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De toute façon, personne ne remplacera Florian Philippot stricto sensu. Comprendre par là : personne au RN régional ne peut à la fois se targuer d'avoir cartonné aux dernières élections européennes (puisqu'il n'y a de toute façon plus de circonscriptions), d'avoir été un candidat crédible au second tour d'une élection municipale comme celle de Forbach et d'être aussi médiatique. Un ensemble de choses qui, conjugué à une dynamique nationale très favorable, avait permis au FN de 2015 d'être en tête avec plus de 10 points d'avance au premier tour.
Aujourd'hui, Virginie Joron et Jean-Louis Masson ont tous deux des références à faire valoir. La première est députée européenne, présidente du groupe régional, elle semble s'investir et ses candidatures antérieures montrent qu'elle est présente en Alsace. Le second a une très grosse expérience politique, tant nationale que locale : il cumule 38 ans de mandats nationaux et pléthore de mandats territoriaux (Région, Département, Commune, Syndicats intercommunaux ...). Ils auraient chacun leur "terrain" de prédilection et d'autres territoires à convaincre ...
Du côté de la majorité, Jean Rottner a l'avantage certain d'être le Président sortant de toute la région Grand Est, là où Philippe Richert et Jean-Pierre Masseret étaient respectivement les candidats sortants des seules Alsace et Lorraine. En termes de notoriété, ils n'en avaient grosso modo qu'auprès d'un tiers des électeurs, ce qui a largement contribué à leurs scores moyens à mauvais au premier tour. Jean Rottner ne devrait pas avoir ce souci, sauf comme dit en présence d'une liste LREM qui lui reprendrait des voix.
Du côté de LREM, il y a à mon sens peu d'infos car la situation est compliquée à gérer. Contrairement aux Hauts-de-France, où une réélection large de Xavier Bertrand aurait des répercussions sur la campagne présidentielle à venir, il n'y a pas d'enjeux politiques pour LREM à affaiblir coûte que coûte Jean Rottner dans le Grand Est. Surtout si c'est pour se taper une gamelle malgré tout ... Le MoDem me semble particulièrement concerné par cette situation, puisque certains de leurs membres siègent aujourd'hui avec la majorité régionale. Quel intérêt de partir en campagne contre son ancienne équipe, si de toute manière le principe sera de chercher à la réintégrer durant l'entre deux tours (ou d'être rayés de l'hémicycle) ?
