Élections régionales de 2021 dans le Grand Est

[arthas]

Une autre hypothèse, qui n'engage que moi, c'est que Jean-Louis Masson n'aurait pas trouvé chaussure à son pied ailleurs qu'au RN.
Comme l'a souligné Bertrand SALVAT, conduire une énième liste de droite contre Jean Rottner était voué à l'échec quand on voit toutes les listes déjà présentes (même si c'était l'ambition déclarée de M. Masson).
Il faut croire que se rapprocher des régionalistes d'Unser Land n'était pas envisageable non plus (sans doute pas la même sensibilité).
S'étant éloigné de DLF, l'option des Patriotes de Philippot n'était pas une solution non plus (trop de similitudes et forte probabilité d'être éliminés dès le premier tour).
Et les négociations avec Brigitte Klinkert n'ont pas abouti non plus. Dans ses communiqués, Masson semblait attendre sa candidature et la Ministre avait apparemment pris contact avec lui. Mais la position très floue (pour ne pas dire tiède) de LREM sur la question des anciennes régions a refroidi les relations.

Le temps passant, le RN devenait le partenaire le plus naturel à rejoindre, ce que fit J-L Masson (tardivement). Et c'est assez cocasse de voir qu'une personne, qui se dit depuis le départ très attaché aux anciennes régions, rejoigne finalement un mouvement qui se découvre une fibre régionaliste depuis environ 1 mois. Nous aurons l'occasion d'y revenir ...

A part cela, deux listes ont été déposées cette semaine :
- L'Appel Inédit (Génération.s-LFI-PP-PS dissidents) hier ;
- Unser Land (Régionalistes) aujourd'hui.

[Raph]

Aurélie Filipetti a déposé sa liste hier, et Eliane Romani devrait le faire dans la semaine. En tout cas, ces divisions créent bien des remous au PS, les premiers secrétaires des fédérations des Ardennes et de l'Aube soutiennent l'Appel inédit.

Filipetti a présenté ses têtes de liste départementales:
Collectivité européenne d’Alsace : Pernelle Richardot, présidente du groupe socialiste au conseil régional
Ardennes : Florian Lecoultre, maire de Nouzonville et Vice-président de la communauté d’agglomération Ardennes Métropole
Marne : Jean-Paul Angers, ancien conseiller régional de Champagne-Ardenne
Haute-Marne : Kevin Jacquemin, conseiller principal d’éducation
Aube : Emilie Gesnot, directrice adjointe d’un centre social
Meuse : Catherine Collinet Jung, maire d’Ancemont
Moselle : Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la culture
Meurthe-et-Moselle : Pierre Christophe, journaliste
Vosges : Karine Frere, professionnelle du médico-social

Dans le cas ou les deux listes dépasseraient les 10% permettant de se maintenir au second tour, au vu des tensions entre les deux listes, pensez-vous qu'une fusion pourra avoir lieu?

https://www.rue89strasbourg.com/electio ... nes-207210

[arthas]

A mon sens, la logique voudrait qu'il n'y ait pas de fusion de ces deux listes entre les deux tours pour plusieurs raisons.

D'abord, quand on ne parvient pas à se mettre d'accord en 4 mois de négociations, et que l'on finit même par se taper dessus par communiqués interposés, c'est qu'on n'est probablement pas fait pour s'entendre. Qu'il s'agisse de querelles d'égos (fait avéré) ou de divergences programmatiques (moins évident), il me semble invraisemblable de se rabibocher en moins de 48 h, alors que presque un semestre entier de contacts n'a débouché que sur un accroissement des tensions.

De plus, ce genre de fusion obtient en général un bien piètre résultat. D'habitude, les listes qui fusionnent représentent des courants différents (EELV, PS, LFI ...). Il faut alors s'accorder sur le programme commun, avec plus ou moins d'aisance ou de difficulté. En l'occurrence, on a plutôt affaire à une dissidence de personnes et semblerait-il de méthode, malgré la présence de membres d'un même parti sur les deux listes. Si j'osais, je comparerais ce cas de figure à celui de Buzyn et Villani, Cucherat et Képénékian, Vassal et Gilles ... ou le Maire de Hayange contre sa 1ère Adjointe en 2014. Tout au plus, les deux listes doivent éviter le plus possible de faire campagne l'une contre l'autre.

Enfin et surtout, je pense que la fusion risque d'être rendue difficile par le fait qu'il n'y ait plus rien à fusionner au deuxième tour. Il y a une probabilité non négligeable que le RN arrive en tête. Si son avance et/ou son score au premier tour lui laissent entrevoir la possibilité de gagner en dépassant les 34% lui donnant la majorité absolue, je pense que la liste du "Pacte" (EELV-PS-PCF) pliera bagage. Aussi bien Yannick Jadot qu'Olivier Faure le demanderont, et je pense qu'il n'y aura pas cette fois de Jean-Pierre Masseret pour refuser comme en 2015.

[Corondar]

Dans le cas ou les deux listes dépasseraient les 10% permettant de se maintenir au second tour, au vu des tensions entre les deux listes, pensez-vous qu'une fusion pourra avoir lieu?

Personnellement je parierais plus sur un retrait des deux listes que sur une fusion dans ce cas de figure ? Ou au moins le retrait d'une des deux. Sauf si la victoire de la liste RN paraissait peu probable (mais cela voudrait dire une très grosse contre performance de cette dernière au premier tour, ce qui me parait hautement improbable).
Je rejoins arthas : je ne vois pas de Masseret potentiel parmi les têtes des deux listes principales de la gauche ?

[Emeric]

Le temps passant, le RN devenait le partenaire le plus naturel à rejoindre, ce que fit J-L Masson (tardivement). Et c'est assez cocasse de voir qu'une personne, qui se dit depuis le départ très attaché aux anciennes régions, rejoigne finalement un mouvement qui se découvre une fibre régionaliste depuis environ 1 mois. Nous aurons l'occasion d'y revenir ...

Quand on sait que la vidéo diffusée aujourd'hui par Laurent Jacobelli a été tournée il y a plus de deux mois....
Et sur votre deuxième argument, il faut noter que dès le début de sa campagne Laurent Jacobelli a misé sur le retour aux anciennes régions notamment en utilisant des affiches différentes dans chacune des 3 anciennes régions.

[Eco92]

D'abord, quand on ne parvient pas à se mettre d'accord en 4 mois de négociations, et que l'on finit même par se taper dessus par communiqués interposés, c'est qu'on n'est probablement pas fait pour s'entendre.

Sur le premier point pas forcément, parfois il faut juste l’arbitrage des urnes et ça se fait très bien derrière (exemple dans ma ville de Laval), par contre ça nécessite en effet une campagne respectueuse ou la réunion est annoncée, ou a minima une certaine non agression et là c'est bien mal part. La fusion pourrait toutefois avoir lieu je pense mais le résultat est nettement moins efficace !

[arthas]

C'est vrai dans le cas de Laval, avec un aspect particulier : arithmétiquement, une alliance réussie offrait une belle perspective de victoire, tandis que l'absence d'alliance garantissait quasiment la défaite. Les voix des deux listes de gauche représentaient plus de la majorité absolue des suffrages. Dans cette configuration, la volonté même de faire alliance est déjà nettement facilitée par la perspective de l'emporter et par la prime de 50% des sièges du conseil municipal (qui permet de satisfaire tout le monde en termes de répartition des candidats sur la liste issue de la fusion).

Dans le cas du Grand Est, sans vouloir jouer les Nostradamus, j'ai peur que la somme des voix des deux listes atteigne à peine le score de la liste qui se sera classée 2e ... Du coup, les calculettes risquent d'être sorties des deux côtés pour savoir quel avantage tirer d'une fusion (toujours dans le cas où les chances de victoires sont très faibles).

Quand on sait que la vidéo diffusée aujourd'hui par Laurent Jacobelli a été tournée il y a plus de deux mois....
Et sur votre deuxième argument, il faut noter que dès le début de sa campagne Laurent Jacobelli a misé sur le retour aux anciennes régions notamment en utilisant des affiches différentes dans chacune des 3 anciennes régions.

Ce n'est pas tant la communication de Laurent Jacobelli que je trouve étonnante (bien entendu, il devait espérer depuis un moment la venue d'une personnalité comme Jean-Louis Masson). C'est plus la position du RN. On ne s'improvise pas régionaliste. Dans le cas où le RN le serait, on aurait donc pu s'attendre à ce qu'il se saisisse fortement de cette thématique depuis le début du mandat, soit il y a 6 ans. Son groupe d'opposition était alors solide (46 élus). Il termine le mandat avec une vingtaine d'élus, les autres étant disséminés entre les Patriotes et d'autres petits groupes indépendants, sans avoir donné l'impression d'avoir pesé sur la problématique des anciennes régions dont il se préoccupe aujourd'hui.

Pour autant, ça ne me surprend pas. Et je ne dirais pas qu'il s'agit d'une "anomalie" ; s'il y a un créneau politique à occuper dans ce domaine, c'est que les autres partis n'ont pas non plus réussi à s'en saisir d'une manière ou d'une autre.

[pop03]

Nadine Morano députée européenne LR ne votera pas en faveur de la liste Rottner en raison de l'éventuel rapprochement au second tour avec LREM.

Jean Rottner assure qu’il n’a jamais été question de fusionner avec LREM au premier tour mais que l’idée n’est pas écartée au second tour. En tout cas le candidat de droite ne dément pas.
https://actu.fr/politique/elections-reg ... 46618.html

[citoyen electeur]

Nadine Morano députée européenne LR ne votera pas en faveur de la liste Rottner en raison de l'éventuel rapprochement au second tour avec LREM.

J'appelle ça la stratégie des petits pas. Déjà qu'elle avait dit que si elle a « des choses à voter au Parlement européen, si je dois les voter avec Nicolas Bay du RN, je les voterais parce qu’on travaille ensemble (…). Je ne me suis pas engagée en politique contre le RN mais pour servir la France ».

Petit à petit, Nadine tresse ses liens avec RN....

[PhB]

Nadine Morano députée européenne LR ne votera pas en faveur de la liste Rottner en raison de l'éventuel rapprochement au second tour avec LREM.

Jean Rottner assure qu’il n’a jamais été question de fusionner avec LREM au premier tour mais que l’idée n’est pas écartée au second tour. En tout cas le candidat de droite ne dément pas.
https://actu.fr/politique/elections-reg ... 46618.html

J'appelle ça la stratégie des petits pas. Déjà qu'elle avait dit que si elle a « des choses à voter au Parlement européen, si je dois les voter avec Nicolas Bay du RN, je les voterais parce qu’on travaille ensemble (…). Je ne me suis pas engagée en politique contre le RN mais pour servir la France ».

Petit à petit, Nadine tresse ses liens avec RN....

Selon le Canard Enchaîné du 12 mai, Jean Rottner a refusé de prendre Nadine Morano sur sa liste malgré la pression insistante de nombreux caciques de LR, expliquant :"sa ligne politique n'est pas la mienne. Elle est trop proche de l'extrême droite. "
Visiblement, vexée de ce refus, Nadine Morano tient à lui donner raison...