Bonsoir. Je pense qu'il est peut être encore un peu tôt d'aborder les prochaines élections régionales, qui suite aux projets de redécoupage par le gouvernement, (projet auquel je suis à titre personnel opposé, étant particulièrement attaché à la Région Alsace, ainsi qu'à la Lorraine), ont été repoussées à 2016, mais arriveront quand même assez vite. La question qu'on peut se poser, vu les scores obtenus par le Front national aux européennes de dimanche dernier est si celui-ci peut conquérir une ou deux régions. Je pense notamment à la Picardie (près de 40% des voix pour MLP) et le Nord-Pas-de-Calais (35%). Pour les autres, Haute-Normandie, PACA, Languedoc-Roussillon ou Lorraine, cela me semble quand même plus compliqué pour le FN. Deux articles, de
la Voix du Nord et de
Lyon Capitale ont ouvert le débat cette semaine. Vous me direz qu'entre les européennes et les régionales, il s'agit de deux élections tout à fait différentes, mais il y a comme même des similitudes : un scrutin de liste, de grands territoires couverts, un certain désintérêt des citoyens, un faible taux de participation, l'élection la plus facile pour le FN depuis les années 1990... Certes, les régionales sont une élection à deux tours, mais le parti arrivé en tête au premier, jouit d'un effet de dynamique pour le second. Si le FN arrive en tête par exemple dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Picardie, ce qui est fort probable, si on prend le découpage actuel, les partis traditionnels devront effectuer un excellent report de voix pour espérer l'emporter au second, si qui est loin d'être toujours le cas. De plus, si on analyse en détail le score obtenu par les différents partis, on remarque que dans certaines régions, notamment dans le nord et le sud du pays, le résultat obtenu par le FN est supérieur au bloc de droite (UMP/UDI) et au bloc de gauche (PS/EELV/FDG). Il suffirait alors que le FN obtienne le même score au second tour des régionales, pour faire basculer certaines régions dans son giron. Certes, le découpage ne sera pas le même en 2016, qu'en 2010 (date des dernières élections régionales) et peut constituer un handicap pour le parti de Marine Le Pen. Par contre, s'il y a bien une fusion Nord-Pas-de-Calais-Picardie (Région Flandre-Artois-Picardie?), Marine Le Pen, si elle conduit la liste, pourrait bien, dans la situation actuelle, mais qui risque d'évoluer d'ici deux ans, l'emporter. D'autant plus, que contrairement aux municipales de 2014 (Saint-Gilles, Perpignan, Forbach, quasi "front républicain" avec l'appel de Céleste Lett, député-maire UMP de Sarreguemines de voter pour Laurent Kalinowski pour faire barrage à Philippot...), je vois mal la constitution de "fronts républicains" à l'échelle régionale), le PS ne prendrait sûrement pas le risque de s'effacer derrière la droite, au risque de perdre plusieurs régions.