non-durable, de la gauche, amplifiée par le scrutin majoritaire et ne remettant pas ou peu en question les équilibres généraux en son sein (scénario à la "législatives 93")...
ou un combiné entre plusieurs de ces hypothèses!