Election Sénatoriale 2023-Paris

[stephed]

A Paris, un gros morceau, ça discute. Le PS estime pouvoir garder ses trois sièges, EELV en gagner deux. Le PCF envisage la liste commune.
Le PS veut investir ses deux sortants Rémi Féraud et Marie-Pierre de la Gontrie, Assouline et Lieneman (qui a quitté le PS) ne repartant pas, Ian Brossat pourrait être n°3 en cas d'accord. Bernard Jommier, ex-EELV élu en son nom la dernière fois en captant des voix d'EELV et de LREM, pourrait être en 5e place. Il préside le parti "Paris en commun" des pro-Hidalgo hors PS.
Il y a débat sur la place 4, certains évoquant Colombe Brossel, adjointe PS de la mairie de Paris en charge de la propreté, d'autres Fatima Yadani, trésorière du parti et proche d'Olivier Faure. Dans les proches du 1er fédéral, le nom de Maxime Des Gayets, conseiller régional, est évoqué, mais n'est pas une femme donc ce serait un autre numéro.
Plus surprenant, l'ex ministre et sénatrice de l'Oise Laurence Rossignol est aussi évoquée. En effet la fédération de l'Oise a investi et communiqué sur la candidature d'Alexandre Ouizille, 1er fédéral et proche de Faure, une décision difficile à accepter car Rossignol a une rare visibilité pour une sénatrice.

A Droite la liste officielle soutenue par Dati présente la sortante Catherine Dumas, suivie du maire du 16e arrondissement, Francis Szpiner, puis la députée européenne Agnès Evren, conseillère du 15e, et Jean-Baptiste Olivier, conseiller du 13e. Mais pas Pierre Charon, qui compte bien remonter sa liste dissidente. Quant à LREM, ils ont réinvesti le sortant Julien Bargeton, au grand dam de l'ex député Horizons Pierre-Yves Bournazel, des divisions sont possibles mais de toute manière LREM ne semble pas en capacité de faire élire quiconque.
https://www.publicsenat.fr/article/parl ... he-comme-a

Chez EELV on sait que divers parlementaires sont candidats : outre Jadot, Karima Delli qui termine aussi son troisième mandat européen (et est conseillère régionale) veut l'investiture dans le Nord, Sergio Coronado (ex député des français d'Amérique latine) est candidat pour les français hors de France.
A Paris on trouve, hors Jadot, l'élu régional et ex directeur de campagne adjoint de Jadot Jean-Baptiste Pegeon, l’adjoint à la mairie de Paris Frédéric Hocquard, le conseiller de Paris et figure de l'aile gauche Jérôme Gleize, Floran Dupuis, Thomas Galarneau, Denis Gouzerh, Loïc Munier et Thomas Perraud, ainsi que 5 femmes : Antoinette Guhl (figure d'EELV dans le XXe, conseillère de Paris), la médiatique et clivante conseillère de Paris Alice Coffin, Anne Souyris, l’adjointe à la mairie de Paris Sandrine Charnoz et Frédérique Dutreuil. Je ne connais pas tout le monde et ai pu oublier des mandats.
https://www.lalettrea.fr/action-publiqu ... 926436-art

Il a été précisé ensuite que Brossat, que je citait dans mon texte, pourrait aussi être tête de liste d'un PCF autonome.

Depuis EELV Paris a voté pour ses candidats, Le Parisien l'a traduit en Antoinette Guhl et Yannick Jadot têtes de liste : https://www.leparisien.fr/paris-75/sena ... IMFACM.php

C'est sans doute un peu rapide (même si objectivement probable), les votes ne sont que consultatifs car il s'agit d'une élection nationales, et les résultats ont été plus serré qu'attendus par les leaders désignées. Avec 406 votants Antoinette Guhl arrive en tête sur le collège femmes mais est talonnée à 8 voix par Alice Coffin, qui devance largement l'adjointe à la santé Anne Souyris, vu comme possible challengeuse. De son côté Jadot a obtenu 38,8 %, ce n'est pas une large victoire et il est suivi par Jean-Baptiste Pegeon, conseiller régional chargé des transports et du tourisme, qui obtient 33,84 %. Cela reste plus large que pour les candidates. Loin derrières, sous les 10%, l'ajoint G.S Frédéric Hocquard devance Jérôme Gleize, conseiller de Paris représentant l'aile gauche.

[stephed]

Pour les sénatoriales à Paris il faut bien prendre en compte :
- Le départ assez récent de la quasi totalité (sauf Léa Filoche + peut être 1 autre) des conseillers de Paris G.s vers EELV (le groupe et le parti). J'imagine qu'ils ont négocié un siège au Sénat au passage (pour Frédéric Hocquard ? Nathalie Maquoi ?).
- La possibilité d'une liste Benbassa, qui en tout cas cet été n'était pas exclu côté EELV. On peut imaginer qu'une liste avec Jadot + une ex G.S pourrait ainsi ne pas convenir à pas mal d'élus écolos.
- Le fort nombre d'élus société civile dans le groupe Paris en Commun/PS. Ils sont fidèles à Hidalgo, ont été fidèles à la NUPES mais rien ne dit qu'ils seront forcément fidèles à une liste PS pure souche aux sénatoriales. Aussi bien pour EELV que pour le PCF ou LREM (il y a quelques élus PeC qui se revendiquent + modérés que le PS) il y a sans doute des voix à grapiller.

Plus globalement, la FI tenterait de faire élire plusieurs sénateurs via des accords type NUPES. À Paris ça me semble impossible mais que ce soit des alliances ou des listes en solo (il y en avait une en 2021 dans le Rhône, même si une partie des insoumis avait voté pour la liste EELV-PS-PCF-PRG) ça impactera fortement les résultats en Ile de France et peut être ailleurs (notamment chez les Français de l'Étranger).

[stephed]

Puisqu'il vit à Paris il me semble qu'il visera sans doute une circo ici, d'autant qu'Esther Benassa ne sera pas réinvestie. Par ailleurs, quelque chahuté qu'il puisse être, Jadot a tout de même réalisé ses meilleurs scores à paris (7,61% sur toute la ville, plus de 10% dans certains arrondissements).

Je n'avais pas vu ce papier de la Lettre A, qui date de fin septembre, voici les hypothèses alors explorées.

Pour EELV la cible est de trois élus, ce qui est possible vu le nombre d'élus municipaux (28 en comptant G.S). Il faut aussi se rappeler que la dernière fois Bernard Jomier s'est fait élire en dissident écolo-social démocrate, EELV n'avait eu qu'un siège.

Yannick Jadot, qui n'aura plus le droit de candidater à un poste européen, serait intéressé (ce que j'imaginais ci-dessus), David Belliard aussi, mais l'élu parisien vu comme un fidèle Jadotiste (même s'il a soutenu une autre liste au congrès) ne pourrait guère peser face à lui. Parmi les autres candidatures potentielles : Anne Souyris, qui était sur la même motion que Belliard au congrès, Antoinette Guhl (éternelle candidate dans le XXe), et un candidat de Génération.s puisqu'aux sénat c'est un groupe commun (même si aux municipales ils étaient séparés). Trois sièges me semble ambitieux mais bon, ce doit être calculable, en tous les cas ça augmentera le groupe actuellement à 12 membres.

Pour le PS, ils avaient eu 4 élus en 2017, + Jomier qui a siégé avec eux. Je doute que ce dernier se représente, Marie-Noëlle Lienemann a depuis quitté le PS et siège avec les communiste, elle est aussi en fin de carrière. David Assouline a indiqué qu'il ne repartirait sans doute pas, ça a déjà été indiqué. Rémy Féraud et Marie-Pierre de La Gontrie, élus en 2017, devraient être réinvesti. Le PS ayant un peu perdu en surface au conseil cela peut lui faire perdre des voix, cela étant l'échec municipal de LREM fait que Bargeton (LREM), ne devrait pas être réélu, il avait été largement élu par des ex-PS, cela peut revenir vers le PS. Il y a en tous cas une lutte sur les places 3&4, avec diverses propositions. L'ancienne députée Lamia el-Aaraje, qui a obtenu une délégation d'adjointe à la mairie, pourrait y retrouver un siège parlementaire après son sacrifice nupesien, c'est une protégée d'Hidalgo comme... Jean-Marc Germain, qui est son conjoint, un proche d'Aubry qui a été député de la 12e circonscription des Hauts-de-Seine de 2012 à 2017. Il chercherait un nouveau siège parlementaire.
L'ensemble fait un peu tousser et le conseiller régional Maxime des Gayets, proche de Faure et l'un des négociateurs du PS au sein de la Nupes, a fait savoir qu'il était là. Le congrès du PS jouera sans doute aussi sur les désignations.

Pierre Laurent, ex dirigeant national du PCF, est candidat à sa réélection, le PCF a un peu perdu en influence au conseil mais devrait pouvoir sauver son poste (271 voix en 2017, le dernier élu, Jomier, en avait eu 190, certes le seuil dépend du nombre de listes mais il n'avait pas été élu sur le fil et je fais confiance au PCF pour avoir compté la sauvegarde du siège dans leurs négos).

Comme en 2017, où LR avait eu trois listes plus ou moins dissidentes (et une liste UDI, ces derniers n'ayant quasi plus d'élus, éventuellement à la région, aux municipales la liste commune avec LREM n'a pas été un succès). Philippe Dominati, élu depuis 20 ans, ne devrait pas se représenter. Catherine Dumas, qui a récupéré un siège en 2017 sur une des listes de droite, devrait être investie officiellement par LR. Pierre Charon, élu en dissident, vise un 3e mandat. Céline Boulay-Espéronnier, sénatrice sortante élue sur la liste Dominati, a fait une candidature dissidente pro aux municipales, puis soutenu LREM aux législatives, son sort semble donc scellé du côté LR, même si elle peut tenter une candidature solo ou avec LREM.
Voici du côté des sortant, 2 sur 4 peuvent être réinvestis, 4 sièges sont ciblables. Francis Szpiner, maire du 16e arrondissement, qui avait juste affronté Boulay-Espéronnier en 2017, a fait savoir son intérêt. Son statut de battu aux législatives n'en fait pas un favoris, d'autant qu'il n'est maire que depuis deux ans. L'eurodéputée et présidente de la fédération parisienne, Agnès Evren, proche de Pécresse, pourrait se laisser tenter même si elle a un autre mandat parlementaire.

D'un côté, le sénateur sortant Pierre Charon souhaite rempiler pour un troisième mandat, avec le soutien des caciques du parti au Palais du Luxembourg. Il devra trouver les appuis suffisants parmi les conseillers de Paris - dont il n'est plus membre -, qui sont la véritable clé du scrutin l'année prochaine. En face, l'eurodéputée et présidente de la fédération parisienne, Agnès Evren, ne ferme pas la porte à une éventuelle candidature, bien que concentrée sur son mandat à Strasbourg.Cette bataille interne pourrait conduire à la constitution de listes dissidentes, comme c'était déjà le cas en 2017.



Sinon : où votent les députés européens ? Les élus régionaux dans leur département d'élection mais les européens en circo unique votent ils en IDF ? (comme les français de l'étranger avant) ou simplement là où ils résident ?

[Eco92]

Le JDD fait le point sur la gauche.

Au PS Hidalgo miserait sur
1. Féraud
2. De la Gontrie
3. Jomier
4. Brossel (non-sortante, adjointe à la propreté)
5. Brossat (PCF, en cas d'accord le 5e siège serait éligible)

Mais c'est une liste sans aucun Fauriste, la majorité nationale propose deux noms : Maxime des Gayets, conseiller régional, et Fatima Yadani, trésorière du parti. Mais comme dit un membre du PS Paris "Pourquoi voudrait on acheter la paix sociale avec Faure ?".
Les Fauristes estiment avoir le droit à deux postes, et laissent envisager une liste dissidente (qui serait donc officielle ?).

Chez EELV cela revient à ce que je disais, Jadot a gagné, sans écraser, Guhl est arrivée en tête du collège femme, mais talonnée par Coffin donc ça se bagarre.

https://www.lejdd.fr/politique/senatori ... lle-135020

[Eco92]

Le PS et le PCF (ainsi que PARIS EN COMMUN, en gros les pro-Hidalgo non encarté donc déjà comptés plutôt PS) annoncent leur accord sans le détailler, mais de manière probable il fera place à Ian Brossat en 2e ou 3e homme, et comme Bernard Jommier devrait aussi être sur la liste PS, cela veut dire un seul homme PS dans les 6 premiers, ce qui ne fera sans doute pas les affaires des Fauristes.
https://twitter.com/PS_Paris/status/1661621583750807553

Chez EELV l'ambiance n'est pas forcément plus simple : Alice Coffin, arrivée 2ème au vote interne mais revendiquant la 1ère place femme, a finalement carrément été éjectée de la liste à cause de ses sorties médiatiques contre le processus de désignation. Selon politico la liste présentera :
1/ Antoinette Guhl, conseillère de Paris et régulière candidate aux législatives dans le XXe
2/ Yannick Jadot, député européen
3/ Anne Sourys, conseillère de Paris et adjointe à la Santé
4/ Jean-Baptiste Pegeon, conseiller régional

La place 3 est possiblement gagnable mais vraiment ce serait une grosse surprise, en tous les cas elle ne le sera assurément pas s'il y a des pertes de voix, à suivre donc.

https://www.politico.eu/newsletter/play ... chatillon/

[Anarkour]

Finalement Y. Jadot ne se sent finalement pas bien au parlement européen...
La logique aurait voulu qu'Alice Coffin soit numéro trois non ?

[PhB]

Finalement Y. Jadot ne se sent finalement pas bien au parlement européen...

À vérifier mais il me semble que Yannick Jadot atteint la limite de cumul dans le temps de ses mandats successifs de député européen, selon les règles EÉLV. Il ne pourrait donc pas se représenter pour une nouvelle législature, ce qui l'amène à chercher un nouveau mandat dans un autre parlement.

[Eco92]

Tout à fait, EELV interdit à ses parlementaires de faire trois mandats successifs.

A vrai dire le RI d'EELV interdit même aux parlementaires de se présenter à un autre mandat parlementaire sans pause entre, mais ça semble ici ne pas être un sujet. Encore une fois je salue l'extrême transparence d'EELV sur ses docs et décisions internes.

Dans les statuts du parti (p11) :
"ARTICLE 37 - LIMITATION DU CUMUL DES MANDATS
Afin de favoriser le plein investissement dans les mandats, le renouvellement et l'accès du plus grand nombre aux responsabilités, une limitation du cumul des mandats, internes et externes exercés simultanément ainsi que dans le temps est définie dans le règlement intérieur."
https://ri.eelv.fr/statuts-deelv-version-4-juin-2016/

Plus en détail dans le RI (p40 à 42) on trouve la grille de cumul autorisé. P42 une précision est apportée :
"IV-1-2-2 NON-CUMUL DANS LE TEMPS
Limitation à trois mandats successifs pour les élu.es des conseils régionaux, conseils départementaux, du conseil de Paris et président.es d’exécutifs de plus de 10.000 habitant.es.
Pour les parlementaires, à chaque mandat supplémentaire au-delà du deuxième mandat successif, un point supplémentaire."

C'est un peu sioux mais la grille indique qu'on ne peut cumuler plus de 6 points de cumul en externe, un mandat de parlementaire vaut 5, Jadot est donc déjà à six points. Député ou sénateur, cela reste un mandat parlementaire et donc devrai le faire passer à 7 points, ce qui n'est pas statutaires.

Certes cela n'empêche pas Karima Delli de cumuler députée européenne (et présidente de commission là-bas) et conseillère régionale (et présidente de groupe), soit 8 points, et d'avoir candidaté en interne aux sénatoriales.
https://ri.eelv.fr/reglement-interieur- ... juin-2016/

La logique de toute ça n'est pas tant que Jadot n'aime pas le parlement européen mais qu'il est forcé de renoncer à un 4e mandat par les règles internes, et que bon, c'est un peu tordre l'esprit de la règle que de le permettre mais cela permet tout de même de garder un bout de cette règle.

En tous cas c'est pour la même raison que Delli et Rivasi ne peuvent se représenter (Rivasi a fait quatre mandats de parlementaires dans sa vie, mais avec une pause de 7 ans entre son mandat d'élue nationale puis européenne).

[Eco92]

Le scénario majoritaire a été largement adopté au conseil fédéral d'EELV, notons que ça ne changeait rien à Paris.

Il présente ainsi :

1/ Antoinette Guhl, conseillère de Paris et régulière candidate aux législatives dans le XXe
2/ Yannick Jadot, député européen
3/ Anne Sourys, conseillère de Paris et adjointe à la Santé
4/ Jean-Baptiste Pegeon, conseiller régional

https://twitter.com/ArthurNazaret/statu ... 6702764033

[ploumploum]

LA droite parisienne maintient la cadence des divisions

Évincée de la liste officielle LR au profit de Marie-Claire Carrère-Gée, l'eurodéputée Agnès Evren est en train de monter sa propre liste sénatoriale.
Et cela pourrait fonctionner car lors du vote de ce 9 juin pour les délégués supplémentaires, sa liste a obtenu 16 voix.
Au vu du mode de scrutin, il faut généralement le soutien de 13-14 conseillers de Paris pour un sénateur.

Mais les 3 premiers de liste LR contestent le résultat car

"Selon ces derniers, l’époux d’Agnès Evren, assis en tribune du public, surplombait les isoloirs et aurait été vu en train de prendre des photos. « Il s’agit donc d’une double atteinte au secret du vote et à la sincérité du scrutin, mais également d’un moyen de faire pression sur les Conseillers de Paris durant les opérations de votes » dénoncent les trois candidats. « Mon mari n’a pris aucune photo, il était venu pour me soutenir », se défend Agnès Evren.

Vote du Conseil de Paris
Votants : 163
Blancs : 1
Exprimés : 162

Délégués supplémentaires : 2644

Paris en commun (PS-majorité) : 53 voix / 866 délégués supplémentaires
Changer Paris (LR) : 39 / 637
Ecologistes : 27 / 441
Liste Agnes Evren : 16 / 261
PCF : 13 / 212
Independants et progressites (Renaissance) : 6 / 98
Modem 5 / 81
Générations : 1 voix / 16
LFI : 1 / 16
Autre : 1 voix / 16

https://www.leparisien.fr/paris-75/sena ... EZLWIY.php